La ferveur est tombée autour de la marche du Rassemblement des jeunes pour la démocratie et la paix (Rjdp). Mardi, les jeunes de l`opposition ont exprimé librement leur ras-le-bol sur la « caporalisation » des médias d`Etat. Le moins qu`on puisse dire est que cette manifestation s`est déroulée sans grand heurt. Juste après sa réalisation, ses initiateurs que sont Karamoko Yayoro, président en exercice du Rjdp, et premier responsable des jeunes du Rassemblement des républicains (Rjr), Konan Kouadio Bertin de la jeunesse du parti démocratique de Côte d`Ivoire (JPdci), Yao Kouadio Séraphin de la Jeunesse de l`Union pour la démocratie et pour la paix (JUdpci) et Diomandé Mamadou Noël président de la Jeunesse du Mouvement des forces d`avenir (JMfa) se sont dit satisfaits. Satisfaction partagée aussi par le gouvernement, dont le ministre de l`Intérieur, Désiré Tagro, a apprécié le respect par les jeunes des dispositions sécuritaires arrêtées de commun accord.
Alors question, qu`est-ce qui a motivé la sagesse des uns et des autres autour d`un projet qui avait suscité des discours radicaux ? Faut-il le rappeler, les jeunes voulaient à tout prix dénoncer par la marche une « injustice ». Et au besoin, « écraser » quiconque les en empêcherait. En face d`eux, le ministre de l`Intérieur, issu du Front populaire ivoirien (Fpi), tardait à autoriser la marche. Il a même tenté de l`annuler, avant de se raviser. Cela, après de fortes pressions. Des tractations souterraines l`en ont empêché, en effet. De leur côté, les jeunes patriotes conduits par Blé Goudé, directeur national de campagne adjoint, chargé de la jeunesse du camp présidentiel, ont renoncé à prendre la rue en même temps que leurs adversaires politiques. Bref, chacun à son niveau a lâché du lest. Toute chose qui ne manque pas d`interpeller les Ivoiriens. A deux pas de l`élection présidentielle, le processus électoral étant au stade de la confection de la liste, qui aurait osé se mettre à dos la communauté nationale et internationale ? La réponse à cette question se lit dans l`abdication des antagonistes.
Assuré qu`il tient le bon bout dans l`affaire des 429.000 croisés «frauduleusement», le camp présidentiel entend laisser passer toute cohue afin de poursuivre cette affaire. Les proches de Laurent Gbagbo ont donc mis balle à terre, face aux houphouétistes, pour avoir une claire lisibilité dans la polémique autour de la fiabilité de la liste électorale. De ce point de vue, Laurent Gbagbo et ses partisans auraient été mal inspirés de faire le bras de fer avec l`opposition. D`où le pied levé de Désiré Tagro, qui a fini par accéder à la demande de manifestation du Rjdp. Dès lors, ce mouvement politique avait été quelque peu fragilisé. Tant ses acteurs auraient aimé présenter les Refondateurs comme des « dictateurs », s`ils s`étaient opposés à leur marche. Du coup, le directoire du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) s`est abstenu de tout discours guerrier. Ces jeunes opposants partis marcher sur la Rti ils se sont presque comportés comme des saints. Ils ont respecté l`itinéraire, les policiers commis à l`encadrement de leur procession. Ils ont rebroussé chemin sans commentaire. Eux qui voulaient marcher pour sauver la tête de Robert Mambé, ont en quelque sorte été refroidis par l`amabilité subite de leurs rivaux. En fait, entre l`exécution de la marche et l`obtention de son autorisation, ils avaient déjà été fragilisés par les aveux de Robert Beugré Mambé. Celui-ci, en reconnaissant publiquement l`existence de «dysfonctionnements» de ses services, n`avait pas galvanisés ses partisans du Rhdp. Qui, ne pouvait que se dégonfler. Inutile de se demander si le syndrome guinéen, marqué par une vaste tuerie de manifestants dans un stade de football, le 28 septembre 2009, n`a pas influencé les uns et les autres.
Bidi Ignace
Alors question, qu`est-ce qui a motivé la sagesse des uns et des autres autour d`un projet qui avait suscité des discours radicaux ? Faut-il le rappeler, les jeunes voulaient à tout prix dénoncer par la marche une « injustice ». Et au besoin, « écraser » quiconque les en empêcherait. En face d`eux, le ministre de l`Intérieur, issu du Front populaire ivoirien (Fpi), tardait à autoriser la marche. Il a même tenté de l`annuler, avant de se raviser. Cela, après de fortes pressions. Des tractations souterraines l`en ont empêché, en effet. De leur côté, les jeunes patriotes conduits par Blé Goudé, directeur national de campagne adjoint, chargé de la jeunesse du camp présidentiel, ont renoncé à prendre la rue en même temps que leurs adversaires politiques. Bref, chacun à son niveau a lâché du lest. Toute chose qui ne manque pas d`interpeller les Ivoiriens. A deux pas de l`élection présidentielle, le processus électoral étant au stade de la confection de la liste, qui aurait osé se mettre à dos la communauté nationale et internationale ? La réponse à cette question se lit dans l`abdication des antagonistes.
Assuré qu`il tient le bon bout dans l`affaire des 429.000 croisés «frauduleusement», le camp présidentiel entend laisser passer toute cohue afin de poursuivre cette affaire. Les proches de Laurent Gbagbo ont donc mis balle à terre, face aux houphouétistes, pour avoir une claire lisibilité dans la polémique autour de la fiabilité de la liste électorale. De ce point de vue, Laurent Gbagbo et ses partisans auraient été mal inspirés de faire le bras de fer avec l`opposition. D`où le pied levé de Désiré Tagro, qui a fini par accéder à la demande de manifestation du Rjdp. Dès lors, ce mouvement politique avait été quelque peu fragilisé. Tant ses acteurs auraient aimé présenter les Refondateurs comme des « dictateurs », s`ils s`étaient opposés à leur marche. Du coup, le directoire du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) s`est abstenu de tout discours guerrier. Ces jeunes opposants partis marcher sur la Rti ils se sont presque comportés comme des saints. Ils ont respecté l`itinéraire, les policiers commis à l`encadrement de leur procession. Ils ont rebroussé chemin sans commentaire. Eux qui voulaient marcher pour sauver la tête de Robert Mambé, ont en quelque sorte été refroidis par l`amabilité subite de leurs rivaux. En fait, entre l`exécution de la marche et l`obtention de son autorisation, ils avaient déjà été fragilisés par les aveux de Robert Beugré Mambé. Celui-ci, en reconnaissant publiquement l`existence de «dysfonctionnements» de ses services, n`avait pas galvanisés ses partisans du Rhdp. Qui, ne pouvait que se dégonfler. Inutile de se demander si le syndrome guinéen, marqué par une vaste tuerie de manifestants dans un stade de football, le 28 septembre 2009, n`a pas influencé les uns et les autres.
Bidi Ignace
