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Politique Publié le vendredi 12 février 2010 | Nord-Sud

Propos des acteurs politiques

Alphonse Djédjé Mady, Rhdp :“Nous ne savons pas ce qu'on reproche à Mambé”

«Nous lui avons dit les principaux problèmes qui se posaient sur le processus (électoral). Ces problèmes: il y a le fait que la Commission électorale indépendante est mise en cause à partir d'une disquette de travail qui comporterait 429.000 personnes. Lesquelles n'ont pas été intégrées à la liste établie par l'Ins et la Sagem Sécurité. Mais qui était un document de travail qui se trouvait à l'intérieur de la Commission électorale indépendante. Le camp présidentiel en a fait un sujet de guerre pour demander la démission du président de la Cei, Robert Mambé Beugré. L'opposition qui ne sait pas encore pour le moment quelle est la faute qu'on reproche à Mambé, dit non. Parce que le président Mambé et la Cei n'ont commis aucune faute qui soit jusque-là justifiée qu'on nous ait prouvée. Et que ce faisant, on ne peut partir de prétextes pour bloquer le processus qui est en cours. Nous pensons que les Ivoiriens doivent faire preuve de lucidité, surtout les acteurs politiques pour que nous allions effectivement vers la sortie de crise sans chercher d'alibi, sans chercher de prétexte. (…) Pour le moment, nous ne savons pas ce qu'on reproche à Mambé et nous ne pensons pas que la démission de Mambé soit la solution du problème. Il a dit de rester à l'écoute. La suspension du contentieux, C'est peut-être une mesure conservatoire qui était nécessaire avec tout ce qui se passait dans un certain nombre de villes. Parce que le mode opératoire n'étant pas suivi, on radiait d'autorité un certain nombre de personnes à leur insu. Surtout comme par hasard, il y avait presqu'un déni de patronymie. Cela ne peut être accepté et il y a des troubles à Divo, à Man, à Vavoua, à Katiola et un peu partout. Il faut éviter un soulèvement populaire. Ce qu'il faut comprendre, c'est que le traitement de ce dossier est moins un fait électoral qu'une question d'identité. Le vote n'est pas obligatoire en Côte d'Ivoire, donc que vous allier voter ou pas, ce n'est pas ça le problème. Mais, c'est d'avoir droit à une nationalité et de ne pas se voir frustrer de cette nationalité et de ne pas être un apatride. Le problème de fond c'est celui-là qu'il faut régler avec sérénité. On ne peut pas à partir d'une patronymie, sans
avoir consulté, sans avoir vu les personnes faire ce qu'on fait sans oublier que le mode opératoire a prévu que les 5.392.000 personnes qui sont sur la liste blanche si quelqu'un veut les récuser c'est le recusateur qui vient avec les preuves.


Robert Mambé Beugré, Pdt Cei :«Je ne démissionne pas»

«J'ai été élu, un travail m'a été confié. Je le fais dans le respect de tous les mécanismes qui ont été établis. Nous avons fait un long parcours. La Côte d'Ivoire est partie d'une situation où il y avait des problèmes d'identité. Nous sommes dans une situation où nous avons 5.300.000 personnes pour lesquelles la perspective des cartes d'identité est claire. Et nous sommes en train de gérer le parcours de 1.033.000 personnes. Nous avons fait du parcours, nous sommes à près de 95% du chemin. Le travail qui m'a été confié, il faut l'achever dans de bonnes conditions en faisant en sorte que tous ceux qui savent apprécier de façon sereine les résultats et la qualité du résultat puissent en rendre témoignage. Je vous ai dit que je ne démissionne pas, un travail m'a été confié je le fais dans le respect du mécanisme établi. Il n'y a pas de langue de bois.
Pour faire des élections, il y a toujours à un moment donné, ce type de pression. Mais, il faut savoir rester serein. Travailler en ayant conscience qu'on le fait en toute âme et conscience parce que c'est la clé. Il faut travailler en âme et conscience et ne pas chercher à favoriser qui que ce soit en mettant tout le monde sur le pied d'égalité. Toute l'opération d'identification électorale que nous avons faite s'est déroulée sur la base de cette règle. Je bénéficie du soutien de ma conscience et de tous ceux qui savent que ce travail a été fait dans les règles, qu'il a été fait en respectant les mécanismes mis en place. Je n'ai pas la comptabilité de tous ceux qui me soutiennent mais la question n'est pas là. La question est de savoir si le travail qui a été fait respecte les règles et est un travail de qualité. Je ne sais pas pourquoi on m'accuse ».

Boureima Badini, Représentant spécial du Facilitateur :«Le président du Faso fera des propositions pertinentes»
"C'est une consultation que le président du Faso qui est le facilitateur dans la crise ivoirienne a voulu avoir avec toutes les différentes parties qui animent la vie politique ivoirienne. Nous avons buté là-bas sur les 429.000, lequel cas a créé une crise profonde dans l'avancée du processus. Nous avons fait le compte-rendu au président mais il a estimé utile de physiquement entendre les différents protagonistes pour se faire une idée fixe. Afin, de proposer une solution tout à fait pertinente pour que le processus puisse continuer. Nous sommes à quelques encablures de la confection de la liste définitive et il est bon que tous les efforts puissent être mutualisés afin que nous puissions faire ce dernier effort. Pour avoir cette liste définitive et achever le processus de confection de la liste électorale qui conduit inexorablement vers des élections libres, transparentes et crédibles.
Ce sont des questions qui ont été évoqués de part et d'autres par ceux qui ont été consultés aujourd'hui et je pense que le président du Faso fera des propositions pertinentes pour que nous puissions avoir une sortie de crise sereine et apaisée. Il n'y a pas de calendrier, tout le monde est conscient que le temps doit être notre allié et il prendra les différentes dispositions nécessaires pour faire ces différentes propositions le plus rapidement possibles. Nous pensons que nous avons fait beaucoup d'avancées dans le processus électoral et de façon générale dans le processus de sortie de crise et le plus urgent pour nous, c'est d'avoir la liste définitive. Et après la liste définitive, tout peut se définir très clairement y compris la date de l'élection. Il est donc urgent et nécessaire que nous puissions avoir ces différentes concertations, ces discussions afin d'avoir cette liste définitive qui est pratiquement à portée de main ».

Pascal Affi N'Guessan, FPI«Mambé ne jouit plus de la confiance»
"Nous sommes venus lui faire connaître notre opinion sur toutes ces questions et réaffirmer ce que vous savez tous. A savoir qu'au regard de ce qui s'est passé sur cette fraude sur les 429.000 électeurs, nous avons réaffirmé au facilitateur que le président Mambé ne jouit plus de la confiance de la majorité présidentielle, que nous ne lui faisons plus confiance, que nous considérons qu'il est une menace pour la paix et pour les élections libres et transparentes et qu'il faut donc qu'on le remplace pour que le processus reprenne sur des bases stables dans l'intérêt de tous les acteurs. Et qu'au délà de M. Mambé, il faut rééquilibrer la Commission électorale indépendante, parce que manifestement, une commission électorale chargée d'organiser la compétition entre les acteurs politiques ne peut pas être viable si elle est composée des mêmes acteurs. On ne peut pas être juge et partie à la fois. Si on maintient l'organisation actuelle, les risques de futurs dérapages ne seront pas écartés, chaque acteur peut être tenté d'utiliser sa position pour essayer d'influencer les choses au profit de son camp. La meilleure façon de stabiliser la Commission électorale et de lui donner les moyens de sa neutralité et de son impartialité c'est de réorganiser le fonctionnement interne, notamment de donner droit de vote à tous les autres acteurs qui sont neutres, qui relèvent de la société civile de manière à ce qu'ils servent de régulateurs internes avec les représentants des partis et que la commission redevienne véritablement impartiale. C'est cela qui peut garantir les élections sinon nous courons vers de futurs affrontements si nous maintenons la forme. Donc il faut changer le président de la Cei pour la doter la d'une personnalité neutre à équidistance tous les partis politiques. Au delà de cette question de la Cei, nous avons évoqué les autres questions qui conditionnent la tenue des élections à savoir le désarmement, la réunification du pays, l'unicité des caisses de l'Etat et la restauration de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire».

Propos recueillis par A.T à Ouaga
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