Face aux derniers développements de l’actualité politique nationale marquée par la dissolution du gouvernement et de la CEI, tout ce que l’on peut dire, c’est que cette décision est incendiaire. Comment, engagés dans le processus de sortie de crise depuis huit ans (08 ans et qui est presqu’à son terme) des gens peuvent-ils prendre une telle décision ? Etait-elle nécessaire dans une situation aussi fragile que celle que nous vivons ? Quel résultat vise-t-on à travers cette décision à hauts risques ? Ce qu’on reproche à Mambé dont la culpabilité n’a jamais été prouvée, ne mérite pas une telle mesure. Qu’avait-on fait du port autonome et du district d’Abidjan lorsque ces structures ont accueilli Probo Koala qui transportait la mort ? Gossio et Amondji avaient-ils démissionné ? Avait-on dissout ces structures ? Pendant que des Ivoiriens mourraient des déchets toxiques, les différents responsables de ces structures se promenaient librement et se la coulaient douce. On nous a dit qu’ils n’étaient pas coupables mais responsables. Pour le cas Mambé, sa culpabilité n’a jamais été prouvée mais sa responsabilité, oui ! Alors, en Côte d’Ivoire, depuis quand démissionne-t-on pour une question de responsabilité. Démissionne-t-on ou dissout-on les structures ? Les 429.000 cas litigieux n’ayant pas été déversés sur les listes électorales, ne valait-il pas la peine de les détruire et continuer le travail ? Surtout que ces 429 000 cas sont considérés comme étant au profit de l’opposition. Alors, ce serait donc l’opposition qui perdrait 429 000 voix. On aurait procédé ainsi et nous faire l’économie de cette perte inutile de temps. La priorité et l’urgence étant les élections. L’autre niveau d’analyse est la décision aussi incendiaire du chef de l’Etat. En tant que tel, Gbagbo n’appartient plus au FPI mais à la Côte d’Ivoire et à tous les Ivoiriens. Alors, pourquoi dans une crise comme celle survenue (?) à la CEI, Gbagbo n’a-t-il pas pu se mettre dans la peau d’un chef de tous les Ivoiriens pour appeler les uns et les autres autour d’une table ? Il aurait pu le faire pour connaître les différentes positions, régler le problème à l’amiable et poursuivre le travail de la Cei afin de tenir le délai qui lui est imparti. En lieu et place de tout cela, Gbagbo s’est comporté en militant du FPI en défendant la position de son parti. En exigeant la démission de Mambé, Gbagbo embouche la même trompette que le FPI. Surtout que l’on savait depuis longtemps que le FPI voulait reprendre les audiences foraines et les enrôlements. Parce que l’opération inondations leur aurait été fatale. Mais avant, il fallait gagner le combat pour le contrôle de la Cei . C’est ce combat que Gbagbo est en train de gagner avant de reprendre toutes les opérations qui incluront les omis du FPI. Or, en le faisant, le président ouvre ainsi la boîte de pandore et la paix est à nouveau menacée. Car l’opposition ne restera pas les bras croisés et les jours à venir s’annoncent très chauds. Tout ira bien si et seulement si, l’on arrête de faire deux poids deux mesures.
Rodolphe Flaha
Rodolphe Flaha