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Politique Publié le mardi 16 février 2010 | Le Patriote

Alphonse Djédjé Mady (président du Directoire du RHDP): "Nous ne sommes pas à la recherche de postes ministériels"

Dans le cadre de ses consultations pour la mise en place d’un nouveau gouvernement, le Premier ministre a reçu le Directoire du RHDP hier à la Primature.


Monsieur le président du Directoire, vous venez de rencontrer le Premier ministre, de quoi avez-vous parlé ?
Alphonse Djédjé Mady : Comme vous le savez déjà, le Premier ministre est rentré dans une phase de négociations des acteurs politiques ivoiriens sur l’évolution de la gestion de la crise qui a pris du plomb dans l’aile après la déclaration du Président Gbagbo vendredi dernier. Il a eu à rencontrer les leaders du RHDP à savoir le Président Bédié, le président Alassane, le président Mabri et le président Anaky. Il rencontre ce matin l’organe d’exécution du fonctionnement du directoire du RHDP. Il nous a fait le point de cette situation, ses espoirs et ce qu’il a attend faire. L’attitude du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et pour la paix, qui se réclame de Félix Houphouët Boigny ne peut aucunement fermer la porte au dialogue. Le problème n’est pas à ce niveau. Notre position est celle que vous savez. Le Président Gbagbo en prenant la décision qu’il a eu à prendre, pour nous sort de la Constitution et viole tous les accords qui maintiennent le fonctionnement de l’Etat de Côte d’Ivoire jusqu’à ce jour où vous m’interviewez.
Nous pensons que tant que nous nous trouvons en dehors des accords qui nous lient, nous ne pouvons pas en ce qui concerne le RHDP être intéressé par quelques autres décisions que ce soient. C’est pourquoi, notre premier position est qu’il faut le plus rapidement possible que la Commission électorale indépendante (CEI) soit rétablie dans ses droits et qu’elle se mette au travail pour que nous perdions le moins temps possible. Parce que ce qui sauvera la Côte d’Ivoire, ce n’est pas la gestion malicieuse de la crise, mais c’est d’aller à des élections effectivement crédibles et c’est le cas aujourd’hui, pour que les Ivoiriens d’une manière souveraine comme dans toutes les démocraties, choisissent les responsables qu’il leur faut. Et quand le problème de la liste électorale aura été réglé et que la CEI aura été remise dans ses droits, à partir de ce moment, le RHDP pourra discuter d’autres choses, telle que la formation d’un gouvernement qui, lui-même doit se faire dans le cadre des accords qui nous lient, donc conformément à l’APO, comme par rapport aux accords qui l’ont précédés. Si ce n’est pas le cas, nous ne sommes pas partie prenant et nous ne sommes pas à la recherche de postes ministériels. Si le débat n’est pas recentré, si nous ne nous retrouvons pas dans les accords qui nous lient, le RHDP n’est pas intéressé par la formation d’un gouvernement. Notre priorité, c’est d’aller aux élections avec une CEI indépendante, véritablement indépendante et non une CEI sur mesure. Et cette CEI qui a géré la situation jusqu’à présent, c’est celle issue de Pretoria II et qui a été entérinée par l’APO. Pour nous donc, d’abord le rétablissement de la CEI, qui doit se mettre au travail pour qu’on gagne du temps, aller aux élections le plus rapidement possible. Le problème de gouvernement pour nous est secondaire, cela pourrait venir après. Si cela n’est pas réglé, le RHDP ne serait dans aucun gouvernement.

Si le gouvernement se faisait sans le RHDP, que sera votre position.
ADM : Le RHDP ne sera pas dans le gouvernement, on verra le reste. Si le gouvernement se fait sans le RHDP, ce sera un gouvernement sans le RHDP. Puisque nous disons qu’en dehors des accords qui nous lient, nous ne reconnaissons plus l’autorité du Président Gbagbo. Puisque ce sont ces accords qui font de lui notre président. Si on n’est pas dans ces accords, il ne l’est plus. Qu’il forme un gouvernement ou qu’il ne forme pas un gouvernement, cela ne nous concerne pas.

Quelle a été la réponse du Premier ministre ?
ADM : Il vous le dira quand il viendra à ce micro.

Combien de temps donnez-vous pour le rétablissement de la CEI ?
ADM : Ecoutez, en tant qu’Houphouëtistes, nous avons demandé, même la déclaration qu’on a eu à faire au nom du Directoire, nous avons lancé un appel au facilitateur parce que nous sommes pour le dialogue. Je pense que le Premier ministre va se tourner vers le facilitateur et que des solutions négociées seront proposées. La balle est dans le camp du Premier ministre.

Est-ce à dire que le RHDP n’ira pas à l’élection présidentielle ?
ADM : Nous aviserons. Seulement il faudra aussi savoir s’il y aura élection.

Pensez-vous que Gbagbo va rester sur sa position ?
ADM : Je n’ai pas à penser. On demande à ce que les accords qui nous lient soient respectés. On ne demande pas de penser. S’il y a un accord qui nous lie et qui fait que les gens sont ce qu’ils sont, il faut que ces accords soient respectés. C’est tout. Le PDCI, le RDR, le MFA et l’UDPCI ne sont pas signataire de l’APO, mais nous l’avons cautionné parce qu’il nous conduisait vers la paix et à partir de ce moment, nous sommes parties prenantes de cet accord. On reste donc dans le cadre de cet accord. Quand n’est pas dans le cadre de cet accord là et le Premier ministre qui nous l’a rappelé sait ce que cet accord veut dire, ce que l’accord demande et ce que l’accord ne demande pas. En tout cas, cela demande tout sauf ce que le Président Gbagbo vient de faire.
D’ici la fin de la semaine, les quatre leaders du RHDP animeront un bureau politique commun qui viendra apporter des précisions. Pour l’heure, nos militants et nos sympathisants sont appelés à rester mobilisés pour donner le temps au Premier ministre d’aller vers le facilitateur et de nous envoyer une réponse.
Merci.

Recueillis par Thierry Latt
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