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Économie Publié le vendredi 29 janvier 2010 | Le Nouveau Réveil

La société civile et le secteur privé jugent…

Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, a eu une première journée de visite très chargée, hier, en terre ivoirienne. A sa sortie d`audience avec le Premier ministre, Guillaume Soro, il a eu une réunion de travail à Cocody avec des membres de la société civile. Composée pour la circonstance, de Mgr Jean-Pierre Kutwa, l`Archevêque d`Abidjan, l`Imam Boikhary Fofana, président du Conseil supérieur des Imams (Cosim), de Patrick N`gouan, président de la Coordination nationale de la société civile de Côte d`Ivoire (Cnsc-ci). Il a également rencontré le secteur privé, au Plateau. Ce qu`ils ont confié à Robert Zoellick.

1/Mgr Jean-Pierre Kutwa, Archevêque d`Abidjan : "La dégradation morale est une réalité"

Nous sommes venus voir comment la Banque mondiale peut nous aider à sortir de la crise. Beaucoup de choses ont été dites, mais nous avons mis l`accent sur la jeunesse, l`éducation et l`emploi parce que nous admettons tous que beaucoup de jeunes n`arrivent pas à faire des études parce que leurs parents n`ont pas de moyens pour les inscrire dans une école. Aussi, quand les enfants ont la chance d`aller à l`école, obtiennent des diplômes, ils sont au chômage.

Conséquence, la jeunesse s`adonne à de mauvaises choses…La dégradation morale est une réalité dans leur milieu ; le flambeau de la violence étant porté par les jeunes. Nous demandons que la Banque mondiale nous aide à scolariser ces jeunes, à créer des emplois afin qu`ils puissent participer au développement du pays.

2/Boikhari Fofana, : président du Cosim : "L`armée et les médias d`Etat doivent être républicains"

"Nous ne pouvons pas avoir en Côte d`Ivoire de développement durable et rationnel si on ne résout pas les problèmes au 1er niveau. Nous disons que l`administration ivoirienne doit être reprise en main et organisée pour qu`elle soit crédible et qu`elle fasse elle-même confiance à sa production. Après 50 ans, il faut savoir si cette carte est fausse ; il faut qu`on puisse rendre crédible notre administration. Il faut qu`elle soit républicaine. Idem pour l`armée et les médias d`Etat qui doivent être républicains…Sur le plan économique, tout le monde doit participer à la production pour un juste partage des revenus. Il y a aussi la lutte contre les disparités régionales. Qu`on n`implique pas des éléments irrationnels dans la répartition au plan ethnique, religieux, régional. Tous les contribuables doivent recevoir la même chose, parce que l`immoralité et la corruption minent le bon déroulement de la vie en Côte d`Ivoire."

3/Patrick N`gouan, : président de la Cnsc-ci : "Il faut auditer l`administration ivoirienne"

"La croissance n`est pas le seul fait du secteur privé, l`Etat doit s`impliquer. Nous croyons qu`il faut aller au-delà des problèmes conjoncturels pour s`attaquer aux vrais problèmes qui assaillent notre pays. Un travail s`assainissement doit être fait au niveau des finances…C`est pourquoi, nous pensons que l`administration de Côte d`Ivoire doit être auditée pour savoir les vraies raisons qui l`empêchent de fonctionner normalement…La croissance connaît un taux bas depuis des décennies, à divers niveaux. Nous disons que la croissance ne doit pas être le seul fait du secteur privé. L`Etat doit s`y impliquer pour conduire ensemble avec ce secteur, le développement des différents compartiments de la vie professionnelle en Côte d`Ivoire."

4/Jean-Louis Billon, pdt de la Chambre de commerce et d`industrie de Côte d`Ivoire : "Le racket bloque l`économie, tue les emplois"

"Nous nous plaignons depuis des années de l`environnement qui reste hostile aux affaires. Nous avons dit que nous voulons un environnement propice aux affaires où il y a une bonne justice, des infrastructures compétitives qui peuvent favoriser la création d`emplois. Un environnement où une politique de fiscalité incite aux investissements et où nous n`avons de problème de gouvernance…Nous avons posé le problème du racket qui bloque l`économie, qui fatigue les commerçants et tue les emplois…Nous croyons que la Banque mondiale va prendre en compte tout cela. C`est après son étude que les gens ont réalisé le coût, les méfaits du racket sur l`économie. Il y a un début de solution avec l`opération conjointe lancée par la Banque mondiale et le gouvernement, mais il faut aller au-delà de ce qu`on voit à la télévision ou de ce qu`on entend à la radio…Nous avons un financement de 7,5 milliards F pour les petites et moyennes entreprises auprès de la Banque mondiale. C`est une bonne chose, mais nous devons continuer à travailler…"

Propos recueillis par P. T.
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