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Société Publié le samedi 30 janvier 2010 | L’intelligent d’Abidjan

Samedi de Biton : Dieu en question

Devant une maladie incurable, face à une mort juste ou injuste, devant la pauvreté et le manque de nourriture, devant les drames naturels et surnaturels, l’homme s’interroge. Tout humain, une fois dans sa vie, s’est demandé si Dieu existe. Plusieurs fois devant l’injustice et le drame, j’ai demandé à Hampaté Ba si Dieu existait réellement. Il me répondait toujours que Dieu est l’embarras des esprits humains. Dans les pays occidentaux, la majorité de la population a fini avec cette notion de Dieu. Dans les pays de l’Est, avec l’instauration du communisme, on avait fermé les églises et les mosquées et fait de l’athéisme la principale doctrine. Combien d’étudiants africains se sont fait huer quand ils s’adressaient à Dieu par la prière ? Après le Tsunami, une amie française, depuis la France, m’a dit : « Comment tu peux continuer de croire à l’existence d’un Dieu. Si votre Dieu existait il n’aurait pas permis un tel drame. Des villages rayés de la carte, des enfants restés seuls au monde, des couples tués le jour de leur mariage. Quel Dieu est-il aussi méchant ? » Evidemment, avec nos leçons de catéchisme, nos réponses étaient toujours prêtes. Dieu nous laisse notre libre arbitre. Il est très démocrate. Il te montre la vie et la mort. A toi de choisir. Ainsi, les victimes du tsunami ne peuvent qu’être des populations qui ont choisi de ne pas écouter Dieu ou de ne pas suivre sa voie comme Sodome et Gomorre. Avec ce que nous venons de voir et de vivre à Haïti, cet argument ne peut plus tenir. Haïti, dès le début, est dans la pauvreté extrême. Tout a été fait pour les maintenir dans l’indigence. Comme la Guinée, leur crime c’est d’avoir osé dire non au colonisateur. Si pour Sékou Touré ce fut d’avoir dit non au référendum, à Haïti, Jean-Jacques Dessalines a donné une correction exemplaire aux troupes coloniales par des défaites mémorables. Des nègres qui donnent une raclée à des Blancs et les repoussent de leur territoire. C’est comme Ba Bemba, à Sikasso, qui coupe des oreilles et le sexe des envoyés du gouverneur colonial. La vengeance doit être terrible. Réduire ces populations à leur plus simple expression. Depuis cette victoire de Dessalines, Haïti n’aura jamais la paix et le bonheur. Dadis Camara, depuis Ouaga, doit comprendre maintenant qu’on ne s’attaque pas ouvertement aux grands cartels de la drogue. Mais à Haïti, comme dans tous les pays pauvres, on aime Dieu. Dieu c’est l’espoir malgré la souffrance quotidienne. On a dit aux fidèles que le paradis les attend pour une vie de prospérité. Rien de grave si sur terre vous souffrez, ou on vous fait du mal. Les Occidentaux qui sont épanouis et prospères disent que c’est une connerie que de croire en un paradis. Impossible de rassembler quelque part tous les morts depuis des milliards d’années et de les juger un jour. Ils ne se préoccupent pas de Dieu et rien ne leur arrive. Les Asiatiques nous parlent de réincarnation. Un homme qui meurt à Abidjan peut se réincarner, des années plus tard, en Mongolie. Avec ce que j’ai vu d’Haïti, je suis révolté contre Dieu. Même dans sa logique de libre arbitre il n’est pas possible qu’il laisse faire de telles choses. Haïti n’est pas Sodome. Haïti, c’est un pays de prières et de croyance. Ce qui me révolte le plus c’est que déjà l’année dernière, ce pays a été victime d’un ouragan qui a causé plusieurs centaines de morts et disparus dans la ville de Gonaïves. Sans compter les années passées. Comment, si Dieu existait, pouvait-il s’acharner sur un si petit pays, sans défense. Mamadou Bah, haut fonctionnaire de l’ONU et porte parole de la Ministah à Haïti a fait quoi à Dieu pour perdre la vie dans l’effondrement de l’immeuble de six étages. Lui, le grand croyant qui laisse une femme et un bébé et des centaines d’amis dans le monde, tant sa bonté était inimaginable. Et cette cathédrale de Port au Prince qui a croulé sous l’Evêque lui-même. Je n’ai plus de nouvelles de mes amies d’Haïti dont Jonathan Biton. Cette catastrophe d’Haïti est un défi pour tous les croyants. Et si les astrologues avaient raison ? Pour eux tout est déterminé par les astres. Ainsi, on pourrait comprendre facilement ce qui arrive à Haïti si ce pays est placé sous l’emprise de la planète Pluton. J’ai décidé, pour soutenir Haïti, de faire la grève de Dieu. Ne plus aller à l’église pendant un bon moment. Jusqu’à ce que Dieu me donne une explication sur son acharnement sur Haïti, les pays de l’Afrique noire et tous les Noirs dans le monde. Dieu qui entend tout et qui voit tout, selon la Bible, saura faire un grand miracle pour Haïti comme ce fut le cas de la Guinée équatoriale. Un pays ultra pauvre qui se trouve du jour au lendemain l’un des pays les plus riches du continent à cause de la découverte du pétrole. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.

Par Biton Koulibaly
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