Bien que disposant d’un potentiel industriel important, la Côte d’Ivoire ne parvient toujours pas à apporter une plus-value conséquente à ses produits de base. Les chiffres sont d’ailleurs assez éloquents. Avec une production moyenne annuelle estimée à 1,3 million de tonnes de cacao par campagne, soit 40% de l’offre mondiale, Abidjan (1er rang mondial) ne transforme en produits finis que 17.500 tonnes (15% de la production globale). Avec la noix de cajou, le pays qui occupe le 2ème rang mondial pour une production de 380.000 tonnes, n’industrialise seulement que 15.000 tonnes (3%) sur place. Malgré ces atouts, force est de reconnaître que le secteur productif a été fragilisé par les différentes crises sociopolitiques qu’a connues le pays. Mettant ainsi à mal sa compétitivité. En vue donc de redynamiser la base industrielle locale, le gouvernement initie du 10 au 12 mars prochain les «Journées promotionnelles de l’industrie, des Pme et du secteur privé de Côte d’Ivoire (Ji-CI 2010, 2ère édition)». Hier à Abidjan, le ministère de l’Industrie et de la promotion du secteur a procédé au lancement de ces journées avec pour thème : «Entreprenariat national et transformation des matières premières locales, gages d’un développement de la Côte d’Ivoire.» Selon Mme Amah Marie Téhoua, ministre de l’Industrie, l’Etat vise un taux de transformation de 50% des matières premières et entend doubler la part de l’industrie dans le Pib pour la porter à 35% à l’horizon 2015 contre 10% actuellement. Au cours de ces 50 premières années de sa souveraineté, dira-t-elle, la Côte d’Ivoire a bâti son développement économique sur l’agriculture. Toute chose qui a permis de réaliser des performances importantes. Toutefois, un nouveau challenge s’impose désormais au pays, eu égard aux bouleversements liés à la mondialisation. «Il nous faut, tout en entretenant soigneusement cette mamelle nourricière que constitue l’agriculture, créer une autre mamelle industrielle pour préserver durablement nos acquis», a-t-elle indiqué. Il est donc apparu, à ses yeux, de donner un coup d’accélérateur à l’entreprenariat national qui constitue le véritable levier dans toutes les économies modernes. Son département a mis en place plusieurs instruments dont l’élaboration d’un programme national de restructuration et de mise à niveau des entreprises. Pour Bohoussou Denis, président du comité scientifique des Ji-CI 2010, l’objectif est de faire le bilan de ces différents programmes, de mener des réflexions prospectives en matière de développement industriel,...
Cissé Cheick Ely
Cissé Cheick Ely