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Politique Publié le lundi 15 février 2010 | Notre Voie

Le RHDP accusant le président Gbagbo d’être sorti de l’accord de Ouaga - Sokouri Bohui : “La fraude ne fait pas partie des accords…”

A la faveur de l’adresse à la Nation vendredi dernier du président Gbagbo et de la réaction du directoire du RHDP le lendemain, nous avons rencontré M. Sokouri Bohui Martin, Secrétaire national chargé des élections au FPI. Dans cette interview, il analyse la situation.

Notre Voie : M. Martin Sokouri Bohui, le président Gbagbo a dissous le gouvernement et la Commission électorale indépendante vendredi dernier. Certains observateurs de la vie politique ivoirienne pensent que cela va retarder le processus électoral. Quel est votre analyse en tant que Secrétaire national chargé des élections au FPI ? Martin Sokouri Bohui : Concernant la CEI, cela fait environ deux mois que le processus électoral est au ralenti. M Beugré Mambé, le président de la CEI, a été reconnu coupable de fraude massive par la justice. Au demeurant, lui même dans une déclaration radio télévisée a reconnu des disfonctionnements de ses services. Malheureusement, il n’a pas tiré les conséquences qui s’imposent ; par la suite, le Premier ministre et le facilitateur lui ont conseillé de démissionner. Là aussi, il est resté sur sa position. Il dit être oint d’une mission divine alors que nous constatons que la CEI est bloquée dans son fonctionnement. Cet instrument qui est chargé de nous amené la paix ne serait longtemps être dans cette situation. C’est pourquoi le président de la République, garant des institutions a pris la sage décision de dissoudre la CEI. C’est une bonne chose car la mesure va faire accélérer le processus pris en otage par Beugré Mambé et le RHDP. Maintenant, il faut une nouvelle CEI qui ne soit pas dirigé par une personnalité marquée politiquement ; car la CEI des partis politiques a montré ses limites. Le prochain président de la CEI doit être un homme acceptable pour tous, capable de rassurer tout le monde. Cela dit, nous n’en serions à cette dissolution de la CEI si le RHDP avait conseillé à Mambé de démissionner. Concernant le gouvernement, nous avons toujours dit que ce gouvernement n’est pas fait pour amener la Côte d’Ivoire à la paix car certains ministres, notamment ceux du RHDP n’obéissent pas au président de la République. Ils rament à contre courant de l’action gouvernementale et ne posent pas d’actes de développement parce que selon eux, ceci profiterait au président Gbagbo. Ils ignorent totalement le peuple de Côte d’Ivoire pour qui ils sont censés travailler. Il faut donc qu’on arrive à un gouvernement de technocrates capable de nous amener à la paix par des élections crédibles.

N.V. : Réagissant au lendemain de l’adresse à la Nation du chef de l’état, le RHDP a estimé que le président Gbagbo est sorti de l’accord politique de Ouagadougou… M.S.B: Quand les accords de Ouagadougou ont été signés ils ne prévoyaient pas que le président de la CEI devait tricher au profit d’un camp. Si M. Mambé a fraudé, c’est le RHDP qui a fraudé. Si le RHDP a fraudé, alors que la fraude ne fait pas partie de l’accord, c’est le RHDP qui est sorti de l’accord et non le président Gbagbo.

N.V. : Le directoire du RHDP estime que Laurent Gbagbo fait un coup d’état. M.S.B. : Quand j’ai vu ce titre à la une d’un journal de l’opposition, cela m’a fait sourire. Depuis 2000 ou le président Gbagbo a été élu président de la République, les anciens tenant du pouvoir aujourd’hui dans l’opposition n’ont pas réalisé qu’ils ont perdu le pouvoir et se croit encore aux affaires. C’est pour cette raison qu’ils parlent de coup d’état. Nous savons tous qu’un coup d’état au sens propre, c’est un arrêt brutale d’un pouvoir par les armes. Le sens figuré que le RHDP veut utiliser ici n’est pas approprié pas parce que le président de la République par la dissolution de la CEI et le gouvernement veut faire accélérer le processus électoral bloqué par l’intransigeance du RHDP.

N.V. : Parlant de pouvoir, le RHDP estime que celui de Gbagbo a pris fin en 2005. Il refuse de participer au prochain gouvernement et ne le reconnaîtra pas… M.S.B. : La Constitution a tout prévu. Son article 39 règle ce type de problème en disant que les pouvoirs du président de la République en exercice expirent à la date de la prise de fonction du président élu. Et l’article 48 dit que lorsque les institutions de la République sont menacées d’une manière grave et immédiate, le président de la République prend les mesures exceptionnelles exigées par ces circonstances. Le président est donc en place et prend des mesures au nom de la Constitution ivoirienne. Le Premier ministre et le président de la République ont sans doute leur idée de la composition du nouveau gouvernement. Mais mon avis est qu’en principe, la place de l’opposition n’est pas dans le gouvernement. Elle s’oppose et le pouvoir gouverne. Cela dit, si les élections n’ont pas eu lieu en 2005, c’est parce que le RHDP a envoyé la guerre le 19 septembre. Le président de la République qui voulait qu’on aille vite aux élections avait proposé que nous allions aux élections avec la liste électorale de 2000 parce que chacun des trois grands partis avait gagné avec cette liste de 2000. Le FPI a gagné les présidentielles, le PDCI a gagné les législatives et le RDR a gagné les municipales. C’est le RHDP qui a exigé une nouvelle liste électorale. C’est la confection de cette liste électorale, demandée par eux, qui emmène les nombreux reports de la présidentielle. Le RHDP n’a qu’à s’en prendre à lui-même et non au président de la République qui veut une liste électorale propre pour des élections transparentes gage de paix.

N.V. : L’article 48 est aujourd’hui récusé. M.S.B. : L’opposition doit savoir ce qu’elle veut. On se rappelle que MM. Henri Konan Bédié et Alassane Dramane Ouattara sont candidats par exception grâce à l’article 48. En effet, la limite d’âge est fixée à 75 ans, Bédié en a 76. Normalement il ne pouvait plus être candidat. L’article 35 de la Constitution stipule que pour être candidat, il ne faut jamais s’être prévalu d’une autre nationalité. Tout le monde sait que M. Alassane Dramane Ouattara s’est prévalu de la nationalité burkinabé. Il ne pouvait pas lui non plus être candidat. Quand on se dit démocrate, on respecte la loi dans toute sa rigueur et non de façon sélective.

N.V. : Le directoire du RHDP a appelé les Ivoiriens, les forces politiques et sociales, les travailleurs et les opérateurs économiques à s’opposer par tout moyen à ce qu’il appelle une dictature. N’est-ce pas un discours guerrier ?

M.S.B. : C’est une déclaration très grave qui menace la paix en Côte d’Ivoire. Le RDR a envoyé la guerre dans notre pays et les Ivoiriens sont dans la mi-sère du fait de cette guerre. Alors que le président Gbagbo se bat pour sortir les Ivoiriens de cette mi-sère, voila que le RHDP, qui ne prospère que dans la violence, menace à nouveau la paix dans notre pays. Mais, nous ne sommes pas surpris eu égard à la haine qu’ils nourrissent contre le président Gbagbo. Ils sont aveuglés par la haine qui les empêche d’être lucide et de jouer le rôle d’opposant. A savoir critiquer l’action du gouvernement et faire des propositions constructives. C’est cette haine qui va les perdre tôt ou tard parce que le peuple de Côte d’Ivoire est soudé derrière le président Laurent Gbagbo qui est l’homme de la situation, le seul parmi tous les candidats capable de faire entrer la Côte d’Ivoire dans une nouvelle ère. L’ère de la souveraineté, de la dignité, du développement de notre pays. J’appelle donc le RHDP à prendre de la hauteur car le pays a besoin de paix pour avancer et non de la violence qu’il lui a fait subir depuis le 19 septembre 2002 et qui l’a fait reculer.

Interview réalisée par Herman Bléoué

bleoueherman@yahoo.fr
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