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Politique Publié le samedi 13 février 2010 | Reuters

Appel de l`opposition ivoirienne contre Laurent Gbagbo

L'opposition ivoirienne a invité samedi les jeunes à descendre dans les rues et à brûler des pneus pour protester contre la décision du président Laurent Gbagbo de dissoudre le gouvernement et la commission électorale à la suite d'un différend sur l'enregistrement des électeurs. Lire la suite l'article

"Jeunes de Côte d'Ivoire, réveillez-vous! Nous vous demandons de descendre dans les rues et de brûler des pneus pour manifester votre mécontentement", a déclaré Konan Bertin, président des jeunes du Parti démocratique de Côte d'Ivoire du candidat d'opposition Henri Konan Bédié.

"Nous devons occuper les rues d'Abidjan et du pays en présence de la police et de l'armée", a-t-il dit sous les applaudissements de centaines de jeunes.

La décision annoncée vendredi soir par le président Gbagbo aura pour effet de retarder encore une présidentielle qui aurait dû initialement se tenir il y a quatre ans et qui était prévue à la fin du mois ou début mars.

Or, le scrutin est nécessaire pour mettre fin à plusieurs années d'instabilité et à l'impasse politique qui prévaut depuis la guerre de 2002-2003 qui a coupé en deux le pays, premier producteur mondial de cacao, laissant le Nord aux mains des rebelles.

Après leur travail, vendredi, les habitants d'Abidjan se sont empressés de rentrer chez eux, craignant des troubles.

A la nuit tombée, les rues habituellement très fréquentées et les bars en plein air étaient pratiquement déserts.

La circulation a repris samedi, mais l'atmosphère était tendue.

"J'ai vraiment peur", confie Arsène Yao, un mécanicien de 30 ans. "Il va y avoir davantage de violences et tout va brûler".

Mardi déjà, des émeutiers mécontents de la manière dont se prépare le scrutin avaient incendié un bâtiment gouvernemental dans l'ouest du pays, sous contrôle des rebelles.

FRUSTRATIONS

Selon l'accord de paix signé au Burkina Faso en 2007, Laurent Gbagbo n'a pas l'autorité pour dissoudre la commission électorale qui est censée être indépendante. Dans son discours, le président a invoqué l'article 48 de la constitution.

Deux journaux, l'un d'opposition et l'autre indépendant, accusent en une Gbagbo de coup d'Etat.

Le chef de l'Etat a accusé le chef de la commission électorale, Robert Mambé, issu de l'opposition, d'avoir tenté d'ajouter 429.000 noms sur les listes alors que leur identité ivoirienne n'était pas vérifiée, dans le but de gonfler le vote d'opposition.

Les partis d'opposition accusent Gbagbo d'inventer des obstacles pour retarder une élection qu'il craint de perdre.

De nombreux Ivoiriens sont devenus fatalistes face aux multiples reports électoraux.

"S'il devait y avoir une élection, on l'aurait déjà eue", relève Rosie N'Goran, 28 ans, qui en dépit de son diplôme d'études secondaires vend des fruits en bordure de route.

"Je n'ai plus confiance en aucun d'entre eux", conclut-elle.

Le Premier ministre Guillaume Soro doit former un nouveau gouvernement avant lundi soir, mais la désignation d'un nouveau chef de la commission électorale s'annonce longue et difficile, toutes les parties au conflit étant censées être d'accord sur la personnalité choisie.

Les frustrations montent au sein de la population après plus de sept ans de crise dans un pays dont la prospérité suscitait autrefois l'envie de ses voisins.

Les coupures de courant dues à une turbine endommagée ont accru l'amertume. La Côte d'Ivoire a été longtemps exportatrice d'électricité et les pannes, à la différence d'autres endroits en Afrique, y sont si rares que peu de personnes disposent de groupes électrogènes.

Version française Nicole Dupont
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