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Politique Publié le mardi 9 février 2010 | Le Patriote

Y-a-t-il encore un gouvernement ?

Une armée mexicaine. C’est le visage peu reluisant que présente aujourd’hui le gouvernement de Côte d’Ivoire. On ne sait plus qui est qui et qui fait quoi. Laurent Gbagbo et le FPI collent une fausse affaire sur le dos du président de la Commission électorale indépendante. Le Premier ministre Guillaume Soro calme le jeu. Le ministre de l’Intérieur, Désiré Tagro, diligente une enquête contre le président de la CEI. Pire. Au mépris de la Constitution, il donne des instructions aux préfets et sous-préfets pour contrôler le processus électoral. Sans qu’il ne soit rappelé à l’ordre ni par le chef de l’Etat ni par le Premier ministre. Plus grave, le premier policier de Côte d’Ivoire actionne par le biais du procureur de la république, le juge Raymond Tchimou Féhou, la police criminelle contre le président de l’institution chargée d’organiser les élections en Côte d’Ivoire. Le procureur de la République va jusqu’à remettre en cause l’immunité du président de la CEI et des membres de la commission centrale. Sans que le Premier ministre ne dise mot. Aucun blâme n’est donné au patron de la sécurité intérieure. Le Premier ministre, au contraire, laisse faire. Le vendredi dernier, le substitut du procureur de la République, le juge Mamadou Diakité, lit au journal de 20 heures les conclusions de l’enquête où il appelle à l’inculpation du président de la CEI. On s’attend une réaction prompte et ferme devant une telle dérive lourde de conséquence. Rien. La même soirée, le ministre de la Justice s’apprête à faire à la suite du substitut du procureur une déclaration. Tout est calé pour qu’il soit reçu sur le plateau. Mais au moment où il fait mouvement vers la télévision, on lui fait savoir que l’antenne lui est refusée. Par qui? Par les responsables de la RTI qui ont reçu des ordres d’en haut. Incroyable ! On refuse la parole au patron du procureur de la république à qui on vient d’accorder une quinzaine de minutes. Là encore, silence radio ! Ni le Premier ministre ni le ministre de la Communication n’a daigné intervenir pour mettre fin au désordre. Les Ivoiriens aujourd’hui se perdent en conjectures et se demandent ce qui arrive à leur pays. C’est à croire que notre pays a décidé de marcher sur la tête. Sinon comment comprendre tout ce qui ce passe en ce moment. Aujourd’hui, dans ce pays, il n’y aucun respect pour l’autorité et chacun fait ce qu’il veut. Pourvu qu’il ait de solides soutiens au Palais présidentiel. Les ministres sont défiés par leurs collaborateurs. Le Premier ministre voit son autorité bafouée par un de ses ministres. Sans que le ciel ne lui tombe sur la tête. C’est à s’interroger s’il y a encore un gouvernement en Côte d’Ivoire. Il importe au chef du gouvernement prenne ses responsabilités pour mettre fin à la récréation. Car tout cela fait désordre et n’honore pas la Côte d’Ivoire.
JCC

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