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Politique Publié le lundi 15 février 2010 | Notre Voie

Formation du nouveau gouvernement : Soro obtient une rallonge

Les Ivoiriens n’auront pas aujourd’hui le nouveau gouvernement demandé par le chef de l’Etat. Guillaume Soro, commis à cette tâche, demande un peu de temps.

Il faudra attendre la fin de la semaine pour voir les nouveaux visages du gouvernement Soro II. Le nouveau Premier ministre a obtenu du président de la République une rallonge d’une semaine, le temps de régler un certain nombre de problèmes qui, s’ils ne le sont pas maintenant, pourraient plomber le fonctionnement du gouvernement.

Selon une source proche du dossier, Guillaume Soro serait allé voir le chef de l’Etat pour lui permettre, dans un premier temps, de dessiner le format du gouvernement qu’il compte lui proposer dans les tout prochains jours. Ce format, qui tiendra compte de la diminution des portefeuilles ministériels et, subséquemment, du regroupement de certains ministères, entraîne forcément, avec lui, des problèmes. C’est, par exemple, la tutelle ministérielle des grandes directions administratives dont la gestion a créé d’énormes problèmes à Guillaume Soro entre 2007 et 2009. Cette fois, le Premier ministre tient à mettre de l’ordre dans ce secteur, avant de faire connaître la liste de son équipe au chef de l’Etat et à la Côte d’Ivoire. Pour Guillaume Soro, en déblayant le terrain de chaque ministre, il donne à celui-ci la possibilité, une fois son décret de nomination en main, de former son cabinet et de proposer l’organigramme de son département une semaine plus tard.

De bonnes sources, on annonce une équipe gouvernementale comprise entre 15 et 20 membres. “Il faut donner un signal fort aux Ivoiriens. Il faut qu’ils sentent que le gouvernement Soro I a été dissous et qu’une nouvelle équipe est en place qui s’occupera de leurs problèmes quotidiens”, explique un proche du Premier ministre. Selon un diplomate, le chef de l’Etat a donné carte blanche à son collaborateur pour qu’il forme un gouvernement composé de tous les Ivoiriens et de tous les secteurs d’activité. Du public au privé en passant par la société civile. “C’est au moins 95% des membres de l’ancien gouvernement qui devront partir. Vous verrez d’ici la fin de la semaine, de nouveaux visages”, croit savoir un proche du dossier. Y aura-t-il finalement, dans ce nouveau gouvernement, des femmes et des hommes membres des partis politiques et, notamment, du RHDP ? Apparemment oui, puisque le Premier ministre se propose de les recevoir dès aujourd’hui pour prendre leur avis et, surtout, leur dire ce qu’il entend faire et proposer aux Ivoiriens. Mais la déclaration incendiaire du RHDP risque de tout compliquer pour ce rassemblement de quatre partis politiques. Son porte-parole, Alphonse Djédjé Mady, a dit à la face du monde que son mouvement ne reconnaît plus Laurent Gbagbo comme le chef de l’Etat de Côte d’Ivoire. Or, c’est ce chef d’Etat-là qui a demandé solennellement à Soro de former un nouveau gouvernement qui ne soit plus, comme le premier, pris en otage par les partis politiques. Le RHDP, dont les militants ont commencé déjà à se désolidariser de son appel à la désobéissance civile, va-t-il se saborder en reconnaissant de nouveau Laurent Gbagbo ? Ou alors va-t-il rester dans sa logique guerrière en refusant de rencontrer Guillaume Soro pour ne même pas avoir à ergoter sur des vétilles ? Il y a de fortes chances qu’il revienne à la raison. Car, tout bien pesé, qu’il revienne ou pas, son audience va chuter drastiquement dans l’opinion. Autant “revenir donc à la maison”, surtout que de nombreux partisans dénoncent ce raidissement dangereux de position qui ne conduit qu’au chaos et que, sans membre de gouvernement dans ses rangs, il est bon pour la mort. Les choses ayant changé véritablement du côté de la Primature dans le sens d’un plus grand renforcement des acquis de l’Etat, il y a fort à parier que, si le RHDP devait revenir au gouvernement, il y prendrait sa place, mais fortement diminué. Preuve que l’adage “à trop tirer sur la corde, elle finit par se casser” est toujours vérifiable. Que vont faire désormais tous les barons du RDR et du PDCI qui, lorsqu’ils ont un petit bobo de santé, courent vers le président Gbagbo qui n’hésite pas à payer leur séjour en France pour se retaper ? “C’est Gbagbo qu’ils ne reconnaissent pas comme président”, se défend un jeune militant du RHDP. En tous les cas, l’affaire Mambé qu’ils n’ont réussi à traiter avec sagesse va leur d’énormes problèmes. Et ils risquent de maudire le pauvre Mambé tout le restant de leur vie, même si, dans leur colère, ils peuvent être soutenus par tous ceux qui vont sortir du gouvernement.

Abdoulaye Villard Sanogo
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