On peut être un farouche opposant à l’idée acquise selon laquelle, entre l’amour et la haine, il n’y a qu’un pas. Mais au fil de cette rubrique assez singulière que nous avons initiée, les ardeurs au combat tendent à s’amenuiser, tant la récurrence de la thèse déconcerte.
Un homme s’amourache d’une jeune fille, belle, désirable à souhait. Il décide d’en faire sa compagne et la mère de ses enfants. Quelques années plus tard, sans que rien ne l’y contraigne, il décide d’en être le bourreau de service. En tout impunité. Sans sourciller, et parfois, avec délectation. Quelle alternative pour sa victime muette, impuissante, et délestée de tout argument physique, moral et psychologique après des décennies consumées à faire des enfants. C’est l’interrogation qui trouble la quiétude de Dame Koffi Amenan Pauline, depuis 23 ans. Avec beaucoup de dignité, bien qu’effondrée par la douleur, elle donne son récit.
« J’ai rencontré François quand j’avais 17 ans. Aujourd’hui, j’en ai 59. J’étais en classe de 6ème.
Lui, exerçait déjà comme Greffier. Je me souviens qu’à cette époque, mon oncle était farouchement opposé à notre relation, quand il est venu se présenter officiellement à ma famille.
Mon oncle avait perçu en lui un homme foncièrement méchant. Mais ma grand-mère n’y voyait aucun inconvénient, surtout que nous avons quelques liens de parenté. Elle s’appuyait sur le fait que les mariages en famille étaient plus solides, et plus sécurisants pour la femme et les enfants.
Cela a même été pendant longtemps, la pomme de discorde entre les deux parents. Mais après quelques temps, les choses son rentrées dans l’ordre. Très vite, j’ai eu mon premier garçon, à l’âge de 18 ans. Un jour, au cours d’une cérémonie officielle, il a osé traiter le Ministre Camille Aliali de ‘’fils d’esclave’’. Cela lui a valu une sanction sévère doublée d’une affectation à Dimbokro, avec suspension de son salaire ‘’jusqu’à nouvel ordre’’. Sans aucune ressource à ce nouveau poste où il était pratiquement au garage, il a vite rejoint Abidjan où j’étais. Il m’était impossible de rester sans rien faire pour l’aider. Mais je n’avais d’autre soutient que ma grand-mère. Elle avait de nombreux biens. C’était une grande commerçante qui n’avait d’yeux que pour ses petits-enfants.
Quand je lui ai expliqué la situation, elle n’a pas hésité une minute. Elle a décidé de nous prendre en charge, mon mari, mes enfants et moi. Nous avons donc trouvé une maison que ma grand-mère a payée pendant 5 ans, tout en assurant la popote et la scolarité des enfants. Cinq ans plus tard, par un heureux concours de circonstance, il a été embauché à la défunte ‘’BATA’’. Dès lors, ma grand-mère a arrêté de nous venir en aide. Et c’est à ce moment qu’il a commencé à me montrer une autre facette de son caractère. Je pensais qu’il traversait une passe, et que très vite, les choses rentreraient dans l’ordre. Mais je me faisais des illusions. Quelques temps après son entrée chez ‘’BATA’’, à la faveur d’un remaniement ministériel, un nouveau Ministre a pris les rennes de la justice. Et heureusement, (ou malheureusement) ce dernier était l’ami de François.
Très vite, il a régularisé la situation de ce dernier, et le père de mes enfants a été affecté à Abengourou où il était Greffier en chef. Le jour de son départ, il ma remis la somme de 1500 F, avec la promesse de faire mieux dès que possible. Nous étions en 1987. Chaque fois qu’il revenait d’Abengourou, il disait qu’il n’avait pas d’argent et qu’il fallait que je sois patiente. Cela a duré longtemps. Avec les enfants, je broyais du noir. Quand je me tournais vers mon oncle, il ne manquait pas d’occasion pour me rappeler la mise en garde qu’il m’avait faite dès le début de ma relation. Seule ma grand-mère ne désespérait pas. Excédée, j’en ai parlé à son oncle, qui a tout de suite convoqué une réunion de famille, afin de tirer au clair cette situation qui commençait à peser énormément sur ma famille.
A ma grande surprise, je l’ai entendu soutenir en présence de tous, qu’il me donnait un chèque de 100.000 F CFA tous les mois. Ce qu’il a été incapable de prouver par les souches des chèques que lui réclamait la famille. Humilié et confus, il n’a pas eu d’autre alternative que de décider de notre séparation définitive séance tenante. Cela a suffit pour provoquer le courroux du grand oncle qui a proposé qu’il fasse les démarches pour un divorce en bonne et due forme. Face à la muraille familiale, il a vite abdiqué. Mais il n’a pas changé. Le mépris et les injures, ajoutés aux actes de violence auxquels ils me soumettait se sont accrus. C’est alors qu’un jour, ma belle sœur, n’en pouvant plus, m’a conseillée avec insistance de me rendre à Abengourou. Elle a tellement insisté que j’ai vite perçu le message qu’elle essayait de me passer. Je m’y suis donc rendue un jour ; le spectacle m’a réellement surprise. Il me faisait croire qu’il n’avait pas d’argent, alors qu’il s’était établi avec une nouvelle compagne, très jeune, et visiblement maîtresse des lieux. Quand il est rentré du travail, il m’a royalement ignorée. J’ai compris alors que je n’étais pas la bienvenue dans sa maison. C’est donc hors de la cours que j’ai parlée avec mes trois enfants qu’il avait décidé de prendre en charge. Les deux autres étant restés avec moi à Abidjan. Après cette scène douloureuse, je suis rentrée le cœur meurtri. Je ne savais quoi faire. Sans travail ni ressources, j’étais désemparée. Mais je n’étais pas au bout de mes peines. Une nuit, alors que, perdue dans mes pensées, j’essayais de trouver une porte de sortie pour retrouver une vie normale, un homme frappe à ma porte. Il était environ 21h. Quand j’ouvre la porte, c’est pour entendre une nouvelle qui allait m’achever. « Madame, je suis là pour vous informer que votre mari a jeté vos enfants en prison. Personne n’ose vous le dire, mais franchement, il m’est insupportable de garder cette information pour moi ». J’étais tétanisée par le choc de l’information.
Dès les premières heures du jour, je pris la route pour me rendre auprès de mes enfants. En arrivant, je les ai trouvés assis à même le sol, mangeant de l’attiéké dans des feuilles. J’étais surprise de les trouver là, alors qu’ils étaient sensés être en prison. Ils m’ont expliqué qu’ils y étaient effectivement, et qu’ils n’ont dû leur salut qu’à l’intervention vigoureuse du procureur du tribunal d’Abengourou. Je me suis donc rendue à son bureau après avoir attendu sous un arbre pendant plusieurs heures, indésirable que j’étais chez ‘’mon mari’’. En me voyant, le procureur a ouvertement exprimé sa colère face aux agissements de François envers ses enfants. Il l’a fait appeler immédiatement. Dès que le père de mes enfants m’a aperçue dans le bureau du procureur, il a violemment réagi, faisant fi de la hiérarchie : « Monsieur le Procureur, tenez-vous à l’écart de cette affaire. C’est une affaire de famille ». Il est ressorti, refermant bruyamment la porte derrière lui. Nous étions en 1990. C’est alors que j’ai décidé de rentrer à Abidjan avec l’un d’eux, (celui qu’il n’avait pas scolarisé). Nous sommes donc rentrés désemparés à la maison.
Touchée par cette situation, une de mes voisines a décidé de m’aider. Elle m’a conduite auprès du Maire de Marcory d’alors, M. Macambou. Après avoir écouté mon histoire, il s’est proposé de prendre dans ses services, un de mes enfants. C’est ainsi que mon petit Didier a été embauché à la Mairie de Marcory. Quelques années plus tard, mon fils est tombé malade. 7 mois durant, j’ai tenté de le sauver. J’y croyais. Parce que je souffrais beaucoup, je pensais que Dieu allait m’épargner cette autre souffrance. Ma fille a décidé d’appeler son père pour qu’il m’aide pour les soins de son frère. Mais leur père s’est débiné sans sourciller. « Je n’ai pas d’argent », a-t-il lancé à sa fille qui est rentrée meurtrie. Mes parents m’ont beaucoup soutenue en voyant que je m’endettais un peu trop pour sauver mon fils. Un lundi, d’un air menaçant, l’enfant m’a demandé d’arrêter de courir dans tous les sens pour lui. « Ne te fatigue plus pour moi. Tu t’es trop endettée. Comment pourras-tu éponger toutes ces dettes ? » C’est le lendemain qu’il a rendu l’âme. Informés, mes parents ont fait parvenir le message à François. Mais il dit qu’il était très occupé. Nous avons donc rejetés la date de l’enterrement. Plusieurs jours plus tard, monsieur a débarqué. Or, pendant ce temps, (au moment où tout le monde l’attendait pour l’enterrement de son fils, il convolait en justes noces avec sa jeune campagne. D’elle, il a eu deux enfants. Après l’enterrement, sa préoccupation principale n’était autre que de récupérer les pièces du jeune homme afin de toucher les indemnités. Je ne voulais pas descendre aussi bas. C’est alors qu’il a fait toutes les démarches pour encaisser à la fin, la somme de 1.500.000 F. Il a remis aux deux filles qui avaient donné chacune un enfant à Didier, la somme de 500.000 F pour les enfants, et a gardé la différence pour devers lui. Pourtant, lorsque ces deux filles lui ont proposé 100.000 F chacune sur ce qu’elles ont reçu, il s’en est emparé sans penser à ses petits-enfants.
Aujourd’hui, je vis avec mes petits enfants, et mes enfants, dans notre maison. A ma grande surprise, un jour un huissier a débarqué chez nous, avec pour mission de me jeter dehors avec ma petite ‘’tribu’’, sur ordre de leur père et grand-père. Je ne pouvais pas le croire capable d’une telle méchanceté. J’ai donc été convoqué en justice ou nous nous sommes retrouvés devant le juge qui, médusée, n’a pas pu s’empêcher de lui poser la question suivante : « Monsieur Kouassi, ces enfants sont-ils les vôtres ? » Sans hésiter, il a répondu : « non ! » Ce qui a soulevé des bourdements dans la salle d’audience, tant le mensonge était flagrant. Aujourd’hui, je me bats pour conserver cette maison que ma grand-mère a contribué à acheter. Il est hors de question que je me laisse totalement dépouillée, à 59 ans avec mes petits-enfants, alors que je n’ai où aller.
Pendant ce temps, il s’est séparé de sa jeune épouse, et a épousé sa servante qui est pour lui un gage de sécurité, parce que dit-il, la mère de cette dernière est une Comian. Qu’elle lui apporte toute la sécurité possible, et qu’ils s’achètent une maison. Parce que celle-là est à moi et mes enfants.
Un homme s’amourache d’une jeune fille, belle, désirable à souhait. Il décide d’en faire sa compagne et la mère de ses enfants. Quelques années plus tard, sans que rien ne l’y contraigne, il décide d’en être le bourreau de service. En tout impunité. Sans sourciller, et parfois, avec délectation. Quelle alternative pour sa victime muette, impuissante, et délestée de tout argument physique, moral et psychologique après des décennies consumées à faire des enfants. C’est l’interrogation qui trouble la quiétude de Dame Koffi Amenan Pauline, depuis 23 ans. Avec beaucoup de dignité, bien qu’effondrée par la douleur, elle donne son récit.
« J’ai rencontré François quand j’avais 17 ans. Aujourd’hui, j’en ai 59. J’étais en classe de 6ème.
Lui, exerçait déjà comme Greffier. Je me souviens qu’à cette époque, mon oncle était farouchement opposé à notre relation, quand il est venu se présenter officiellement à ma famille.
Mon oncle avait perçu en lui un homme foncièrement méchant. Mais ma grand-mère n’y voyait aucun inconvénient, surtout que nous avons quelques liens de parenté. Elle s’appuyait sur le fait que les mariages en famille étaient plus solides, et plus sécurisants pour la femme et les enfants.
Cela a même été pendant longtemps, la pomme de discorde entre les deux parents. Mais après quelques temps, les choses son rentrées dans l’ordre. Très vite, j’ai eu mon premier garçon, à l’âge de 18 ans. Un jour, au cours d’une cérémonie officielle, il a osé traiter le Ministre Camille Aliali de ‘’fils d’esclave’’. Cela lui a valu une sanction sévère doublée d’une affectation à Dimbokro, avec suspension de son salaire ‘’jusqu’à nouvel ordre’’. Sans aucune ressource à ce nouveau poste où il était pratiquement au garage, il a vite rejoint Abidjan où j’étais. Il m’était impossible de rester sans rien faire pour l’aider. Mais je n’avais d’autre soutient que ma grand-mère. Elle avait de nombreux biens. C’était une grande commerçante qui n’avait d’yeux que pour ses petits-enfants.
Quand je lui ai expliqué la situation, elle n’a pas hésité une minute. Elle a décidé de nous prendre en charge, mon mari, mes enfants et moi. Nous avons donc trouvé une maison que ma grand-mère a payée pendant 5 ans, tout en assurant la popote et la scolarité des enfants. Cinq ans plus tard, par un heureux concours de circonstance, il a été embauché à la défunte ‘’BATA’’. Dès lors, ma grand-mère a arrêté de nous venir en aide. Et c’est à ce moment qu’il a commencé à me montrer une autre facette de son caractère. Je pensais qu’il traversait une passe, et que très vite, les choses rentreraient dans l’ordre. Mais je me faisais des illusions. Quelques temps après son entrée chez ‘’BATA’’, à la faveur d’un remaniement ministériel, un nouveau Ministre a pris les rennes de la justice. Et heureusement, (ou malheureusement) ce dernier était l’ami de François.
Très vite, il a régularisé la situation de ce dernier, et le père de mes enfants a été affecté à Abengourou où il était Greffier en chef. Le jour de son départ, il ma remis la somme de 1500 F, avec la promesse de faire mieux dès que possible. Nous étions en 1987. Chaque fois qu’il revenait d’Abengourou, il disait qu’il n’avait pas d’argent et qu’il fallait que je sois patiente. Cela a duré longtemps. Avec les enfants, je broyais du noir. Quand je me tournais vers mon oncle, il ne manquait pas d’occasion pour me rappeler la mise en garde qu’il m’avait faite dès le début de ma relation. Seule ma grand-mère ne désespérait pas. Excédée, j’en ai parlé à son oncle, qui a tout de suite convoqué une réunion de famille, afin de tirer au clair cette situation qui commençait à peser énormément sur ma famille.
A ma grande surprise, je l’ai entendu soutenir en présence de tous, qu’il me donnait un chèque de 100.000 F CFA tous les mois. Ce qu’il a été incapable de prouver par les souches des chèques que lui réclamait la famille. Humilié et confus, il n’a pas eu d’autre alternative que de décider de notre séparation définitive séance tenante. Cela a suffit pour provoquer le courroux du grand oncle qui a proposé qu’il fasse les démarches pour un divorce en bonne et due forme. Face à la muraille familiale, il a vite abdiqué. Mais il n’a pas changé. Le mépris et les injures, ajoutés aux actes de violence auxquels ils me soumettait se sont accrus. C’est alors qu’un jour, ma belle sœur, n’en pouvant plus, m’a conseillée avec insistance de me rendre à Abengourou. Elle a tellement insisté que j’ai vite perçu le message qu’elle essayait de me passer. Je m’y suis donc rendue un jour ; le spectacle m’a réellement surprise. Il me faisait croire qu’il n’avait pas d’argent, alors qu’il s’était établi avec une nouvelle compagne, très jeune, et visiblement maîtresse des lieux. Quand il est rentré du travail, il m’a royalement ignorée. J’ai compris alors que je n’étais pas la bienvenue dans sa maison. C’est donc hors de la cours que j’ai parlée avec mes trois enfants qu’il avait décidé de prendre en charge. Les deux autres étant restés avec moi à Abidjan. Après cette scène douloureuse, je suis rentrée le cœur meurtri. Je ne savais quoi faire. Sans travail ni ressources, j’étais désemparée. Mais je n’étais pas au bout de mes peines. Une nuit, alors que, perdue dans mes pensées, j’essayais de trouver une porte de sortie pour retrouver une vie normale, un homme frappe à ma porte. Il était environ 21h. Quand j’ouvre la porte, c’est pour entendre une nouvelle qui allait m’achever. « Madame, je suis là pour vous informer que votre mari a jeté vos enfants en prison. Personne n’ose vous le dire, mais franchement, il m’est insupportable de garder cette information pour moi ». J’étais tétanisée par le choc de l’information.
Dès les premières heures du jour, je pris la route pour me rendre auprès de mes enfants. En arrivant, je les ai trouvés assis à même le sol, mangeant de l’attiéké dans des feuilles. J’étais surprise de les trouver là, alors qu’ils étaient sensés être en prison. Ils m’ont expliqué qu’ils y étaient effectivement, et qu’ils n’ont dû leur salut qu’à l’intervention vigoureuse du procureur du tribunal d’Abengourou. Je me suis donc rendue à son bureau après avoir attendu sous un arbre pendant plusieurs heures, indésirable que j’étais chez ‘’mon mari’’. En me voyant, le procureur a ouvertement exprimé sa colère face aux agissements de François envers ses enfants. Il l’a fait appeler immédiatement. Dès que le père de mes enfants m’a aperçue dans le bureau du procureur, il a violemment réagi, faisant fi de la hiérarchie : « Monsieur le Procureur, tenez-vous à l’écart de cette affaire. C’est une affaire de famille ». Il est ressorti, refermant bruyamment la porte derrière lui. Nous étions en 1990. C’est alors que j’ai décidé de rentrer à Abidjan avec l’un d’eux, (celui qu’il n’avait pas scolarisé). Nous sommes donc rentrés désemparés à la maison.
Touchée par cette situation, une de mes voisines a décidé de m’aider. Elle m’a conduite auprès du Maire de Marcory d’alors, M. Macambou. Après avoir écouté mon histoire, il s’est proposé de prendre dans ses services, un de mes enfants. C’est ainsi que mon petit Didier a été embauché à la Mairie de Marcory. Quelques années plus tard, mon fils est tombé malade. 7 mois durant, j’ai tenté de le sauver. J’y croyais. Parce que je souffrais beaucoup, je pensais que Dieu allait m’épargner cette autre souffrance. Ma fille a décidé d’appeler son père pour qu’il m’aide pour les soins de son frère. Mais leur père s’est débiné sans sourciller. « Je n’ai pas d’argent », a-t-il lancé à sa fille qui est rentrée meurtrie. Mes parents m’ont beaucoup soutenue en voyant que je m’endettais un peu trop pour sauver mon fils. Un lundi, d’un air menaçant, l’enfant m’a demandé d’arrêter de courir dans tous les sens pour lui. « Ne te fatigue plus pour moi. Tu t’es trop endettée. Comment pourras-tu éponger toutes ces dettes ? » C’est le lendemain qu’il a rendu l’âme. Informés, mes parents ont fait parvenir le message à François. Mais il dit qu’il était très occupé. Nous avons donc rejetés la date de l’enterrement. Plusieurs jours plus tard, monsieur a débarqué. Or, pendant ce temps, (au moment où tout le monde l’attendait pour l’enterrement de son fils, il convolait en justes noces avec sa jeune campagne. D’elle, il a eu deux enfants. Après l’enterrement, sa préoccupation principale n’était autre que de récupérer les pièces du jeune homme afin de toucher les indemnités. Je ne voulais pas descendre aussi bas. C’est alors qu’il a fait toutes les démarches pour encaisser à la fin, la somme de 1.500.000 F. Il a remis aux deux filles qui avaient donné chacune un enfant à Didier, la somme de 500.000 F pour les enfants, et a gardé la différence pour devers lui. Pourtant, lorsque ces deux filles lui ont proposé 100.000 F chacune sur ce qu’elles ont reçu, il s’en est emparé sans penser à ses petits-enfants.
Aujourd’hui, je vis avec mes petits enfants, et mes enfants, dans notre maison. A ma grande surprise, un jour un huissier a débarqué chez nous, avec pour mission de me jeter dehors avec ma petite ‘’tribu’’, sur ordre de leur père et grand-père. Je ne pouvais pas le croire capable d’une telle méchanceté. J’ai donc été convoqué en justice ou nous nous sommes retrouvés devant le juge qui, médusée, n’a pas pu s’empêcher de lui poser la question suivante : « Monsieur Kouassi, ces enfants sont-ils les vôtres ? » Sans hésiter, il a répondu : « non ! » Ce qui a soulevé des bourdements dans la salle d’audience, tant le mensonge était flagrant. Aujourd’hui, je me bats pour conserver cette maison que ma grand-mère a contribué à acheter. Il est hors de question que je me laisse totalement dépouillée, à 59 ans avec mes petits-enfants, alors que je n’ai où aller.
Pendant ce temps, il s’est séparé de sa jeune épouse, et a épousé sa servante qui est pour lui un gage de sécurité, parce que dit-il, la mère de cette dernière est une Comian. Qu’elle lui apporte toute la sécurité possible, et qu’ils s’achètent une maison. Parce que celle-là est à moi et mes enfants.