Sans consulter personne malgré les différents accords signés par l’opposition et le camp présidentiel, Laurent Gbagbo a pris l’engagement sur lui de dissoudre et le gouvernement, et la commission électorale indépendante (CEI). Le faisant, Laurent Gbagbo vient de démontrer aux yeux de la communauté nationale et internationale, son esprit dictatorial à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire. Il profite donc de la passivité de l’opposition pour semer chaque fois le désordre dans un état de droit et piétiner la démocratie instaurée depuis l’indépendance. Connaissant le manque de courage dont fait preuve l’opposition, Laurent Gbagbo n’a pas eu peur de cracher au visage des Ivoiriens « qu’il n’y a rien en face ». Effectivement, cela s’est confirmé chaque fois qu’il a essayé de tester la capacité de réaction de l’opposition. Plus de cinq fois, il a reporté les élections et il n’y a rien eu. L’opposition s’est moquée d’elle-même avec les opérations « wouro fatô » et « borribanan ». Depuis 2005, le mandat de Gbagbo et achevé. Malheureusement, il continue de régner en maître suprême sous le regard impuissant de l’opposition. Là encore, il n’y a rien. Malgré les accords de Marcoussis à Ouagadougou, Gbagbo vient tout rejeter et utilisant abusivement l’article 48 pour dissoudre le gouvernement de sortie de crise issu de l’accord politique de Ouagadougou. Et jusque-là, l’opposition n’a fait que produire de simples déclarations. Pendant ce temps, Gbagbo règne en maître suprême au palais présidentiel. L’opposition en l’occurrence le RHDP, n’a jusque-là prévu aucune action concrète pour manifester son mécontentement. L’opposition va-t-elle entrer dans ce nouveau gouvernement ? Ce sera une véritable honte que Bédié, Ado, Anaky et Mabri auront jetée sur leur militant. L’opposition va-t-elle avaler cette décision de Mukata ? Si oui, elle aura prouvé qu’en réalité Gbagbo a raison. Et que désormais, elle reconnait devant tous, la légitimité de Gbagbo. Car elle n’existerait que de nom. Si ce n’étaient pas Kouadio Konan Bertin (KKB), Karamoko Yayoro, Yao Séraphin, et Diomandé Mamadou Noël, le RHDP n’aurait jamais eu d’action d’envergure sur le terrain. Cette fois, le peuple attend parce que tout le monde est fâché. Fâché de la décision de Laurent Gbagbo et fâché de l’indolence de l’opposition. L’opposition ivoirienne devrait se réveiller, juste pour justifier ses milliards de francs éjectés dans la précampagne. Et ce sera une véritable honte pour elle, si elle laisse Mukata dans sa logique. Qu’elle imagine Laurent Gbagbo dans sa position. La réaction de celui-ci ne se ferait pas attendre.
Etienne Lemetick
Etienne Lemetick
