Le président ivoirien Laurent Gbagbo a annoncé vendredi la dissolution du gouvernement et de la commission électorale chargée d`organiser le scrutin présidentiel à la suite d`un différend sur l`enregistrement des électeurs. Lire la suite l`article
Dans une allocution télévisée, Laurent Gbagbo a invité le Premier ministre Guillaume Soro à former un nouveau gouvernement avant lundi soir.
"Le gouvernement est dissous. J`ai demandé aujourd`hui au Premier ministre Guillaume Soro de former un nouveau gouvernement avant le 15 février", a déclaré le président ivoirien sur la chaîne de télévision nationale RTI.
"Le processus de paix est à nouveau brisé", a-t-il ajouté.
Cette déclaration fait suite à la décision prise jeudi par Guillaume Soro, un ancien rebelle, de suspendre pour une durée indéterminée le processus d`enregistrement des électeurs après plusieurs journées de tensions violentes concernant la gestion du problème par le gouvernement.
La présidentielle, maintes fois reportées depuis 2005, devait avoir lieu à la fin du mois ou début mars.
Or, le scrutin est nécessaire pour mettre fin à plusieurs années d`instabilité et à l`impasse politique qui prévaut depuis la guerre de 2002-2003 qui a coupé en deux le pays, premier producteur mondial de cacao, laissant le Nord aux mains des rebelles.
"La commission électorale indépendante est dissoute. J`ai demandé au Premier ministre de proposer dans les sept jours le format d`une commission électorale nouvelle et crédible, qui puisse organiser des élections justes et transparentes", a dit encore Laurent Gbagbo.
LA QUESTION DE L`"IVOIRITÉ", TOUJOURS
Selon l`accord de paix signé au Burkina Faso en 2007, Laurent Gbagbo n`a pas l`autorité pour dissoudre la commission électorale qui est censée être indépendante.
Dans son discours, le président a invoqué l`article 48 de la constitution. L`opposition a condamné cette décision et menacé de se retirer du prochain gouvernement.
Le chef de l`Etat et la commission électorale, dont le chef Robert Mambé est issu de l`opposition, divergent sur la composition des listes, en raison de nombreux désaccords sur la question de l`"ivoirité" des électeurs à inscrire.
Gbagbo accuse Mambé d`avoir tenté d`ajouter plusieurs milliers de noms sur les listes alors que leur identité ivoirienne n`était pas vérifiée, dans le but de gonfler le vote d`opposition.
"Le président de cette institution a mené une opération illégale dans le but d`obtenir l`inscription frauduleuse de 429.000 personnes sur les listes électorales", a déclaré Laurent Gbagbo dans un communiqué.
Toutes les parties au processus de paix devant être d`accord sur le nom du responsable de la commission électorale, le processus de choix d`un successeur à Robert Mambé pourrait se révéler long.
De nombreux Ivoiriens sont devenus fatalistes face aux multiples reports électoraux, mais la frustration s`accroît. Des émeutiers ont brûlé un bâtiment du gouvernement mardi dans l`ouest du pays tenu par les rebelles.
"Au moment où nous pensions avoir atteint notre objectif d`élections propres, nous voyons que la paix que nous avions passionnément préparée a été prise en otage par des partis politiques", a déclaré Laurent Gbagbo.
Les adversaires de Gbagbo, dont l`ancien Premier ministre Alassane Ouattara et l`ex-président Henri Konan Bédié, accusent le chef de l`Etat de manoeuvres dilatoires pour repousser sans fin l`épreuve des urnes.
Des responsables de leurs partis ont affirmé qu`ils refuseraient de participer à la prochaine élection.
"Nous sommes choqués par sa décision qui montre clairement le désir du chef de l`Etat d`éviter des élections. Nous ne pouvons accepter une dictature en Côte d`Ivoire", a déclaré Anne Ouleto, porte-parole du Rassemblement des républicains d`Alassane Ouattara.
Konan Bertin, président des jeunes du Parti démocratique de Côte d`Ivoire de Henri Konan Bédié a demandé aux Ivoiriens de refuser la décision du président.
Version française Pascal Liétout et Danielle Rouquié
Dans une allocution télévisée, Laurent Gbagbo a invité le Premier ministre Guillaume Soro à former un nouveau gouvernement avant lundi soir.
"Le gouvernement est dissous. J`ai demandé aujourd`hui au Premier ministre Guillaume Soro de former un nouveau gouvernement avant le 15 février", a déclaré le président ivoirien sur la chaîne de télévision nationale RTI.
"Le processus de paix est à nouveau brisé", a-t-il ajouté.
Cette déclaration fait suite à la décision prise jeudi par Guillaume Soro, un ancien rebelle, de suspendre pour une durée indéterminée le processus d`enregistrement des électeurs après plusieurs journées de tensions violentes concernant la gestion du problème par le gouvernement.
La présidentielle, maintes fois reportées depuis 2005, devait avoir lieu à la fin du mois ou début mars.
Or, le scrutin est nécessaire pour mettre fin à plusieurs années d`instabilité et à l`impasse politique qui prévaut depuis la guerre de 2002-2003 qui a coupé en deux le pays, premier producteur mondial de cacao, laissant le Nord aux mains des rebelles.
"La commission électorale indépendante est dissoute. J`ai demandé au Premier ministre de proposer dans les sept jours le format d`une commission électorale nouvelle et crédible, qui puisse organiser des élections justes et transparentes", a dit encore Laurent Gbagbo.
LA QUESTION DE L`"IVOIRITÉ", TOUJOURS
Selon l`accord de paix signé au Burkina Faso en 2007, Laurent Gbagbo n`a pas l`autorité pour dissoudre la commission électorale qui est censée être indépendante.
Dans son discours, le président a invoqué l`article 48 de la constitution. L`opposition a condamné cette décision et menacé de se retirer du prochain gouvernement.
Le chef de l`Etat et la commission électorale, dont le chef Robert Mambé est issu de l`opposition, divergent sur la composition des listes, en raison de nombreux désaccords sur la question de l`"ivoirité" des électeurs à inscrire.
Gbagbo accuse Mambé d`avoir tenté d`ajouter plusieurs milliers de noms sur les listes alors que leur identité ivoirienne n`était pas vérifiée, dans le but de gonfler le vote d`opposition.
"Le président de cette institution a mené une opération illégale dans le but d`obtenir l`inscription frauduleuse de 429.000 personnes sur les listes électorales", a déclaré Laurent Gbagbo dans un communiqué.
Toutes les parties au processus de paix devant être d`accord sur le nom du responsable de la commission électorale, le processus de choix d`un successeur à Robert Mambé pourrait se révéler long.
De nombreux Ivoiriens sont devenus fatalistes face aux multiples reports électoraux, mais la frustration s`accroît. Des émeutiers ont brûlé un bâtiment du gouvernement mardi dans l`ouest du pays tenu par les rebelles.
"Au moment où nous pensions avoir atteint notre objectif d`élections propres, nous voyons que la paix que nous avions passionnément préparée a été prise en otage par des partis politiques", a déclaré Laurent Gbagbo.
Les adversaires de Gbagbo, dont l`ancien Premier ministre Alassane Ouattara et l`ex-président Henri Konan Bédié, accusent le chef de l`Etat de manoeuvres dilatoires pour repousser sans fin l`épreuve des urnes.
Des responsables de leurs partis ont affirmé qu`ils refuseraient de participer à la prochaine élection.
"Nous sommes choqués par sa décision qui montre clairement le désir du chef de l`Etat d`éviter des élections. Nous ne pouvons accepter une dictature en Côte d`Ivoire", a déclaré Anne Ouleto, porte-parole du Rassemblement des républicains d`Alassane Ouattara.
Konan Bertin, président des jeunes du Parti démocratique de Côte d`Ivoire de Henri Konan Bédié a demandé aux Ivoiriens de refuser la décision du président.
Version française Pascal Liétout et Danielle Rouquié