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Art et Culture Publié le samedi 13 février 2010 | Demain

Interview avec Jimmy Danger - Jimmy Danger : « Je ne suis pas homosexuel »

Révélé par la série "Faut pas fâcher", Ibo Laurent plus connu sur le pseudonyme de Jimmy Danger est une figure singulière du sketche en Côte d’Ivoire. Le rôle de "Félicia" qu`il campe avec son confrère Doh Kanon a livré les secrets du travesti.

• Vous considérez-vous comme un comédien ou un acteur ?
Je suis un comédien pur et dur. C`est d`ailleurs évident ; et tout ce que je fais d`autre, c`est le travail qui me l`impose.

•Vous avez été véritablement révélé par le film " Bronx Barbes". Comment avez-vous fait la connaissance de la réalisatrice Eliane De la Tour ?


D`abord, je voudrais rectifier que c`est plutôt "Faut pas fâcher" qui m`a révélé. Concernant " Bronx Barbes", il y avait un casting où tous les acteurs ivoiriens étaient présents ; il y avait aussi tous les vagabonds d`Adjamé parce qu`on avait besoin d`un "Nouchi dernier degré" (personnage du ghetto ivoirien Ndlr). Il y avait près de 1000 personnes à ce casting et moi je n`étais pas informé de cela. C`est Alexis Don Zigré qui m`a informé qu`il y avait une femme blanche qui faisait un casting, et il m`a dit : « Comme toi tu aimes les rôles bizarres, va tenter ta chance. Sait- on jamais ?» Après quelques informations, je suis arrivé sur le lieu du casting et dès que les membres du staff de la réalisatrice m`ont aperçu, ils ont commencé à dire que j`étais le meilleur acteur. Donc elle m`a remis le texte et quand j`ai ouvert la bouche pour jouer, elle a dit : « C`est bon, tu es retenu ». Quand je lui en ai demandé les raisons, elle m`a dit que j`avais l`expression du visage qu`elle recherchait. C`est comme ça que j`ai tourné dans "Bronx Barbes".


•Vous avez créé un concept avec Doh Kanon, c`est l`homosexualité. D`où est venue cette idée ?

Je voudrais dire qu`il ne s`agit pas en fait, d’homosexualité. Vous savez, nous, nôtre rôle c`est de défendre les femmes au foyer, décrire les difficultés qu`elles rencontrent. On parle aussi de ce que les femmes font lorsqu`elles ont des problèmes, des méthodes qu`elles utilisent pour tromper leurs amants. Ce rôle nous permet de nous mettre dans la peau des femmes, mais ce n`est pas de l`homosexualité.


• Pensez-vous avoir atteint votre objectif ?

L`objectif visé est atteint parce que les gens viennent à nos spectacles. Je les invite d`ailleurs le 14 février au palais de la culture. Ils verront effectivement qu`on parle des femmes et non des homosexuels.


• Mais on voit que vous êtes travesti.

(Il s`énerve). C`est parce que les gens n`ont pas encore compris. Vous savez, quand on lance un concept, c`est petit-à petit qu`il s`impose et que les gens l`acceptent. Je ne voudrais pas que les Ivoiriens aient des a prioris. Heureusement qu`il y en a qui comprennent.


• "Félicia", ça dû être un rôle difficile pour vous, connaissant votre style. N`est-ce pas un véritable rôle de composition ?

Oui, au théâtre c`est comme cela qu`on appelle ce type de rôle. Et vous savez, les rôles de composition sont beaucoup plus difficiles à camper parce qu`il faut rentrer carrément dans la peau de quelqu`un d`autre. Mais avec le temps on s`y habitue.


• Comment réagissent vos enfants quand vous faites le travesti ?

Mes enfants sont encore petits leur réaction n`a rien d`anormale. La plus petite par exemple me dit : « Papa, tu vas faire "copine". Elle voit que c`est le travail de son père et quand on lui demande, elle dit tout simplement que son papa est comédien.


• Est-ce que vous êtes homosexuel ?

Non, je ne suis pas homosexuel et je ne le serais jamais. Je suis un homme marié qui a la crainte de Dieu, donc je ne peux pas faire ce genre de chose.


• Ne pensez-vous pas que vous faites la promotion des homosexuels à travers vos prestations ?

Nous ne fessons pas leur promotion, parce qu`on ne joue pas le rôle des homosexuels ; nous jouons le rôle des hommes qui s`habillent comme des femmes pour défendre le droit des femmes. Vous voyez, en Afrique, les femmes ont tellement de problèmes qu`on ne peut pas laisser ces problèmes-là pour parler des homosexuels.


• Ne pensez-vous pas que votre concept est finalement mal perçu ?

(Il hausse le ton). Vous êtes venu pour qu`on puisse vous dire que nous traitons de l`homosexualité, mais je vous dis que ça ne passera pas. Nous, nous pensons que le message n`est pas mal perçu. Il ne suffit pas de rester dans son salon pour dire après que nous sommes des homosexuels, il faut venir à nos spectacles. Vous savez, quand vous créez une chose, il y a toujours des gens qui ne comprendront pas, c`est comme ça ici, en Afrique. Moi je vais en Europe. Là-bas, ils comprennent vite ; on n`a pas besoin de leur expliquer.


• Combien vous rapportent vos spectacles ?

Je ne peux pas vous dire, mais ça rapporte ce qu`il faut à un artiste pour que ce dernier en sorti financièrement.


• Comment faites-vous le partage de l`argent ?

(Rires). On fait "Gué juste" (moitié-moitié Ndlr).


• Il paraît qu`il y avait des problèmes entre Doh Kanon et vous. Qu`en est-il exactement ?


Ce sont des rumeurs. La preuve est qu’on était encore ensemble ce matin. En mars, on ira ensemble au Burkina, on ira en Europe dans les mois prochains. C`est toujours dans le cadre du même concept. Si on ne s`entendait pas, on ne pourrait pas jouer sur la même scène. Ça veut dire qu`il n’y a pas d`histoires entre nous.


• Avez-vous un dernier mot pour conclure cet entretien ?

Laissez tomber cette affaire d`homosexualité. J`ai horreur de ça.

arsène yapi
arseneyapi63@yahoo.fr
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