x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le jeudi 28 janvier 2010 | Notre Voie

Election à la présidence de l’université de Cocody : Les raisons d’un blocage

Les élections à la présidence et vice-présidence des universités de Bouaké et d’Abobo-Adjamé ont déjà eu lieu. Reste l’université de Cocody.

Dans certains cercles, on affirme que c’est le Président de la République, Laurent Gbagbo, qui serait à la base de ce blocage parce qu’il voudrait “placer un candidat de son choix”. Une thèse qui ne tient pas la route au regard de la détermination du citoyen Laurent Gbagbo à démocratiser tous les secteurs de la vie publique. C’est ainsi que le 7 juin 2001, il prend un décret qui met fin à la nomination par l’Exécutif du président de l’université de Cocody et qui institue le choix du président et des vice-présidents par des élections. C’est le décret n° 2001-321 du 7 juin 2001 modifiant le décret n° 96-612 du 9 août 1996 déterminant les attributions, l’organisation et le fonctionnement de l’université de Cocody. Ce décret stipule clairement en son article 11 nouveau alinéa 4 que “le président de l’université de Cocody est élu pour une période de quatre ans renouvelable une fois, parmi les professeurs titulaires ou les directeurs de recherches permanents en activité et de nationalité ivoirienne”. C’est après cette étape que le président élu est nommé par décret pris en Conseil des ministres, sur proposition du conseil de l’université de Cocody. Celui qui donne l’autonomie de gestion à l’université de Cocody ne peut être un manipulateur. Les raisons du blocage se trouvent donc ailleurs. Elles sont essentiellement d’ordre juridique. Cissé Bancogo, le manipulateur Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Cissé Bacongo, est le principal artisan du blocage de l’élection à la présidence de l’université de Cocody. En moins d’un mois, il a pris trois arrêtés et une décision pour un même objet. Dans un premier temps, il prend l’arrêté n° 392 du 2 octobre 2009 pour fixer la date des élections du président et des vice-présidents de l’Université de Cocody au lundi 23 novembre 2009. Le hic, c’est qu’en lieu et place du comité chargé des élections qui comprend le secrétaire général de l’Université de Cocody et trois membres du Conseil de l’Université de Cocody (selon le décret n° 2001-321 du 7 juin 2001), ledit comité se limite à un “coordonnateur des élections des présidents et vice-présidents des universités”, en la personne du Pr Abou Karamoko. Un poste qui ne figure pas dans le décret et qui a pour seul objectif de capturer le processus électoral. Et c’est le coordonnateur des élections qui a décidé, le 3 novembre 2009, de la liste des candidats. Selon certaines sources dignes de foi, ayant pris vent que les candidats du RHDP, principalement la candidate du RDR, Ly Ramata (qui dirige la liste n°2 composée également de Atta Koffi Lazare et Affian Kouadio) sont en difficulté, le ministre Cissé Bacongo prend le lendemain de la publication de la liste des candidats un deuxième arrêté, l’arrêté n° 400 du 4 novembre 2009 pour abroger l’arrêté n° 392 du 2 octobre 2009. Ce qui signifie que tout le processus électoral est à reprendre. Notamment que la liste des candidats publiée n’est plus valable et que les candidatures sont ouvertes. Le 26 novembre 2009, le ministre Cissé Bancongo prend un troisième arrêté, l’arrêté n° 467 qui fixe la date des élections au jeudi 17 décembre 2009. Ainsi, revenant de la session du Cames qui s’est tenue à Lomé, certains candidats ont couru déposer leurs dossiers de candidature auprès du comité en charge des élections (pour être plus clair, le coordonnateur des élections). Leurs dossiers ont été refusés au prétexte qu’ils n’ont pas été déposés à temps, et, comble du ridicule, qu’on conservait les listes antérieures. Or dans ce nouvel arrêté, aucune disposition ne fait mention de la date de dépôt des candidatures. Ce qui donne la possibilité à chaque candidat d’aller à son rythme sans être forclos. Encore que ceux qui étaient à la session du Cames représentaient l’Etat de Côte d’Ivoire. Pour plus d’équité et d’équilibre, le ministre aurait pu attendre leur retour pour relancer le processus électoral. Mais il avait à l’idée d’écarter des candidats qui boufferaient à coup sûr sa favorite.

Dans certains milieux universitaires, on évoque Pr N’gbo Aké, président du jury d’agrégation du Cames, doyen honoraire de l’UFR des sciences économiques et de gestion, président de la Cellule d’analyses des politiques économiques du Cires. Ce professeur émérite n’a pas besoin de béquilles pour avancer dans le milieu universitaire. La question qui est posée n’est pas politique mais de droit : à quoi sert le décret N° 400 du 4 novembre 2009 ? A bien y voir, les élections aux universités de Bouaké et d’Abobo-Adjamé peuvent être remises en cause si cet arrêté concerne le processus électoral qui a présidé ces élections.

J-S Lia
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ