L’attelage que constituent le RDR, le PDCI, le MFA et l’UDPCI a décidé de ne plus reconnaître Laurent Gbagbo comme Chef de l’Etat et exige l’application de l’Accord de Ouaga. Une ligne de défense bien curieuse au regard de l’opportunité qui s’offre à elle de peser sur la sortie de crise.
Au lendemain de la double dissolution de la CEI et du gouvernement, le RHDP fait de la résistance à sa manière. Djédjé Mady a donné le ton le samedi en déclarant que le RHDP ne reconnaît plus Laurent Gbagbo comme chef de l’Etat, au motif que le président ivoirien serait devenu illégitime, aurait perpétré un coup d’Etat et violé la constitution. Ce qui se joue en ce moment entre le Chef de l’Etat et l’opposition ivoirienne va être très déterminant pour la carrière politique des uns et des autres, en ce sens qu’il consacrera soit la maturité et la dextérité politique d’un camp soit le dilettantisme politique d’un autre. Les électeurs en tiendront compte pour élire leur président lors du scrutin à venir. En se lançant dans la contestation de la nouvelle CEI et du nouveau gouvernement, le RHDP joue une bonne séquence, car son action peut le ragaillardir aux yeux de ses militants et de nombreux observateurs, qui estimaient qu’il n’y avait véritablement pas d’opposition à Laurent Gbagbo. En outre, en restant ferme sur ses exigences, l’opposition ivoirienne pourrait mettre Gbagbo et Soro dans de beaux draps. Si ce choix est entériné, le RHDP couperait définitivement l’alibi de Laurent Gbagbo, à savoir, rien ne marche en Côte d’Ivoire parce qu’il gère avec un gouvernement de ‘’crabes, de serpents et de scorpions’’. Avant l’échéance électorale, le RHDP parviendra donc à redorer son blason terni par sa cohabitation très poussée avec les ‘’Refondateurs’’. Les Ivoiriens verront alors dans cette opposition, une alternative sérieuse à exploiter. Donc à première vue, le RHDP peut retourner la situation actuelle en sa faveur, seulement à une seule et unique condition : élaborer une vraie stratégie d’opposition inscrite dans la durée en restant cohérent dans son combat.
Les incohérences d’une résistance
Si d’une part, il apparaît que le RHDP tient un bon filon pour peser sur la scène politique ivoirienne, d’autre part ses premiers pas dans ‘’sa résistance’’ suscitent bien des interrogations. A ce niveau, les arguments du RHDP contre Laurent Gbagbo plaident en sa défaveur. De fait, en déniant toute légitimité au Chef de l’Etat parce que le gouvernement a été dissous, tout comme la CEI, le RHDP rappelle au souvenir des Ivoiriens qu’il était tout à fait disposer à s’éterniser dans sa cohabitation avec Gbagbo tant que ses postes ministériels étaient saufs. Aussi affirmer que Gbagbo est illégitime, c’est gommer des traces de l’histoire qu’il a bel et bien été élu par des Ivoiriens en Octobre 2000. Laurent Gbagbo qui se proclame ‘’l’enfant des élections’’ n’est pas au pouvoir par un coup de force et les circonstances exceptionnelles visées par l’article 39 de la Constitution lui permettent de toujours représenter la Cote d’Ivoire. Le débat sur la légitimité de Laurent Gbagbo est une discussion de cinoques. Cela devient encore plus grave, lorsque le RHDP qui dénie la légitimité de Laurent Gbagbo discute, sans sourciller avec le Premier ministre qu’il a nommé. C’est à y perdre son latin. Car si Gbagbo n’a plus de légitimité, quelle pourrait être celle d’un Premier ministre qu’il a reconduit. Cette structure du RHDP risque de tuer dans l’œuf la résistance de l’opposition. La deuxième mauvaise posture du RHDP a consisté à exiger l’application de Ouaga par Laurent Gbagbo. Ici aussi nul n’est besoin d’être un spécialiste pour voir une erreur gravissime de l’opposition. Une erreur qui frise même le ridicule parce que le RHDP qui n’est d’abord pas signataire de l’Accord de Ouaga, ne peut pas valablement réclamer son application sans revenir sur sa ‘’fatwa’’ déniant la légitimité de Gbagbo.
Une résistance jusqu’à quand ?
A la sortie de l’entretien hier avec le Premier ministre, Djédjé Mady a indiqué que l’opposition n’est pas à la recherche de postes ministériels. Sur ces entrefaits, il a conditionné la participation du RHDP au prochain gouvernement à un retour de l’ancienne CEI. Autant dire que l’opposition s’engage dans une contestation à long terme, dans la mesure où cette condition n’est pas susceptible d’être acceptée par Soro Guillaume encore moins par Laurent Gbagbo, qui se veut l’apôtre d’une nouvelle CEI. C’est donc une guerre des nerfs que le RHDP tente de mener contre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro. La question qui se pose est de savoir pour combien de temps ? Le RHDP qui, tout en vouant Fologo aux gémonies, pratiquait une politique de participation prononcé et manifestait une absence criarde par la culture de l’opposition, inquiète sur sa capacité à s’opposer dans la durée, sans avoir des strapontins ministériels.
Valery Foungbé
Au lendemain de la double dissolution de la CEI et du gouvernement, le RHDP fait de la résistance à sa manière. Djédjé Mady a donné le ton le samedi en déclarant que le RHDP ne reconnaît plus Laurent Gbagbo comme chef de l’Etat, au motif que le président ivoirien serait devenu illégitime, aurait perpétré un coup d’Etat et violé la constitution. Ce qui se joue en ce moment entre le Chef de l’Etat et l’opposition ivoirienne va être très déterminant pour la carrière politique des uns et des autres, en ce sens qu’il consacrera soit la maturité et la dextérité politique d’un camp soit le dilettantisme politique d’un autre. Les électeurs en tiendront compte pour élire leur président lors du scrutin à venir. En se lançant dans la contestation de la nouvelle CEI et du nouveau gouvernement, le RHDP joue une bonne séquence, car son action peut le ragaillardir aux yeux de ses militants et de nombreux observateurs, qui estimaient qu’il n’y avait véritablement pas d’opposition à Laurent Gbagbo. En outre, en restant ferme sur ses exigences, l’opposition ivoirienne pourrait mettre Gbagbo et Soro dans de beaux draps. Si ce choix est entériné, le RHDP couperait définitivement l’alibi de Laurent Gbagbo, à savoir, rien ne marche en Côte d’Ivoire parce qu’il gère avec un gouvernement de ‘’crabes, de serpents et de scorpions’’. Avant l’échéance électorale, le RHDP parviendra donc à redorer son blason terni par sa cohabitation très poussée avec les ‘’Refondateurs’’. Les Ivoiriens verront alors dans cette opposition, une alternative sérieuse à exploiter. Donc à première vue, le RHDP peut retourner la situation actuelle en sa faveur, seulement à une seule et unique condition : élaborer une vraie stratégie d’opposition inscrite dans la durée en restant cohérent dans son combat.
Les incohérences d’une résistance
Si d’une part, il apparaît que le RHDP tient un bon filon pour peser sur la scène politique ivoirienne, d’autre part ses premiers pas dans ‘’sa résistance’’ suscitent bien des interrogations. A ce niveau, les arguments du RHDP contre Laurent Gbagbo plaident en sa défaveur. De fait, en déniant toute légitimité au Chef de l’Etat parce que le gouvernement a été dissous, tout comme la CEI, le RHDP rappelle au souvenir des Ivoiriens qu’il était tout à fait disposer à s’éterniser dans sa cohabitation avec Gbagbo tant que ses postes ministériels étaient saufs. Aussi affirmer que Gbagbo est illégitime, c’est gommer des traces de l’histoire qu’il a bel et bien été élu par des Ivoiriens en Octobre 2000. Laurent Gbagbo qui se proclame ‘’l’enfant des élections’’ n’est pas au pouvoir par un coup de force et les circonstances exceptionnelles visées par l’article 39 de la Constitution lui permettent de toujours représenter la Cote d’Ivoire. Le débat sur la légitimité de Laurent Gbagbo est une discussion de cinoques. Cela devient encore plus grave, lorsque le RHDP qui dénie la légitimité de Laurent Gbagbo discute, sans sourciller avec le Premier ministre qu’il a nommé. C’est à y perdre son latin. Car si Gbagbo n’a plus de légitimité, quelle pourrait être celle d’un Premier ministre qu’il a reconduit. Cette structure du RHDP risque de tuer dans l’œuf la résistance de l’opposition. La deuxième mauvaise posture du RHDP a consisté à exiger l’application de Ouaga par Laurent Gbagbo. Ici aussi nul n’est besoin d’être un spécialiste pour voir une erreur gravissime de l’opposition. Une erreur qui frise même le ridicule parce que le RHDP qui n’est d’abord pas signataire de l’Accord de Ouaga, ne peut pas valablement réclamer son application sans revenir sur sa ‘’fatwa’’ déniant la légitimité de Gbagbo.
Une résistance jusqu’à quand ?
A la sortie de l’entretien hier avec le Premier ministre, Djédjé Mady a indiqué que l’opposition n’est pas à la recherche de postes ministériels. Sur ces entrefaits, il a conditionné la participation du RHDP au prochain gouvernement à un retour de l’ancienne CEI. Autant dire que l’opposition s’engage dans une contestation à long terme, dans la mesure où cette condition n’est pas susceptible d’être acceptée par Soro Guillaume encore moins par Laurent Gbagbo, qui se veut l’apôtre d’une nouvelle CEI. C’est donc une guerre des nerfs que le RHDP tente de mener contre Laurent Gbagbo et Guillaume Soro. La question qui se pose est de savoir pour combien de temps ? Le RHDP qui, tout en vouant Fologo aux gémonies, pratiquait une politique de participation prononcé et manifestait une absence criarde par la culture de l’opposition, inquiète sur sa capacité à s’opposer dans la durée, sans avoir des strapontins ministériels.
Valery Foungbé