Les Ivoiriens ont-ils tort de traiter la télévision ivoirienne sous Brou Amessan Pierre Israël de " télévision mille collines " ? Ont-ils aussi tort ceux qui affirment que le directeur général de la Rti et sa façon d'utiliser la télévision pour peser sur la conscience des citoyens, peuvent constituer les germes d'une guerre civile ? La RTI est-elle devenue un danger public ? Ce qu'il nous a été donné de voir sur le petit écran de la première chaîne, le dimanche 14 février 2010 aux flashs de 22h et de minuit et le lundi 15 février toute la journée commande qu'on prévienne au lieu de chercher à guérir quand le pays aura brûlé. De quoi s'agit-il ? Voici une télévision publique, la Rti, financée par le contribuable ivoirien par une redevance mensuelle pour son fonctionnement. Elle devrait donc être au service de tous les Ivoiriens. Le chef de l'Etat utilise notre outil commun pour nous adresser son message de dissolution de la Cei et du gouvernement, le vendredi 12 février. Le samedi 13, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) organise une conférence de presse pour donner sa position par rapport à la sortie du président Gbagbo. Invitée, la Rti ne se rend pas à la conférence du Rhdp. Pour informer les Ivoiriens, elle copie une partie du compte-rendu de la télévision française, " France 24 ". Mais, là où il y a amalgame dangereux, c'est que la Rti fait un montage grotesque et honteux en présentant le président Bédié en 1995, au moment où le Fpi avait décrété le boycott actif. Là où le président Bédié parle d'user des articles 10 et 11 de la constitution et de consulter l'Assemblée nationale avant de prendre toute décision en cas de trouble, les journalistes de la Rti font un malheureux raccourci pour justifier l'usage abusif de l'article 48 par le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo. Il y a manifestement intention délibérée de manipuler l'opinion. Cette manière de tronquer l'information n'est pas à l'avantage du directeur général de la Rti Brou Amessan. Pis, elle choque les consciences. Ce montage grossier est, en outre, une licence donnée au camp présidentiel : la RTI devient-elle un danger public ? Les Ivoiriens ont encore en mémoire " à chacun, son petit Blanc " et les conséquences qui en ont découlé. Nous voudrions, en relevant ce montage, dire au directeur général de la Rti, Brou Amessan Pierre Israël, qu'il est certes bon de penser à son poste, mais qu'il est mieux de penser à tout un pays. Le Cnca de Franck Anderson et de Félix Naniho, par son silence, et les journalistes qui s'associent à cette mascarade, sont aussi interpellés pour nous éviter une guerre civile.
Gnamantêh
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