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Économie Publié le jeudi 11 février 2010 | Le Mandat

Filière Coco - La misère des producteurs

Ajustement structurel obligeant, l'Etat ivoirien s’est vu dans l’obligation de se désengager complètement de la filière coco. Une mesure qui continue de laisser les planteurs totalement dans le désarroi.

14 ans après la privatisation de la filière coco, c’est encore la désolation pour les planteurs. Affligés, ils ne savent plus à quel saint se vouer. Attendant l’arrivée d’un mécène pour les sortir de la situation. En effet, depuis le 3 juin 1996, la filière coco est déjà entièrement privatisée. C’est la société ivoirienne de coco râpé (SICOR), une société privée, qui avait partiellement pris le relais dans l’achat des produits. Elle produisait annuellement 12 000 t de coco râpé qu'elle exportait vers l'Allemagne, la France, la Hollande, l'Angleterre, le Brésil et le Canada. Dans ces pays, le coco râpé est utilisé en pâtisserie, en confiserie et en cuisine. La SICOR achetait l'amande de coco auprès des planteurs mais ne les encadrait pas. Ce sont les planteurs eux-mêmes qui livraient leurs produits à l'usine. La Palmindustrie, société d'Etat, qui intervenait dans les filières coco et palmier à huile, a été privatisée. C’est cette société, qui de son ‘’vivant’’, encadrait les planteurs. Elle faisait le suivi des pépinières, fournissait les produits phytosanitaires, entretenait les pistes, collectait des noix de coco récoltées. Les produits étaient fournis à crédit aux planteurs par la société. C’est seulement à la vente des récoltes qu'elle rentrait dans ses fonds. Avec la Sicor, les producteurs de coco se plaignaient constamment des difficultés pour extraire l'amande et en assurer le transport. Ainsi, certains producteurs préféraient céder leurs noix de coco à des acheteurs informels. Ceux-ci acceptaient la noix avec sa coque et proposaient même de faire la récolte à la place des planteurs. Mais il y a une différence de prix. Le kilogramme d'amande était vendu à l'usine entre 100 et 120 F CFA. Quand à la noix, elle était achetée entre 15 et 25 F par les commerçants qui ont leur propre circuit de distribution. Chose qui se pratique encore de nos jours. Ils écoulent les noix de coco fraîches dans les rues d'Abidjan pour 50 ou 100F CFA l'unité. D'autres vont les revendre à 200 F dans les pays du Sahel où ces fruits font figure de produits exotiques (Burkina, Mali…). Dans cette nouvelle donne, les paysans, eux, sont désemparés.

Le calvaire des planteurs
« Hier, on nous a donné du miel à laper. Aujourd'hui on nous donne du citron à sucer », nous a confié un planteur, pour parler de la privation de la Palmindustrie. Avec cette privatisation, les paysans eux- mêmes achetaient au comptant les intrants. L’arrivée de la Société ivoirienne de coco râpé (Sicor), avait suscité beaucoup d’espoir. Malheureusement, depuis quelques mois, cette société a cessé ses activités dans les localités où elle était présente. Créant encore des difficultés aux producteurs. Ce départ aux forceps de cette entreprise cause d’énormes préjudices. « Les camions viennent rarement chercher nos produits sous prétexte que les pistes d'accès au village sont trop étroites », c’est une des raisons évoquées par les acheteurs pour « laisser pourrir les noix de coco entassées dans les plantations ». Aujourd’hui, les acteurs de la filière regrettent le désengagement de l’Etat avec la privatisation de la Palmindustrie. En tout état de cause, l'avenir de la filière coco dépend largement de sa capacité à restaurer la compétitivité de son secteur huilier, pénalisé par d'importants handicaps : du manque de technologie performante d'extraction au niveau artisanal en Afrique, de la mauvaise qualité des produits, de la trituration industrielle du coprah. Cependant, le procédé de séchage-friture de l'amande fraîche semble constituer une solution alternative intéressante.
Jules César
Economie
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