Après son divorce avec le RDR Dembélé Bazoumana dit Recteur éclabousse Ouattara

ça y est ! Dembélé Bazouma dit Recteur a abandonné le RDR et son président Alassane Ouattara dans leur combat politique. Désormais, il met son énergie au service de la campagne du président Gbagbo. Dans l’interview qu’il a accordée au confrère Nord-Sud Quotidien, Recteur éclabousse Alassane Ouattara. Le fondateur des «grins» - forum pour soutenir le président du RDR - démystifie et met à nu le mensonge de Ouattara présenté comme le multimilliardaire capable de changer le destin des Ivoiriens. Autant il dénonce le manque de solidarité au RDR, autant Dembélé soutient que les mairies tenues par le RDR sont la preuve de l’échec du président du RDR. Aussi s’insurge-t-il contre les adversaires de Laurent Gbagbo qui tirent leur budget de campagne du pillage des ministères qu’ils tiennent dans le gouvernement Gbagbo. Nous vous proposons les morceaux choisis de l’entretien accordé par Recteur. A propos des milliards de Ouattara «On dit que Ouattara a des milliards et qu’il a des relations. On devrait sentir cela dans les mairies que dirigent ses partisans. Mais faites vous-mêmes le constat. Voyez Adjamé. Ce n’est pas du tout un exemple. Il (Ouattara) nous avait dit qu’Abobo deviendrait la Rotterdam d’Afrique. Abobo a plutôt reculé de vingt ans en arrière. Pourquoi ne met-il pas son fameux carnet d’adresses et ses fameux milliards à la disposition de ses élus ? Même chez lui à Kong, où j’ai été à plusieurs occasions, toutes les pompes villageoises sont en panne. Qu’attend-il pour les faire dépanner, lui le multimilliardaire ? Il nous a promis de mener une campagne à l’américaine, avec des hélicoptères partout dans le ciel. Nous regardons le ciel et pour l’instant nous ne voyons rien. Pour moi, tout cela participe de la mystification des masses. Ouattara, l’homme des Français et Américains «Que celui qu’on présente comme étant l’homme des Américains et des Français se fasse sentir à Kong, chez lui. En Afrique, cela est extrêmement important. Il faut arrêter de rêver. Il continue de croire que la Licorne et les Américains vont aller l’installer au palais présidentiel. Qu’il continue le rêve. L’opposition ne rime pas avec bourgeoisie. On n’a rien si on ne descend pas dans la rue pour le chercher. Et, pour le moment, il est perdu dans son rêve». Le pillage des ministères pour la campagne d’ADO «Je dis aux responsables du RDR et du PDCI que s’ils veulent faire une vraie opposition, ils doivent démissionner des ministères, sinon ils seront comptables de la gestion de Gbagbo devant le peuple. Aucun d’entre eux ne pourra dire qu’il ne savait pas ce qui se passait. On ne peut pas être membre du gouvernement, critiquer l’action gouvernementale et en même temps demander à ses ministres de trouver chacun 300 ou 400 millions pour financer votre campagne. On ne peut pas dire qu’on est opposant, qu’on n’est pas d’accord avec le régime en place et participer à son gouvernement». La solidarité, un vain mot «On dit qu’Ado a des puits de pétrole au Qatar, il a des bateaux, des avions. Pourquoi il ne met pas ses milliards à la disposition de son action politique. La solidarité existe dans les textes au RDR, seulement dans les textes, mais pas dans la réalité. Je suis quelqu’un qui a été régulièrement en prison. Et ce qu’on appelle la solidarité militante, la chaleur des camarades, je ne l’ai pas du tout vécue. En 1995, lorsqu’il y a eu le boycott actif et que nous avions été arrêtés, on n’a pas vécu cette solidarité. Nous étions abandonnés dans nos cellules. Mais, en 1999, quand les membres de la direction du RDR ont été arrêtés, c’est à peine s’ils ne se lavaient pas avec de l’eau minérale en prison. Oubliant qu’à côté d’eux, il y a eu des militants qui sont morts de faim. Je peux citer le cas de Koné Daouda qui est effectivement mort de faim en prison. Quand on l’a trouvé, il suçait son doigt pour essayer de tromper la faim». Dossongui, le sauveur du RDR «En prison, c’est Koné Dossongui qu’on brocarde aujourd’hui qui nous apportait de la nourriture. Chaque mois, il nous apportait cinq sacs de riz à la MACA. Moi, j’en donnais à mes co-détenus. Pour effacer la honte sur moi et le parti, je disais que c’est Alassane Ouattara qui me les a donnés, au nom de la direction du parti. Diabaté Ben Kayala et Samassi Bamba peuvent en témoigner. Grâce à tous ces sacrifices de jeunes, Alassane Ouattara est candidat. C’est une victoire que je considère comme la nôtre».

Benjamin Koré benjaminkore@yahoo.fr