Le Conseil National de la Communication audiovisuelle a eu une séance de travail hier mercredi à son siège aux II Plateaux les Vallons avec les journalistes, pour faire part de sa méthode de travail avant et pendant la période de précampagne, pendant la phase de campagne et le jour du scrutin. « On nous accuse à tort », a justifié Félix Nanihio, le secrétaire général du CNCA. Pour lui, les temps de passage à la RTI fixés par le CNCA pour les partis politiques et associations sont les mêmes pour tous. Aussi a-t-il rappelé la décision n°2009-05 du 30 octobre relative au traitement de l’information sur les antennes de la Radiodiffusion ivoirienne (RTI). Qui a décidé en son article 3 que les règles d’accès équitables aux médias de service public s’appliquent à tous les candidats déclarés à l’élection présidentielle et ayant fait acte de candidature, aux partis politiques et aux organisations qui les soutiennent. « Les journaux télévisés et parlés ne peuvent comporter plus de deux éléments consacrés à un candidat déclaré, un parti politique ou une organisation de soutien du même bord », mentionne le deuxième point du même article. Cependant, Félix Nanihio lève toute équivoque : « Il faut faire la part des choses entre le chef de l’Etat Laurent Gbagbo et le candidat Laurent Gbagbo ». En cela, s’est-il souvenu, le CNCA s’est auto-saisi pour interpeller la RTI lorsque celle-ci a fait une large diffusion de la présentation du livre programme de Laurent Gbagbo qui avait la posture de candidat et non celui de chef de l’Etat. « On ne va pas laisser prospérer les fautes », a souligné Félix Nanihio, qui annonce des sanctions pour les responsables des médias. «Nous avons constaté qu’il y a eu des partis politiques qui ont été privilégiés concernant les émissions et reportages à faire passer», a reconnu le secrétaire général de la CNCA. Qui a par ailleurs fait savoir que ceux qui débordent d’activités ont une marge de couverture plus grande que ceux qui en font peu. Défendant l’indépendance du CNCA, Félix Nanihio affirme : « Nous n’avons aucune instruction du Président de la République, ni du ministre de la Communication». Sur les différentes phases de couverture de la campagne, le CNCA ne mentionne pas de règles préétablies durant la période avant la précampagne. Pendant la phase de précampagne, c’est le principe d’équité qui est appliqué, quand en période de campagne, le principe d’égalité (même temps d’antenne et de parole) s’ajoute à l’équité. Selon Félix Nanihio, il est impérieux que les populations aient accès aux mêmes sources officielles d’informations pour que les principes d’équité et d’égalité s’appliquent convenablement et en périodes de précampagne et pendant la période électorale. Mais la difficulté se pose, fait-il remarquer, avec les émissions sans autorisation du CNCA des radios et télévisions en zones en Centre Nord Ouest (CNO). Rappelant la décision n°2009-07 du 1er décembre 2009 portant arrêt immédiat de toute diffusion d’émissions télévisées non autorisées en zones CNO, le secrétaire général de la CNCA relève (article 2 de ladite décision) l’interdiction de production et de diffusion d’informations à caractère politique par les radios concernées, qui devront, désormais, fonctionner sous le régime de radio privée non commerciale, c’est-à-dire radio de proximité. Concernant la télévision en zone CNO, le point 5 de l’article de la même décision indique que le processus de libération de l’espace audiovisuel n’est pas encore étendu aux télévisions tel que prévu par la loi n°2004-644 du 14 décembre 2004 portant régime juridique de la communication audiovisuelle. D’où l’invite de la RTI à prendre les dispositions idoines pour une couverture de l’intégralité du territoire national par ses émissions et particulièrement dans les zones CNO.
Koné Saydoo
Koné Saydoo