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Économie Publié le vendredi 12 février 2010 | Le Mandat

Délestage, racket, incendie, taxe douanière, train de vie de l’Etat - Jean Louis Billon fait le procès de la refondation

Jean Louis Billon était hier face à la presse. Le délestage, le racket, la hausse du prix du carburant… En somme, toute l’actualité socio-économique du moment a été passée en revue par le président de la chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire.

Jean Louis Billon s’explique difficilement le délestage qui, pour lui, n’a pas sa raison d’être. En ce sens que l’Etat avait été interpellé par la CIE. « Aujourd’hui, s’il est vrai qu’il y a des pannes au niveau des turbines et de Ciprel et que le barrage de Buyo est endommagé, il n’en reste pas moins vrai que nous aurions pu éviter cette situation » a-t-il ajouté. Pour lui, les seules victimes de la crise ivoirienne, ce sont les acteurs économiques et les populations ivoiriennes. « Nous contribuons de façon intégrale au processus de sortie de crise, car depuis de nombreuses années,les relations entre la Côte d’Ivoire et les bailleurs de fonds avaient pris du plomb dans l’aile » a-t-il regretté. Il a fustigé les problèmes de gouvernance, de gestion publique et leurs répercussions sur l’économie. « Il y a des hôteliers, des restaurateurs qui sont aujourd’hui obligés de cesser leurs activités faute d’électricité. Il y a aussi des corps en décomposition à la morgue, faute d’électricité. Cette situation va se répercuter sur le coût de la vie. Car il y a aussi une augmentation des hydrocarbures » a-t-il relevé.

Le racket demeure
Abordant le volet du racket qui constitue un véritable noeud gordien pour les opérateurs économiques, Jean Louis Billon constate qu’il n’y a pas de volonté véritable de la part des hommes en tenue de voir cesser ce fléau honteux qui, selon la Banque Mondiale, coûte 150 à 300 milliards de f CFA à la Côte d’Ivoire. Quant aux incendies récurrents que subissent les différents centres commerciaux du pays, le conférencier dit avoir interpellé à une époque, les autorités. Malheureusement, rien n’a été mis en place pour éviter que les incendies se reproduisent sur les marchés. « Il y a eu des incendies de marchés en Côte d’Ivoire depuis des années. 9 incendies sont intervenus entre les années 80 et 89. Ces dix dernières années, il y a eu 49 incendies. Ce qui est synonymes de l’état de dégradation des infrastructures » a-t-il constaté.

Le train de vie de l’Etat
Le président de la chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire estime que les contribuables sont en mesure de recevoir un service de qualité. « Si nous avons des devoirs, nous avons aussi des droits » a-t-il ajouté. Le conférencier constate que le contribuable ivoirien est aujourd’hui obligé de payer pour avoir un service de qualité, notamment dans l’éducation, la santé, le transport… Pour lui, si les commerçants s’installent sur le trottoir, c’est parce qu’il n’y a pas suffisamment de marchés. Ce qui conduit les automobilistes et les commerçants à se disputer les trottoirs. « Nous sommes toujours en train de payer la facture de la crise pendant que nous assistons à la dégradation de la situation politique. Nous finançons en un mot, le train de vie de l’Etat qui ne diminue pas malgré la paupérisation de la population » a-t-il condamné.

Le nouveau permis de conduire est illégal
Au sujet du nouveau permis de conduire, Jean Louis Billon soutient que la Côte d’Ivoire a adopté une décision illégale. « La Côte d’Ivoire faisant partie de la Cedeao, est en train de mettre sur pied un permis de conduire qui, d’ici peu, ne sera plus valable » a-t-il affirmé. Le DG des Douanes, le Colonel Alphonse Mangly n’a pas été épargné par les critiques. Les opérateurs économiques estiment que de manière unilatérale, « il décide de supprimer le Transit Inter Etat (TRIE) comme s’il a une signature de Chef d’Etat ». Sur ses instructions, la taxe à l’importation est passée à 30.000 f CFA. La licence à l’importation occasionnelle est passée à 50.000 f, le carnet est passé de 50.000 à 2,5 millions de francs. « Pourquoi le chèque et le paiement par carte ne seraient plus valables? Ça fait beaucoup de désordres », a-t-il regretté.
Evariste Nguessan
nguevas@yahoo.fr
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