x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le lundi 15 février 2010 | Nord-Sud

Soro discute avec Ado, Bédié, Anaky, Mabri… : La formation du gouvernement est en cours

Après la dissolution du gouvernement précédent, Guillaume Soro a engagé des consultations étendues pour mettre sur pied une nouvelle équipe, qui devrait être prête en fin de semaine.

Après le week-end de paranoïa, qui a vu les rumeurs les plus folles déferler sur le pays, le calme semble être de retour. Et les déclarations guerrières cèdent le pas à la politique pure. Celle qui, loin des caméras et des flashs des photographes, permet des négociations sereines. Hier, après sa reconduction au poste de Premier ministre, Guillaume Soro s'est immédiatement mis au travail. Fidèle en cela à sa profession de foi, rappelée par son porte-parole, le samedi : « Le Premier Ministre entend préserver les acquis de l'Accord Politique de Ouagadougou et poursuivre les objectifs fixés par celui-ci, notamment l'achèvement de la liste électorale, l'organisation des élections dans les meilleurs délais et la réunification du territoire.

C'est pourquoi, très rapidement, le Premier Ministre engagera les consultations nécessaires avec tous les acteurs tels que prévus par les organes de l'Accord politique de Ouagadougou», il a entamé une série de consultations de haut niveau. Ainsi, hier dans la journée, il a reçu successivement MM. Alassane Ouattara, président du Rdr, rentré la veille de France et Henri Konan Bédié, président du Pdci-Rda. Le même jour, tard dans la nuit, il a rencontré MM. Anaky Kobenan, président du Mfa et Albert Mabri Toikeusse, président de l'Udpci.
Avec chacune de ces personnalités politiques, il a analysé, à froid, la situation politique créée par la crise de la Cei et les moyens d'en sortir, de manière pacifique et durable. Sans impacter négativement le processus de sortie de crise. Tous ont convenu qu'il est périlleux de maintenir le pays en état d'instabilité permanente, car personne ne sait ce qui se trame, ni qui est tapis dans l'ombre. De manière spécifique, ils ont parlé de la question du futur gouvernement de transition. Selon nos sources, les politiques ont conclu de manière quasi-unanime, qu'il était hors de question de constituer une équipe gouvernementale sans la participation des partis politiques composant le Rhdp. Le Rhdp sera donc bel et bien représenté dans le prochain gouvernement. Des discussions ont également été menées autour de la taille de la prochaine équipe. Faudrait-il 15 ministres ? 17 ministres ? 20 ministres ? 25 ministres ? Ce point fait toujours l'objet de discussions au sein du cabinet du Premier ministre et, de ce fait, une proposition claire de format n'a pas été présentée aux leaders du Rhdp.

Le Rhdp accepte de demeurer au gouvernement

Mais il est constant que Guillaume Soro veut une équipe plus restreinte. Il a clairement fait savoir que sur cette question, il a totalement carte blanche et ne reçoit aucune pression du chef de l'Etat ou du camp présidentiel. Il choisira lui-même qui prendre et qui remercier. Selon des confidences recueillies auprès de sources généralement bien introduites, la seule consigne que Gbagbo aurait donnée à Soro c'est qu'il fasse en sorte que les Ivoiriens sentent que le gouvernement qu'il mettra sur pied soit véritablement différent, que ce soit un gouvernement qui insuffle de l'espoir aux populations. Et en la matière, le Premier ministre est décidé à jouer à fond la carte du renouvellement. Certaines sources indiquent que le chef du gouvernement veut changer 95% de ses ministres. Pour atteindre cet objectif, Soro et « sa garde politique rapprochée » travaillent comme des forcenés. Le premier point de leurs cogitations consiste à définir la taille idéale du futur gouvernement. Le format de la prochaine équipe est attendu avec impatience par les Ivoiriens. Viendra ensuite, la question du profil des futurs ministres. Beaucoup les voudraient plus techniques et moins politiques. Le troisième et dernier point sur lequel planchent les «Soro-boys», est la question de l'ouverture du gouvernement aux membres de la société civile et au secteur privé. Soro fait de cela un enjeu prioritaire. Les enjeux sociaux actuels (délestages, hausse du carburant, grèves…) sont tels que le Premier ministre veut des gens qui soient préoccupés à les résoudre plutôt qu'à faire le tour du pays pour battre campagne. Aujourd'hui, il entend recevoir les autres membres de l'opposition significative et les directions des grands blocs politiques. A la suite de ces entretiens, il se rendra à Yamoussoukro pour faire le point à Laurent Gbagbo. Ils discuteront des exigences de l'opposition et essaieront de trouver un compromis sur les points de divergence soulevés par elle.

C'est après avoir fini ces entretiens avec le chef de l'Etat que le Premier ministre se rendra à Bouaké, dans sa base. Il aura une rencontre avec l'ensemble des cadres politiques et militaires des Forces nouvelles, pour dégager une position commune sur l'évolution de la situation politique.
Il est donc évident que le nouveau gouvernement ne pourra être présenté aux Ivoiriens ce lundi, comme souhaité par le chef de l'Etat.

Pour le moment, la question de la Cei n'occupe pas une position centrale dans les débats. Le Premier ministre compte s'y atteler, dès qu'il aura résolu l'équation du gouvernement. Mais d'ores et déjà, ses experts planchent sur les lignes de force ce que devra être la future Commission électorale indépendante. Elle comprendra moins de membres que la précédente, qui s'est révélée être plus budgétivore que réellement efficace. Les partis politiques y seront présents, mais joueront un rôle de supervision et de contrôle des opérations. Les actions sur le terrain seront confiées à une véritable division opérationnelle. Cette division comprendra des logisticiens, des statisticiens, des juristes, des comptables, etc. Cette Cei-là sera moins lourde, plus réactive et, une fois encore, moins budgétivore.

En somme, les consultations sont en route. Et Guillaume Soro veut boucler sa liste de futurs ministres au plus tard, en fin de semaine.


Touré Moussa
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ