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Politique Publié le dimanche 14 février 2010 |

Côte d`Ivoire: Mambé, un "technicien" au coeur d`une tempête politique

lematin.ch - Robert Beugré Mambé, qui présidait depuis 2005 la commission électorale ivoirienne dissoute vendredi par le chef de l`Etat Laurent Gbagbo, aime à se présenter en "technicien" mais aura été emporté par la tempête politique née de sa présumée "fraude" sur la liste des votants.

M. Gbagbo a dissous vendredi le gouvernement et la Commission électorale indépendante (CEI). Il a demandé au Premier ministre Guillaume Soro, reconduit, de proposer avant la fin de la semaine prochaine le "format" d`une nouvelle CEI.

Depuis plus d`un mois, la commission était plongée dans une grave crise par la polémique autour de M. Mambé. Il est accusé de "fraude" par le camp présidentiel et le parquet pour avoir élaboré en dehors des procédures normales un fichier de 429.000 personnes lors du travail sur la liste électorale.

Le chef de la CEI s`est défendu avec vigueur de toute inscription irrégulière d`électeur. Selon une source gouvernementale, il avait refusé ces derniers jours de donner sa démission à M. Soro et au "facilitateur", le président burkinabè Blaise Compaoré.

Né en 1952 à Abiaté, près de Dabou (sud, environ 50 km à l`ouest d`Abidjan), ce cadre du Parti démocratique de Côte d`Ivoire (PDCI, ex-parti unique) a eu une carrière de brillant technocrate sous les présidents Félix Houphouët-Boigny (1960-1993) et Henri Konan Bédié (1993-1999).

Sorti en 1976 vice-major de l`Ecole nationale supérieure des travaux publics, le jeune ingénieur devient en 1981 directeur de cabinet du ministre de la Construction et enchaînera les postes dans les cabinets ministériels.

Consultant pour la Banque mondiale en 1997, il devient en 2002 vice-gouverneur du district d`Abidjan.

Il accède en octobre 2005 à la présidence de la CEI comme il la quittera plus de quatre ans après: dans la controverse.

L`élection de cette personnalité de l`opposition est refusée par le camp Gbagbo, qui conteste les modalités du vote, puis invalidée par la Cour suprême. Il prendra finalement ses fonctions en mars 2006.

Son visage massif et son langage châtié sont alors très peu connus du grand public.

Son poste est l`un des plus stratégiques, dans un pays déchiré depuis le coup d`Etat manqué de 2002: il doit conduire le processus électoral jusqu`à la présidentielle de sortie de crise.

S`imposant comme le patron de la commission, il doit assumer une lourde responsabilité à chacun des reports du scrutin, attendu depuis la fin du mandat du président Gbagbo en 2005.

Dans la position inconfortable qui est la sienne, entre pressions politiques contradictoires, insuffisance de moyens et carences d`organisation, il s`efforce de ne fâcher personne.

Toujours publiquement soutenu par les leaders de l`opposition, il aura compté de nombreux ennemis, jusque dans la CEI regroupant les principaux partis et où certains lui reprochent en privé son "autoritarisme".

Au coeur d`une tempête depuis début janvier, ce prédicateur protestant a défendu jusqu`au bout son intégrité.

Il a simplement admis un "dysfonctionnement" dans le fait que le fichier objet du scandale - un document de travail, selon lui - se soit retrouvé dans les antennes locales de sa structure, chargées de travailler à la liste électorale.

Mais ce père de quatre enfants n`a pas pu lutter plus longtemps contre la volonté de Laurent Gbagbo et Guillaume Soro de le voir céder la place.
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