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Société Publié le lundi 15 février 2010 | Le Nouveau Réveil

Transport en commun : Comment les usagers sont volés

Loin de soulager la population, les chauffeurs de transport en commun (Gbaka, wôrô-wôrô), se sont érigés depuis quelque temps, pour la grande majorité, en de véritables adeptes d'escroquerie. En effet, ceux-ci augmentent subtilement le prix du transport au grand dam des usagers qui ne s'en rendent même pas compte. Aux heures de pointe, précisément à 7h et à partir de 17h30mn, qui sont respectivement les heures de départ et de descente du boulot, il devient difficile pour tout usager d'obtenir un véhicule pour se rendre à son lieu de travail, à l'école ou de rentrer à domicile. Cependant, si par chance, il réussit à en obtenir au prix souvent d'une bataille avec les autres usagers qui attendent, il est obligé de débourser le double de la somme prévue pour se déplacer dans la capitale économique.
Il est 17h30mn, ce vendredi 28 janvier, à la gare St Jean de Cocody, les transports en commun communément wôrô-wôrô, faisant l'axe Cocody -Angré préfèrent à cette heure de fin d'après-midi, écourter leur distance. Dans un brouhaha, de nombreuses personnes attendent aux abords de la route un wôrô-wôrô à destination du Mahou (quartier situé à Angré). Les chauffeurs de ces véhicules se garent un moment devant une clientèle pressée d'arriver à destination. " Je n'arrive pas au Mahou. Terminus Sococé ", crient de façon intransigeante, la plupart des chauffeurs aux éventuels clients. Ils font désormais l'axe Cocody- Sococé à un prix peu différent du premier axe cité, soit deux cents francs Cfa -Celui de Cocody -Angré est de trois cents francs Cfa. "On préfère faire une petite distance pour avoir plus d'argent et puis il y a un embouteillage fou à partir de 17 heures à Angré qui ne nous arrange pas. Ça nous fait même perdre notre temps", nous a confié un chauffeur du nom de Touré, à la question posée de savoir la raison pour laquelle les distances sont écourtées à partir de 7 heures du matin et à 18 heures. Toute tentative de négociation par quelques clients pour les emmener à allonger leur distance est mal vue par ces derniers qui ne se plient pas à être parfois désagréables à ces négociations. Une fois à Sococé (Ndlr : Supermarché situé dans le quartier chic de Deux-Plateaux), ils se garent et crient à la volée leur nouvelle destination : "Angré ! Angré ! Angré !", au grand désarroi des passagers tout estomaqués. C'est le même constat au niveau des autres quartiers. Par exemple, pour l'axe Adjamé -Abobo qui revient à deux cents francs Cfa (200 Fcfa) ou à cent cinquante francs (150 Fcfa) au prix négocié, l'usager doit débourser la même somme pour le trajet Adjamé - 220 Logements ou 220 Logements - premier arrêt Dokui ou encore Carrefour cimetière (situé à l'entrée du cimetière de Williamsville) -Zoo (quartier situé dans la commune d'Abobo).
Puis il prend un autre gbaka à raison de cent cinquante (150 Fcfa) pour se rendre à Abobo. Soit en total, trois cent cinquante (350 Fcfa) pour un trajet qui coûte initialement deux cents francs (200 Fcfa).

"Aucun respect pour nous"
Cette situation est loin de plaire aux usagers qui, impuissants, se plient au diktat des chauffeurs de transports en commun. De plus, les chauffeurs de gbaka, en complicité avec leurs apprentis, ont la fâcheuse manie d'irriter leur clientèle aux heures de pointe. En effet, ils garent leur véhicule un peu plus loin des stations de circonstances occupées par les usagers. Les faisant attendre pendant quelques minutes, ils lancent sur un ton ironique, leur lieu de destination. A la vue de la foule qui lutte pour obtenir une place dans ledit véhicule en dépit de l'augmentation du coût du transport, les apprentis se tordent souvent de rire. " Ils font ça parce qu'ils savent que nous sommes coincés et que nous ne pouvons pas faire autrement puisque nous n'avons pas de moyens pour emprunter un taxi compteur ", nous a déclaré, très amer, Monsieur Kouassi, un fonctionnaire qui dit vivre ce calvaire depuis les années 2000. Ce dernier déplore l'attitude des chauffeurs et de leurs apprentis envers eux qui sont "avant tout leur clientèle" et qui leur permet donc de "gagner leur pain quotidien". "Ce sont des mal élevés et ils n'ont pas de respect pour qui que ce soit. Ils font ça parce qu'ils savent qu'à cette heure, il y a du monde", nous lance une dame, toute aussi énervée que notre premier interlocuteur. Comme eux, beaucoup d'usagers, tout âge confondu, déplorent l'attitude des chauffeurs et aussi des chargeurs qui, une fois le véhicule chargé, s'engagent dans des polémiques avec le chauffeur du véhicule, sans le moindre respect pour les clients. Les polémiques interviennent la plupart du temps, suite à une somme jugée infime par le chargeur qui veut plus d'argent pour avoir aidé le premier cité à remplir leur véhicule. Ce qui fait perdre un temps considérable aux clients irrités par ce manque de respect. Et gare à eux, s'ils s'en plaignent. Ils sont humiliés par l'un des deux pour "ingérence dans les affaires d'autrui ( ?)". Face à ce calvaire qu'ils vivent quotidiennement, de nombreuses personnes marchent sur une certaine distance pour éviter de payer le transport doublé aux heures de pointe mais surtout éviter de se faire voler par des chauffeurs qui deviennent prétentieux et qui n'ont aucun respect pour leur clientèle.
Cinthia R Aka
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