Dissolution abusive de la CEI et du Gouvernement - Le RHDP catégorique : “Gbagbo n’est plus président de la République”

Un coup d’Etat ! C’est ainsi que le RHDP a qualifié, sans hésitation, le samedi dernier, la sortie faite la veille par Laurent Gbagbo. En effet, dans un message radiotélévisé, le chef de l’Etat a décidé de la dissolution de la Commission électorale indépendante et du gouvernement de réconciliation nationale, issus des différents accords politiques de paix. Pour l’opposition ivoirienne, il n’est pas question d’accepter de telles décisions «antidémocratiques et anticonstitutionnelles». En effet, selon le président du directoire du RHDP, le Professeur Alphonse Djédjé Mady, en décidant de façon unilatérale et abusive de dissoudre la CEI et de dissoudre le gouvernement, au mépris des Accords ayant permis de le maintenir au pouvoir après l’expiration de son mandat depuis le 30 octobre 2005, le chef de l’Etat vient de démontrer ainsi qu’il veut confisquer le processus électoral. « Il se place dès lors dans l’illégalité totale », a déduit le Pr. Djédjé Mady. Avant de souligner qu’en conséquence, le RHDP ne reconnaît plus le président Gbagbo comme chef de l’Etat de Côte d’Ivoire. « Nous proclamons qu’à compter de ce même jour, vendredi 12 février 2010, nous ne reconnaissons plus Monsieur Laurent Gbagbo comme chef de l’Etat de Côte d’Ivoire. Et déclarons nulles et de nuls effets les décisions de dissolution de la CEI et du gouvernement », a-t-il insisté. Avant de prévenir que le RHDP ne reconnaîtra ni la nouvelle CEI, ni le nouveau gouvernement en formation, conformément à la volonté de Laurent GBAGBO. Tout en encourageant le Premier ministre et Secrétaire général des Forces Nouvelles, Guillaume Soro, à contribuer à l’application effective de l’Accord Politique de Ouagadougou dont il est cosignataire, le président du directoire du RHDP a exhorté les ivoiriens à la mobilisation générale. « Le RHDP appelle les Ivoiriennes et Ivoiriens, les forces politiques et sociales, la société civile, les travailleurs de Côte d’Ivoire et les opérateurs économiques à se mobiliser et à s’opposer par tout moyen à cette dictature », a lancé le Pr. Djédjé Mady. Car, a-t-il ajouté, c’est bien pour ne pas aller aux élections que Laurent Gbagbo et son parti, le FPI, ne font que détourner l’attention des Ivoiriens, à travers des crises artificielles créées de toutes pièces. « Alors que le peuple de Côte d’Ivoire souffre de la paupérisation généralisée, de la dégradation avancée du climat social, des délestages d’électricité, des coupures d’eau intempestives, des hausses anarchiques et abusives des prix du carburant, Laurent GBAGBO n’est préoccupé que par son poste », a amèrement dénoncé Djédjé Mady, qui est ailleurs secrétaire général du PDCI. Il était entouré, pour la circonstance, des ministres Amadou Soumahoro du RDR et Alassane Salif N’Diaye de l’UDPCI et de Légré Philippe du MFA. Egalement, étaient présidents à cette lecture de déclaration de presse, plusieurs hauts cadres du RHDP.

C’est donc clair, à la guerre comme à la guerre ! Laurent Gbagbo a décidé d’ouvrir le front. L’opposition majoritaire ne veut pas rester les bras croisés et se faire complice de cette autre crise… artificielle.

Diawara Samou