Fraude à la CEI - Blé Goudé : “Choi a reconnu que Mambé a entaché le processus électoral”

“Hier (mercredi 27 janvier 2010), nous avons rencontré M. Choi, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU. A l’ordre du jour, il y avait un seul point, c’est l’affaire Beugré Mambé. Nous avons simplement dit à M. Choi que vu déjà les soupçons qui pèsent sur Beugré Mambé, il est bon que ce monsieur soit remplacé par une autre personnalité (…). Nous pensons qu’il est dangereux que l’on continue avec Beugré Mambé à la tête de la CEI. Nous souhaitons donc qu’il démissionne. M. Choi a reconnu que Beugré Mambé est venu entacher le processus avec sa liste parallèle» . Telle est la confidence faite par Charles Blé Goudé, directeur national de campagne du candidat Laurent Gbagbo chargé de la jeunesse à la presse. Il a profité, hier, de la tribune de libre échange baptisée «les Petits Déjeuners de la Majorité présidentielle» pour donner sa part de vérité sur l’affaire Beugré Mambé. C’était à Cocody II-Plateaux- Aghiens, dans un restaurant. Blé a révélé qu’il a été reçu par le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en Côte d’Ivoire dans le cadre des tournées qu’il entreprend afin de faire partager ses réflexions quant à la résolution de la crise à la CEI. Il a ajouté que M. Choi lui a également confié ceci : «Il (M. Choi) pense que quand on confectionne un document qu’on dit être interne ou pour sa propre gouverne, ce qui est pour sa propre gouverne reste dans les tiroirs. Mais il ne doit pas se retrouver dans les centres de coordinations de la CEI de l’intérieur du pays. Vous n’envoyez pas des informaticiens, que vous avez triés sur le volet, en mission pour introduire cette liste sur la liste électorale provisoire. Choi a dit que cela le gênait énormément et que c’est une affaire grave. Il a dit qu’il irait rendre compte ce matin (Hier, jeudi 28 janvier 2010) au facilitateur (Le président du Burkina, Blaise Compaoré) avec qui il pense engager ce débat-là. Il est allé plus loin. Il pense qu’il faut engager le débat sur la réunification de la Côte d’Ivoire». Le directeur national de campagne du président Laurent Gbagbo chargé de la jeunesse a dit toute sa détermination à poursuivre de façon pacifique, mais «ferme», le combat pour le limogeage de Beugré Mambé. Parce que, pense-t-il, la Côte d’Ivoire a besoin d’une élection présidentielle crédible et transparente pour une sortie de crise. Et pour faire le lien avec le thème du jour, «les enjeux des élections de sortie de crise pour la jeunesse ivoirienne et africaine», il a démontré qu’un climat apaisé au sortir des élections peut être le gage d’une réussite économique du pays. Et cette croissance économique peut résorber le chômage dont souffrent les jeunes ivoiriens. «En quoi ces élections ont une importance pour la jeunesse ivoirienne ? Vous savez que cette jeunesse représente 70% de la population. C’est une jeunesse au chômage, qui a besoin d’emploi, qui a besoin de travailler, qui a besoin de mettre à la disposition de la Côte d’Ivoire ce qu’elle a appris à l’école (…). Pour créer les emplois, il y a une atmosphère qui est exigée. L’argent ne va pas là où il y a les conflits. Les investisseurs ne viennent pas là où il y a des conflits. Ils viennent là où il y a un climat de paix», a-t-il affirmé. Blé Goudé a, par ailleurs, commenté la marche de la jeunesse du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix le mardi 26 janvier dernier. Il a été amusé par la faible mobilisation de cette jeunesse (5000 personnes). Il a affirmé qu’il n’était guère surpris par cette faible adhésion, parce que les initiateurs défendent une cause qui n’est pas noble et juste. Et que, de plus, ils n’ont pas une culture d’organisateur de marches. «Au moment où les gens parlent d’une RTI aux ordres de Gbagbo ici, ils oublient que, dans les zones CNO, il y a TV Ma Patrie qui continue d’émettre», a-t-il regretté. Et Blé d’ajouter : «Je demeure le maître de la rue !», a-t-il lancé en réponse à ceux qui pensaient que cette marche pouvait battre le record d’affluence qu’il a enregistré pendant les «meeting patriotiques».

Serge Armand Didi