Tous les deux commissariats de la capitale politique sont des bâtiments à usage de logement réaffectés à la police. Des constructions qu'il a fallu réaménager pour les rendre fonctionnelles. Tant au commissariat du 1er arrondissement que du 2eme, les garde-à-vue et violons sont placés juste derrière les comptoirs d'accueil. Un calvaire pour les prévenus, mais aussi pour les agents de garde obligés d'inhaler tous les jours les senteurs malsaines qui sourdent des locaux exigus où s'entassent les prévenus. Là, derrière une solide porte métallique ou des barres de fer, les prévenus qui n'ont pas de bidet pour se soulager le font par terre ou dans les bouteilles d'eau. Selon un officier de police, le chef de poste est tenu de faire accompagner le prévenu pour les besoins pressants. Mais, plusieurs fois des bandits dangereux en profitent pour essayer de s'évader, ce qui engage la responsabilité de l'agent. Aussi évite-t-il, tant qu'il peut d'autoriser les sorties par ailleurs souvent fantaisistes. « Au violon, il faut séparer les hommes, les femmes et les enfants. Ce qui est respecté dans nos deux commissariats », soutient-il. Non sans préciser que le procureur qui fait des visites inopinées et signe les registres d'écrou veille à ce que le minimum de droit des prévenus soit respecté. « Nous avons eu le cas d'un tuberculeux qui a failli contaminer ses codétenus et les policiers de garde. Il a fallu les faire visiter au centre antituberculeux », affirme l'officier. Pour qui il est heureux que grâce au fonds de prévoyance de la police nationale, les agents peuvent faire des bilans de santé annuels. « Le plus dur, c'est le côté psychologique. Ces agents soumis aux cris, aux râles et aux injures des prévenus sont souvent à bout de nerfs. On oublie souvent que se sont des hommes comme tout autre et cela cause souvent des bavures regrettables », ajoute l'officier. Qui soutient qu'il est indispensable de construire de vrais commissariats fonctionnels « qui respectent les droits des prévenus et ceux des policiers en humanisant un peu plus les conditions de détention».
Ousmane Diallo à Yamoussoukro
Ousmane Diallo à Yamoussoukro