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Économie Publié le vendredi 5 février 2010 | Nord-Sud

Désolation à Man : Plusieurs emplois vont disparaître

Les coupures ininterrompues du courant électrique causent de nombreux désagréments aux opérateurs économiques de la capitale des Montagnes. Les groupes électrogènes qui se présentaient comme une source d'espoir, sont devenus rapidement une source d'ennui, pour les opérateurs économiques. Selon Emmanuel Monsea, sous-directeur d'une imprimerie à Man, le groupe électrogène de son entreprise consomme environ 60 litres de carburant par jour. Or, cela n'est pas prévu dans le budget de fonctionnement de sa structure. «Les deux premiers jours (mardi et mercredi), nous n'avons pas pu fonctionner du fait d'un manque de liquidité pour approvisionner le groupe en carburant», déplore-t-il. Ici, si les équipements bénéficient de matériel de protection, cela n'est pas le cas chez les couturiers qui, ne disposant pas de groupes électrogènes, se soumettent aux rythmes du délestage. Mlle Zenab C., couturière qui produisait au moins 4 ensembles par jour, n'est pas en mesure de coudre une camisole depuis 3 jours. Dans le cybercafé, les gérants ont quasiment les larmes aux yeux. Coulibaly Ibrahim et Sidibé Mohamed sont contraints à fermer parce qu'ils ne reçoivent pas de clients et craignent que les variations et les coupures intempestives d'électricité n'abîment leurs ordinateurs. «Ces délestages sont mal venus et risquent de mettre en péril de nombreux emplois. Ce qui accroîtra la pauvreté dans notre région», maugréent-ils. Dans les boulangeries, le travail est au ralenti. La glace qui contribue à la fabrication du pain est devenue une denrée rare. Ahoua Yapo Guy enregistre un manque à gagner de 37.000 Fcfa par jour du fait de la consommation de son groupe électrogène. Les poissonneries sont en voie de fermeture. Diarassouba Seydou, gérant d'une poissonnerie a fait le tour du marché de Man sans pouvoir trouver un groupe électrogène qui puisse supporter ses deux chambres froides. Il entend évacuer le stock disponible en attendant qu'une solution soit trouvée pour l'alimentation de sa cellule. Les boutiquiers en profitent pour monter les enchères. Le pétrole lampant par exemple est passé de 500 Fcfa à 800 Fcfa le litre. Ces coupures d'électricité ne sont pas sans conséquence au niveau de la sécurité des personnes et des biens. Les forces nouvelles et le Centre de commandement intégré (Cci) ont renforcé le dispositif sécuritaire dans la ville. Mais, cela n'a pas empêché le cambriolage d'un magasin de vente de produits cosmétiques au marché de Man. Les radios locales sont elles aussi obligées d'adapter leurs programmes en fonction du délestage.

Kindo Ousseny à Man
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