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Faits Divers Publié le vendredi 5 février 2010 | Nord-Sud

Trafic d’enfants : Une libérienne de 15 ans sauvée à Abidjan

L’histoire débute en 2008 à Monrovia, capitale du Libéria. Antoinette Chea, jeune libérienne vient d’avoir 13 ans. Elle est débrouillarde et laborieuse. Le commerce de poisson permet à Antoinette de se prendre en charge. C’est ce caractère de gagneur qui éblouit Okoro China Azubuiké, un commerçant nigérian de 30 ans. Celui-ci est en perte de vitesse et son commerce connaît une descente aux enfers. Pour être un richissime homme d’affaires, la secte à laquelle il appartient réclame la tête de son géniteur. « Ce que j’ai refusé. En répression, le gourou de ma secte voulait me tuer. J’ai fui mon pays pour me retrouver au Libéria », explique Okoro. Désemparé et dans le dénouement total, il fait la connaissance de Chea. « Il m’a dit qu’il vivait dans des conditions misérables au Nigeria. J’ai eu de la compassion pour lui. Face à cette situation, je lui ai remis 100 dollars soit 47.000 Fcfa, fruit de mon commerce de poisson », confie la jeune fille. C’est cet argent qui permet à Okoro d’ouvrir un magasin de vente de pièces détachées d’automobiles et motos. Nous sommes toujours au Libéria. Au fil du temps, Chea et Okoro entretiennent une relation amoureuse. « Je ne voulais pas que mes parents sachent que nous sortions ensemble. Donc, aucun parent ne savait que j’entretenais des relations amoureuses avec lui », rapporte Chea, prise dans une spirale infernale par son concubin. Celui-ci lui fait croire que son frère aîné resté au Nigéria est propriétaire d’un grand magasin de vente de marchandises diverses. Antoinette prend la résolution le 19 décembre 2009 de suivre son amant chez lui au Nigeria.

Elle paie cash pour sa naïveté

«Il voulait que je vienne avec lui dans son pays ; il a promis m’aider en achetant de la marchandise pour agrandir mon commerce une fois au Nigeria. Alors, nous avons pris la route pour le Nigeria via Abidjan», confie-t-elle, en affirmant que son père n’était pas au courant de son voyage. Arrivé à Abidjan, le 28 décembre 2009, une dispute éclate entre le couple à la gare Stif à Adjamé. La scène attire l’attention d’Edward Teah Solo, secrétaire à l’organisation et aux relations publiques à la confédération des syndicats des conducteurs routiers de l’Afrique de l’Ouest (Cscrao). « Ils parlaient en anglais. Je me suis approché d’eux pour en savoir davantage. Okoro m’a dit que la jeune fille est sa petite sœur sans pouvoir donner son nom. Peu de temps après, il affirme que la petite est la financée de son petit-frère résidant au Nigeria. Selon lui, c’est ce dernier qui lui a expédié de l’argent afin qu’il rentre avec elle au Nigeria. Quant à la fille, elle nous raconte qu’elle se rendait au Ghana pour ses études », indique le secrétaire à l’organisation de la Cscrao. Selon lui, il trouve ces déclarations contradictoires. La vérification de la pièce d’identité de la jeune fille, poursuit-il, nous a permis de savoir qu’elle était âgée de 15 et non de 19 ans comme elle nous l’avait dit. «On était donc face à une situation de trafic d’enfant. C’est ainsi que nous les avons conduits au commissariat de police du 7ème arrondissement », déclare Edward. A la police, Antoinette fait le récit de sa rencontre avec Okoro. Il est accusé de trafic d’enfant. Une accusation qu’il tente de minimiser en affirmant qu’il voulait que l’adolescente vienne faire du tourisme dans son pays. « Ses parents n’ont pas été informés du voyage. Nous sommes arrivés à Abidjan le 27 décembre tard dans la nuit. Je n’avais plus d’argent et nous avons passé la nuit à la gare routière à Adjamé. Le lendemain, j’ai joint un parent par téléphone qui est basé au Togo pour qu’il nous envoie de l’argent. C’est dans cette attente que j’ai été conduit à la police», dit-il, précisant qu’il n’avait aucun centime au Nigeria. C’était un plan, ajoute Okoro, pour qu’elle me suive car toutes les filles de son âge rêvent de faire du commerce. Au tribunal des flagrants délits, le 26 janvier, le prévenu nie l’accusation. Il soutient que c’est de commun accord avec la victime qu’ils ont entrepris le voyage. « On vivait déjà ensemble. Elle est ma copine donc ce n’est ni détournement ni trafic», se défend-il. Le juge ne tient pas compte de ses dénégations. Okoro est sous le coup de la loi pour trafic d’enfant. En répression, le tribunal le condamne à 5 ans fermes assortis d’une amende de 500.000 Fcfa.

Ouattara Moussa (stagiaire)
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