x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Sport Publié le mercredi 3 février 2010 | Le Temps

Bilan de la Can / Joseph-Antoine Bell : "Le niveau du tournoi a été plutôt faible"

Joseph-Antoine Bell a été séduit par les prestations de l'Egypte, vainqueur de cette Can 2010. Le consultant de Rfi a également apprécié le culot des jeunes ghanéens, parvenus jusqu'en finale.

L'ex-gardien de but du Cameroun juge le tournoi.

Joseph-Antoine Bell, cette Can 2010 s'achève sur la victoire de l'Egypte. Ce succès vous semble-t-il logique ?

Oui ! On peut même dire que jamais succès n'a été aussi logique. Les Egyptiens ont écrasé la compétition. Ils ont gagné tous leurs matches et marqué à chaque rencontre. Généralement plusieurs buts, un seul en finale. Ils méritaient haut la main cette victoire finale.

Cette équipe d'Egypte semblait pourtant moins irrésistible qu'en 2008, au Ghana. Le niveau de jeu aurait-il baissé en deux ans?

Je ne pense pas que cette équipe d'Egypte soit moins forte qu'en 2008. Cette sélection était tout de même amputée d'un ou deux joueurs majeurs, connus et reconnus. Ce n'était pas facile pour les Egyptiens. On a d'ailleurs eu droit à une finale entre deux pays avec une politique sportive cohérente. L'Egypte a commencé la compétition avec quatre ou cinq joueurs absents. Le Ghana aussi. On se rend compte que ceux qui travaillent sont récompensés. Le vrai niveau de cette compétition, on le voit avec les autres rencontres : celles qui ne concernent pas l'Egypte justement. Pratiquement toutes ces confrontations n'ont pas été bonnes. On ne sait pas ce que ça aurait donné si les autres avaient été un peu plus forts et mieux organisés. Ce niveau général a, en tout cas, permis au Ghana de se hisser en finale. Les Ghanéens y sont parvenus en marquant un seul but à chaque match. Et la seule fois où ils n'y sont pas parvenus, ils ont perdu.

La mauvaise qualité des pelouses, du ballon et de l'organisation peuvent-ils expliquer ce niveau de jeu décevant ?

Non. Tout ceci ne peut pas expliquer le niveau de jeu, dans la mesure où l'Egypte a réussi à être séduisante à presque chaque match. Le visage d'une équipe ne dépend pas uniquement du contexte extérieur. Ce qui compte, c'est la réflexion autour du jeu, la capacité à avoir un message clair et à la transmettre aux joueurs pour que ceux-ci le traduisent sur le terrain.

Il y a évidemment des reproches à faire à l'organisation et à ses différentes parties prenantes : le pays organisateur, l'Angola, la Confédération africaine de football. Mais il ne serait pas logique d'imputer la médiocrité du tournoi à l'organisation. Même si le niveau du tournoi a été plutôt faible.

Vous avez été séduit par les finalistes, l'Egypte et le Ghana. Des joueurs ont-ils également retenu votre attention ?

Bien sûr ! Dans l'équipe d'Egypte, il y a plusieurs joueurs excellents. On n'en met jamais aucun en valeur car ils sont tous très bons et savent jouer ensemble. Mais il n'est pas possible de taire les performances de Mohamed Nagy Gedo, meilleur buteur du tournoi alors qu'il était remplaçant. Il est rentré et a marqué à tous les matches sauf un seul. Gedo a réussi à débloquer la situation lors d'une finale pauvre en occasion. Il faut avoir un mental de fer pour rentrer ainsi dans la partie et se créer sa propre occasion. Au moment où Gedo reçoit le ballon, personne dans le stade ne pense que cette action peut aboutir. Les Pharaons sont quasiment tous derrière. Gedo n'a qu'un seul partenaire en soutien mais il parvient à accélérer, trouver Mohamed Zidan, frapper et marquer. Ce garçon est remarquable. Il faut aussi souligner les performances de tous les jeunes Ghanéens qui ont joué. Ils ont été impressionnants de décontraction et d'audace. Ces champions du monde juniors ont donné l'impression à toute l'Afrique que le Ghana était bien présent malgré six ou sept absences. Chez ces jeunes-là, Samuel Inkoom, le latéral droit, a été particulièrement culotté.

Un dernier mot sur l'attaque du car du Togo qui a coûté la vie à deux Togo, le 8 janvier dernier. Retiendra-t-on principalement ce drame en repensant à la Can 2010 ?

Oui, c'est ce qui s'impose à tous. L'attaque d'une équipe par un groupe armé n'est ni courant, ni normal. C'est extrêmement choquant. D'autant que la Caf n'a pas pris la mesure de l'affaire et n'a pas fait d'effort pour faire oublier ce drame. La Can conservera cette balafre à jamais.

Source Rfi
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Sport

Toutes les vidéos Sport à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ