Si à Abidjan et sa banlieu, on peut se targuer de manger à sa faim, c’est tout juste qu’un groupe de braves femmes en a fait son souci majeur. Regroupées au sein de la FENACOVICI (Fédération Nationale des Coopératives du Vivrier en Côte d’Ivoire), elles ’’écument’’ champs et forêts pour assurer cette noble mission. Mme Irié Lou Colette, Présidente de cette Fédération s’est ouverte à Nuit & Jour pour partager sa passion pour ce secteur qui rencontre toutefois de nombreuses difficultés sur le terrain.
Pouvez-vous nous présenter la Fédération que vous dirigez?
La Fédération nationale des coopératives du vivrier existe depuis 2002, ce qui représente aujourd’hui huit années d’existence et d’expérience. Elle a pour rôle principal la collecte en zones rurales des produits vivriers, puis leur acheminement dans les grands centres commerciaux, notamment Abibdjan et sa banlieue.
Depuis que la FENACOVICI existe, quelles sont les actions concrètes qu’elle a euà poser?
Avec la crise politico-militaire qui a éclaté en même temps que la naissabnce de notre fédération, il faut dire que notre tâche n’a pas été facile. Mais grâce à des campagnes de sensibilisation, nous avons pu fédérer plusieurs coopératives de sorte que les charges ne soient pas difficiles à porter. Grâce à ces efforts, nous avons bravé même le ’’rideau de fer’’ entre les zones des FDS et celles des FN. Ce qui nous a permis de fournir la ville d’Abidjan en vivriers. Nous avons également formé plusieurs femmes aux méthodes de production et de distribution des produits vivriers. Ce qui nous réjouit le plus; c’est qu’au plus fort de la crise, les Ivoiriens, mais en particulier les Abidjanais n’ont pas souffert de prénuirie de vivriers sur le marché. Et d’ailleurs, les prix des produits étaient très abordables. Aujourd’hui seuls les Ivoiriens peuvent témoigner sincèrement les actions que nous avons engagées pour eux.
Il y a huit ans que la FENACOVICI existe. Pouvez-vous nous dire combien de coopératives comptent aujourd’hui cette entité?
Nous pouvons aujourd’hui nous rejouir de l’adhésion de 1800 coopératives qui ont décidé de fédérer dans la FENACOVICI. Ainsi, pour des exigences organisationelles, nous avons nommé des délégués régionaux qui, à leur niveau, coordonnent toutes les actions de la Fédération à l’intérieur du pays. Il faut reconnaître que ce n’est pas une tâche aisée. Mais grâce à notre abnégation, toutes nos actions sont coordonnées de la hiérarchie jusqu’à la base, à travers nos relais que sont bien évidemment les délégués régionaux de la Fédération. A ce titre nous avons des délégués aux niveaux des dipartements, des sous-préfectures et des villages. Les délégués ont donc la caution de la FENACOVICI en matière d’orgnisation, de regroupement et de bien d’autres activités, de sorte à alléger, mais surtout à rendre efficace et rentable les activités de notre fédération. Il faut reconnaître que la nomination des délégués a permis à la présidente de la fédération d’être un peu déchargée, afin d’avoir une plus large marge de manoeuvre auprès des décideurs et des bailleurs de fonds. Nous profitons de l’occasion que vous nous offrez pour rendre un vibrant hommage à tous ceux et à toutes celles qui oeuvrent depuis les hameaux jusqu’à la métropole abidjanaise, afin de permettre aux différents marchés de ne pas manquer de vivres en quantité et en qualité.
Pouvez-vous nous retracer les problèmes rencontrés par vos convois dans l’acheminement des produits sur Abidjan?
Avec les convois groupés, nous avons connu assez de mésaventures. Ainsi, lorsque nous arrivions à charger un camion ou deux en vivres à Bonon, tant que le nombre voulu de Camions qui allait souvent à 10 n’était pas atteint, les chargements prêts étaient obligés d’attendre. Cette situation a entraîné des pertes énormes. L’on se retrouvait souvent à Abidjan avec des Camions pleins de bananes mures qu’il fallait écouler rapidement à vil prrix. Pour remédier à cette situation, nous avons mené un combat pour obtenir le quitus des autorités compétentes, de sorte à estampiller nos différents Camions de la marque convoi spécial vivriers. Cette estampille fait aujourd’hui que nos produits ne courent plus le risque d’être avariés en route. Mais au-délà, le macaron qui accompagne nos convois fait qu’ils ne subissent pas les tracasseries routières des forces de défense et de sécurité. Il faut reconnaître que depuis le lancement du redémarrage de la fluidité routière, nos camions ne sont plus soumis aux tracasseries. Surtout que depuis le redemarrage de cette opération au Corridor de GESCO, nos campagnes de sensibilisation ont permis nombreuses opératrices de ne plus débourser aucune somme pour les forces de l’ordre sur la route, toutefois que le Camion de vivriers est chargé avec le macaron ’’spécial vivriers’’. Grâce à ces nombreuses campagnes, nous avons pu faire reconnaître notre fédération au plan national. Ce qui nous vaut d’ailleurs d’avoir une collaboration parfaite avec les forces de l’ordre qui facilitent le trafic de nos convois sur les différentes routes de Côte d’Ivoire.
Avez-vous les moyens logistiques pour transporter et distribuer les produits groupés des 1800 coopératives que compte la FENACOVICI?
Nous sommes très préoccupées par ces moyens là. Et nos activités souffrent énormément d’un véritable manque de moyens logistiques. La plupart de nos activités nécessite le minimum des moyens de transport. Pour sortir les produits des campements jusqu’au village noyau, puis de ces villages vers les principaux chefs-lieux de sous-préfecture ou de département, toutes nos activités nécessitent des moyens de locomotion dont nous ne disposons pas malheureusement. Toutes ces difficultés rendent parfois nos actions inéfficaces. Dans la mesure où une zone comme Vavoua ou Bonon, riche en banane, a besoin du beurre de karité Korhogolais, tandis que la région de Korhogo raffole de bananes plantains de ces zones forêstières. Nous pensons à combler le vide de part et d’autre, mais, les insuffisances de moyens logistiques freinent nos ardeurs. Notre souhait est que l’Etat de Côte d’Ivoire nous garantisse l’accès aux véhicules, de sorte à étendre nos actions et couvrir toute l’étendue du territoire ivoirien.
Si au niveau de la logistique vous rencontrez des difficultés, quelles ont été vos actions auprès des paysans dans les villages? Quelle aide la FE NACOVICI apporte à ceux-ci pour favoriser la diversification de leur production?
Pour encourager les producteurs, notre fédération a eu recours à un directeur de production, qui est ingénieur agronome, et qui apporte son expertise et donne des conseils d’usage quant à l’utilisation des superficies. Grâce à l’appui de celui-ci, nous exigeons de certains groupements la culture ou la superficie voulue. Cette action s’étend au niveau de toutes les régions de Côte d’Ivoire et crée une sorte de confiance entre les paysans et nous. Comprenez que nos actions s’étendent aux dix-neuf régions que compte la Côte d’Ivoire.
Quelles sont les attentes de la FENACOVICI en terme de subvention pour favoriser une meilleure couverture nationale, voire sous régionale de votre fédération?
Nous avons lancé une nouvelle marque de riz dénommée riz Ivoire qui sera bientôt mis en vente sur le marché. Ce que nous attendons réellement de l’Etat c’est de nous permettre d’acquérir à moindre coût, des produits phyto sanitaires. Nous souhaitons aussi moderniser notre secteur d’activité qui passe par la mécanisation de l’agriculture. Nous voulons que l’Etat ait un regard dans ce sens pour nous permettre d’acquérir des engins à des prix vraiment raisonnables. Car nous voulons vivre réellement de nos activités. Que l’Etat nous donne les moyens d’être autosuffisants en matière de riz et de bien d’autres produits vivriers en Côte d’Ivoire. Nous pensons que notre combat est noble et révalorisant, c’est pourquoi nous estimons que l’Etat ne peut s’y dérober.
L’on se rappelle de votre récent au Brésil. Qu’est-ce qui vous a édifié dans ce pays foncièrement agricole?
Le fait de voir tout le monde au travail nous a vraiment impressionné au cours de notre récent séjour brésilien. Nous avons été d’autant plus impressionné que, malgré toutes ses potentialités, le Brésil a mis en place une politique de culture vivrière mécanisée qui permet de cultiver de très grands espaces qui favorisent en même temps une très grande production qui bien évidemment, met le pays à l’abri de tout besoin alimentaire. Là-bas, il faut reconnaître que les agriculteurs bénéficient en grande partie de l’appui étatique. De retour de notre voyage nous avons illustré nos impressions sous ferme de document qui a été mis à la disposition du président de la République.
Quels conseils pouvez-vous formuler à l’endroit des jeunes filles qui n’ont pas d’occupation actuellement?
Nous les invitons à venir travailler, car seul le travail libère et permet d’être à l’abri de plusieurs vices. Nous les exhortons à approcher tous les représentations de la FENACOVICI, qui pourraient éventuellement les orienter en vue de se prendre en charge. Il faudrait qu’elles arrêtent de se promener et de défiler de bureaux en bureau. Car derrière l’argent de ces bureaux, ces jeunes filles courent les risques de s’exposer aux maladies. Je les invite à s’impliquer dans le commerce du vivrier. Elle pourront s’en sortir.
Interview réalisée par Idrissa Konaté
Photo: Irié Lou Colette
Légende: En vue de dynamiser le secteur du vivrier en Côte d’Ivoire, la présidente de la FENACOVICI n’hésite pas à aller au charbon.
Pouvez-vous nous présenter la Fédération que vous dirigez?
La Fédération nationale des coopératives du vivrier existe depuis 2002, ce qui représente aujourd’hui huit années d’existence et d’expérience. Elle a pour rôle principal la collecte en zones rurales des produits vivriers, puis leur acheminement dans les grands centres commerciaux, notamment Abibdjan et sa banlieue.
Depuis que la FENACOVICI existe, quelles sont les actions concrètes qu’elle a euà poser?
Avec la crise politico-militaire qui a éclaté en même temps que la naissabnce de notre fédération, il faut dire que notre tâche n’a pas été facile. Mais grâce à des campagnes de sensibilisation, nous avons pu fédérer plusieurs coopératives de sorte que les charges ne soient pas difficiles à porter. Grâce à ces efforts, nous avons bravé même le ’’rideau de fer’’ entre les zones des FDS et celles des FN. Ce qui nous a permis de fournir la ville d’Abidjan en vivriers. Nous avons également formé plusieurs femmes aux méthodes de production et de distribution des produits vivriers. Ce qui nous réjouit le plus; c’est qu’au plus fort de la crise, les Ivoiriens, mais en particulier les Abidjanais n’ont pas souffert de prénuirie de vivriers sur le marché. Et d’ailleurs, les prix des produits étaient très abordables. Aujourd’hui seuls les Ivoiriens peuvent témoigner sincèrement les actions que nous avons engagées pour eux.
Il y a huit ans que la FENACOVICI existe. Pouvez-vous nous dire combien de coopératives comptent aujourd’hui cette entité?
Nous pouvons aujourd’hui nous rejouir de l’adhésion de 1800 coopératives qui ont décidé de fédérer dans la FENACOVICI. Ainsi, pour des exigences organisationelles, nous avons nommé des délégués régionaux qui, à leur niveau, coordonnent toutes les actions de la Fédération à l’intérieur du pays. Il faut reconnaître que ce n’est pas une tâche aisée. Mais grâce à notre abnégation, toutes nos actions sont coordonnées de la hiérarchie jusqu’à la base, à travers nos relais que sont bien évidemment les délégués régionaux de la Fédération. A ce titre nous avons des délégués aux niveaux des dipartements, des sous-préfectures et des villages. Les délégués ont donc la caution de la FENACOVICI en matière d’orgnisation, de regroupement et de bien d’autres activités, de sorte à alléger, mais surtout à rendre efficace et rentable les activités de notre fédération. Il faut reconnaître que la nomination des délégués a permis à la présidente de la fédération d’être un peu déchargée, afin d’avoir une plus large marge de manoeuvre auprès des décideurs et des bailleurs de fonds. Nous profitons de l’occasion que vous nous offrez pour rendre un vibrant hommage à tous ceux et à toutes celles qui oeuvrent depuis les hameaux jusqu’à la métropole abidjanaise, afin de permettre aux différents marchés de ne pas manquer de vivres en quantité et en qualité.
Pouvez-vous nous retracer les problèmes rencontrés par vos convois dans l’acheminement des produits sur Abidjan?
Avec les convois groupés, nous avons connu assez de mésaventures. Ainsi, lorsque nous arrivions à charger un camion ou deux en vivres à Bonon, tant que le nombre voulu de Camions qui allait souvent à 10 n’était pas atteint, les chargements prêts étaient obligés d’attendre. Cette situation a entraîné des pertes énormes. L’on se retrouvait souvent à Abidjan avec des Camions pleins de bananes mures qu’il fallait écouler rapidement à vil prrix. Pour remédier à cette situation, nous avons mené un combat pour obtenir le quitus des autorités compétentes, de sorte à estampiller nos différents Camions de la marque convoi spécial vivriers. Cette estampille fait aujourd’hui que nos produits ne courent plus le risque d’être avariés en route. Mais au-délà, le macaron qui accompagne nos convois fait qu’ils ne subissent pas les tracasseries routières des forces de défense et de sécurité. Il faut reconnaître que depuis le lancement du redémarrage de la fluidité routière, nos camions ne sont plus soumis aux tracasseries. Surtout que depuis le redemarrage de cette opération au Corridor de GESCO, nos campagnes de sensibilisation ont permis nombreuses opératrices de ne plus débourser aucune somme pour les forces de l’ordre sur la route, toutefois que le Camion de vivriers est chargé avec le macaron ’’spécial vivriers’’. Grâce à ces nombreuses campagnes, nous avons pu faire reconnaître notre fédération au plan national. Ce qui nous vaut d’ailleurs d’avoir une collaboration parfaite avec les forces de l’ordre qui facilitent le trafic de nos convois sur les différentes routes de Côte d’Ivoire.
Avez-vous les moyens logistiques pour transporter et distribuer les produits groupés des 1800 coopératives que compte la FENACOVICI?
Nous sommes très préoccupées par ces moyens là. Et nos activités souffrent énormément d’un véritable manque de moyens logistiques. La plupart de nos activités nécessite le minimum des moyens de transport. Pour sortir les produits des campements jusqu’au village noyau, puis de ces villages vers les principaux chefs-lieux de sous-préfecture ou de département, toutes nos activités nécessitent des moyens de locomotion dont nous ne disposons pas malheureusement. Toutes ces difficultés rendent parfois nos actions inéfficaces. Dans la mesure où une zone comme Vavoua ou Bonon, riche en banane, a besoin du beurre de karité Korhogolais, tandis que la région de Korhogo raffole de bananes plantains de ces zones forêstières. Nous pensons à combler le vide de part et d’autre, mais, les insuffisances de moyens logistiques freinent nos ardeurs. Notre souhait est que l’Etat de Côte d’Ivoire nous garantisse l’accès aux véhicules, de sorte à étendre nos actions et couvrir toute l’étendue du territoire ivoirien.
Si au niveau de la logistique vous rencontrez des difficultés, quelles ont été vos actions auprès des paysans dans les villages? Quelle aide la FE NACOVICI apporte à ceux-ci pour favoriser la diversification de leur production?
Pour encourager les producteurs, notre fédération a eu recours à un directeur de production, qui est ingénieur agronome, et qui apporte son expertise et donne des conseils d’usage quant à l’utilisation des superficies. Grâce à l’appui de celui-ci, nous exigeons de certains groupements la culture ou la superficie voulue. Cette action s’étend au niveau de toutes les régions de Côte d’Ivoire et crée une sorte de confiance entre les paysans et nous. Comprenez que nos actions s’étendent aux dix-neuf régions que compte la Côte d’Ivoire.
Quelles sont les attentes de la FENACOVICI en terme de subvention pour favoriser une meilleure couverture nationale, voire sous régionale de votre fédération?
Nous avons lancé une nouvelle marque de riz dénommée riz Ivoire qui sera bientôt mis en vente sur le marché. Ce que nous attendons réellement de l’Etat c’est de nous permettre d’acquérir à moindre coût, des produits phyto sanitaires. Nous souhaitons aussi moderniser notre secteur d’activité qui passe par la mécanisation de l’agriculture. Nous voulons que l’Etat ait un regard dans ce sens pour nous permettre d’acquérir des engins à des prix vraiment raisonnables. Car nous voulons vivre réellement de nos activités. Que l’Etat nous donne les moyens d’être autosuffisants en matière de riz et de bien d’autres produits vivriers en Côte d’Ivoire. Nous pensons que notre combat est noble et révalorisant, c’est pourquoi nous estimons que l’Etat ne peut s’y dérober.
L’on se rappelle de votre récent au Brésil. Qu’est-ce qui vous a édifié dans ce pays foncièrement agricole?
Le fait de voir tout le monde au travail nous a vraiment impressionné au cours de notre récent séjour brésilien. Nous avons été d’autant plus impressionné que, malgré toutes ses potentialités, le Brésil a mis en place une politique de culture vivrière mécanisée qui permet de cultiver de très grands espaces qui favorisent en même temps une très grande production qui bien évidemment, met le pays à l’abri de tout besoin alimentaire. Là-bas, il faut reconnaître que les agriculteurs bénéficient en grande partie de l’appui étatique. De retour de notre voyage nous avons illustré nos impressions sous ferme de document qui a été mis à la disposition du président de la République.
Quels conseils pouvez-vous formuler à l’endroit des jeunes filles qui n’ont pas d’occupation actuellement?
Nous les invitons à venir travailler, car seul le travail libère et permet d’être à l’abri de plusieurs vices. Nous les exhortons à approcher tous les représentations de la FENACOVICI, qui pourraient éventuellement les orienter en vue de se prendre en charge. Il faudrait qu’elles arrêtent de se promener et de défiler de bureaux en bureau. Car derrière l’argent de ces bureaux, ces jeunes filles courent les risques de s’exposer aux maladies. Je les invite à s’impliquer dans le commerce du vivrier. Elle pourront s’en sortir.
Interview réalisée par Idrissa Konaté
Photo: Irié Lou Colette
Légende: En vue de dynamiser le secteur du vivrier en Côte d’Ivoire, la présidente de la FENACOVICI n’hésite pas à aller au charbon.