Le port autonome d’Abidjan a profité de sa rentrée commerciale pour lever un coin du voile sur ses projets de reconquête des marchés des pays sans littoral.
La communauté portuaire travaille au repositionnement de son outil de production. Elle multiplie les initiatives pour rendre la plateforme beaucoup plus attractive. L’enjeu est de taille, a affirmé mercredi le directeur général, à l’occasion de la rentrée commerciale. La longue crise a provoqué l’émergence de ports concurrents qui tentent de détourner le trafic en direction d’Abidjan à leur profit. C’est dans cette optique, a ajouté Marcel Gossio que le projet de ferroutage des marchandises nigériennes via Ouaga a été lancé. Cette approche consiste à optimiser les infrastructures notamment la route et le chemin de fer. Le ferroutage, s’est convaincu M. Gossio, peut être une véritable solution au désenclavement des pays de l’hinterland, favorisant par ailleurs l’intégration des économies sous-régionales. En effet, ce projet devrait permettre de rendre la destination ivoirienne compétitive sur le marché de transit maritime du Niger qui représente un potentiel d’environ 2 millions de tonnes par an. Bien plus, avec la mise en service de la plateforme logistique de Bobo-Dioulasso, le ferroutage pourra également bénéficier aux opérateurs économiques du Mali dont la capitale se trouve à 600 kilomètres. «Je voudrais exhorter tous les intervenants de la chaîne logistique, en ce qui concerne le transit, à s’approprier cette nouvelle offre qui est bénéfique à l’ensemble des acteurs des transports», a soutenu Marcel Gossio, proposant aux clients, un système de tracking des camions et conteneurs. L’opération consiste à suivre les cargaisons d’Abidjan à la destination finale. «Nous voulons sécuriser et assurer la fluidité des transports sur le corridor de transit et surtout garantir les recettes fiscales et douanières», a-t-il justifié. Pour l’exploitation de cette solution, un contrat d’exclusivité vient d’être signé avec la société Novacaom créée par le Centre national d’études spatiales de France. Toutes ces actions devraient permettre de booster les performances du port qui a réalisé au terme de l’exercice écoulé un volume de trafic global de 24 millions de tonnes soit une croissance de 8,8 % par rapport à l’exercice 2008. Les opérateurs pétroliers pèsent 50% de ces chiffres. Les produits pétroliers sont passés de 9,8 millions à 12 millions de tonnes en 2009, selon les chiffres fournis par la direction. En revanche, le trafic-conteneurs est en baisse (-5,9%), en raison des grèves de dockers qui ont secoué le secteur en 2009. Les marchandises à destination du Burkina, du Mali et du Niger, pays enclavés de la sous-région, ont atteint 1,6 million de tonnes, en augmentation de 58,4%. Selon M. Gossio, ce résultat «jamais obtenu auparavant » par le port est le fruit de sa politique commerciale hardie. Mais la direction générale du port d’Abidjan ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Elle envisage donner corps aux projets parmi lesquels l’extension de la plateforme. Ainsi, les études préalables au démarrage des travaux du terminal à conteneurs sur l’île Boulay ainsi que celles de la nouvelle raffinerie sur le cordon littoral ouest vont se poursuivre. Dans le cadre de son plan stratégique, l’autorité portuaire veut aussi développer plusieurs nouveaux projets : la réalisation d’un centre de dépotage des conteneurs en vue de rationaliser l’activité et améliorer les conditions de passage des marchandises destinées aux pays sans littoral, l’acquisition de wagons à l’effet d’accroître la capacité de transport de la Sitarail etc.
Lanciné Bakayoko
La communauté portuaire travaille au repositionnement de son outil de production. Elle multiplie les initiatives pour rendre la plateforme beaucoup plus attractive. L’enjeu est de taille, a affirmé mercredi le directeur général, à l’occasion de la rentrée commerciale. La longue crise a provoqué l’émergence de ports concurrents qui tentent de détourner le trafic en direction d’Abidjan à leur profit. C’est dans cette optique, a ajouté Marcel Gossio que le projet de ferroutage des marchandises nigériennes via Ouaga a été lancé. Cette approche consiste à optimiser les infrastructures notamment la route et le chemin de fer. Le ferroutage, s’est convaincu M. Gossio, peut être une véritable solution au désenclavement des pays de l’hinterland, favorisant par ailleurs l’intégration des économies sous-régionales. En effet, ce projet devrait permettre de rendre la destination ivoirienne compétitive sur le marché de transit maritime du Niger qui représente un potentiel d’environ 2 millions de tonnes par an. Bien plus, avec la mise en service de la plateforme logistique de Bobo-Dioulasso, le ferroutage pourra également bénéficier aux opérateurs économiques du Mali dont la capitale se trouve à 600 kilomètres. «Je voudrais exhorter tous les intervenants de la chaîne logistique, en ce qui concerne le transit, à s’approprier cette nouvelle offre qui est bénéfique à l’ensemble des acteurs des transports», a soutenu Marcel Gossio, proposant aux clients, un système de tracking des camions et conteneurs. L’opération consiste à suivre les cargaisons d’Abidjan à la destination finale. «Nous voulons sécuriser et assurer la fluidité des transports sur le corridor de transit et surtout garantir les recettes fiscales et douanières», a-t-il justifié. Pour l’exploitation de cette solution, un contrat d’exclusivité vient d’être signé avec la société Novacaom créée par le Centre national d’études spatiales de France. Toutes ces actions devraient permettre de booster les performances du port qui a réalisé au terme de l’exercice écoulé un volume de trafic global de 24 millions de tonnes soit une croissance de 8,8 % par rapport à l’exercice 2008. Les opérateurs pétroliers pèsent 50% de ces chiffres. Les produits pétroliers sont passés de 9,8 millions à 12 millions de tonnes en 2009, selon les chiffres fournis par la direction. En revanche, le trafic-conteneurs est en baisse (-5,9%), en raison des grèves de dockers qui ont secoué le secteur en 2009. Les marchandises à destination du Burkina, du Mali et du Niger, pays enclavés de la sous-région, ont atteint 1,6 million de tonnes, en augmentation de 58,4%. Selon M. Gossio, ce résultat «jamais obtenu auparavant » par le port est le fruit de sa politique commerciale hardie. Mais la direction générale du port d’Abidjan ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Elle envisage donner corps aux projets parmi lesquels l’extension de la plateforme. Ainsi, les études préalables au démarrage des travaux du terminal à conteneurs sur l’île Boulay ainsi que celles de la nouvelle raffinerie sur le cordon littoral ouest vont se poursuivre. Dans le cadre de son plan stratégique, l’autorité portuaire veut aussi développer plusieurs nouveaux projets : la réalisation d’un centre de dépotage des conteneurs en vue de rationaliser l’activité et améliorer les conditions de passage des marchandises destinées aux pays sans littoral, l’acquisition de wagons à l’effet d’accroître la capacité de transport de la Sitarail etc.
Lanciné Bakayoko