C`est la semaine dernière que le confrère Léon Lébry Francis a présenté son dernier livre intitulé "Le cardinal Bernard Agré, ses grands bonheurs, ses menus secrets". Dans cette interview accordée à notre rédaction le mercredi 10 février 2010, l`auteur situe son œuvre et en dévoile quelques passages très révélateurs.
M. Léon Lébry Francis, vous êtes l`auteur d`un livre-entretien avec Bernard Agré. De quoi parle ce livre ?
Ce livre a été mis en vente, j`allais dire, sorti de l`imprimerie juste avant sa dédicace qui a eu lieu le vendredi 05 février 2010. Alors pourquoi avoir écrit ce livre sur le cardinal Bernard Agré ? J`allais dire pour plusieurs raisons mais on peut en citer deux ou trois. D`abord parce que le cardinal Agré est un grand sachant et vous savez que nous journalistes, on est toujours intéressés par ceux qui savent. Cet homme est aussi une bibliothèque parce qu`il a engrangé beaucoup de connaissances et témoin de beaucoup d`évènements. Et s`il y a une troisième raison, je dirai aussi que c`est parce que le cardinal Agré constitue un héritage. Il nous a laissés, non pas seulement du point de vue de ses mérites apostoliques mais, aussi et surtout de ce qu`il a réalisé. Des œuvres, il a vraiment eu le temps d`en réaliser.
Au-delà, que doit-on retenir de façon résumée de cette œuvre ?
Mais je crois que l`intérêt de ce livre, de ce travail, c`était de faire en sorte qu`il parle de choses dont il n`a pas l`habitude de parler en public ou dans des circonstances où on s`attend à ce qu`il en parle. Ou alors s`il en avait parlé, qu`il aille au-delà de ce qu`il a pu dire jusqu`à maintenant. Et quand j`ai commencé à faire ce travail, j`ai dit au cardinal, si vous acceptez que je fasse cette biographie sur vous, acceptez aussi qu`on parle franchement des choses qui pourraient à la fois intéresser tout le monde, il y va de votre propre réputation et de la mienne. C`est que moi, quand j`interroge, je ne suis pas particulièrement complaisant. Non pas que je n`ai pas de respect, mais il faut aller au bout des choses pour que ça soit intéressant. J`ai donc posé des questions qui me semblaient bien importantes. Je suis sûr que je n`ai pas posé toutes les questions d`abord parce que je ne connais pas toutes les choses sur le cardinal. J`en sais beaucoup mais je n`en sais pas tout. L`objectif que je vise, c`est-à-dire faire connaître surtout, l`homme, sa vie et ses œuvres.
Au nombre des multiples évènements qui ont émaillé la vie du cardinal et qui constituent une bonne expérience pour lui, lequel vous a marqué dans votre entretien ?
C`est toujours difficile de n`en ressortir qu`un seul. On va essayer d`en prendre un ou deux. Un, d`Eglise qui l`a le plus marqué et qui est récent. C`est par exemple l`élection du pape Benoît XVI. Vous savez qu`aucun évêque ivoirien n`avait jamais pu élire un pape. Parce que dès que vous devenez cardinal, vous devenez automatiquement électeur d`un pape s`il y a une élection. Le cardinal Yago, à partir du moment où il était Cardinal, était électeur mais il n`y avait pas eu d`élections jusqu`à ce qu`il parte. Or le cardinal Agré est élevé à la dignité de cardinal en 2001 et en 2005 presque quatre ans après il y a un nouveau pape qu`il faut élire. C`est quelque chose de particulier. Pour la première fois, un Ivoirien fait partie de ceux en vase clos, qui élisent un pape. Vous voyez ce que ça représente à la fois pour cet individu et pour l`église catholique en Côte d`Ivoire !
Et un évènement politique si possible ?
Oui, le plus récent qu`il ait vécu, c`est la crise militaro-politique ou politico-militaire comme on le dit, qui est arrivée à la Côte d`Ivoire. Ce que les gens ont appelé la rébellion de 2002. Tel qu`il le raconte dans le livre, il a essayé d`entrer en contact avec les personnes qui étaient concernées par ça. Le chef de l`Etat actuel et ses adversaires qui étaient dans la rébellion. Il a dit quelles sont les médiations qu`il a menées de son côté. Avant cela, il y a eu le coup d`Etat de 1999, qui a chassé du pouvoir d`Etat le président Henri Konan Bédié. Le cardinal explique la médiation et les conseils qu`il a donnés au général Guéï qui avait pris la succession. Ce que le général Guéï voulait faire à l`encontre du président Bédié. Les conseils qu`il lui a donnés pour qu`il ne fasse pas à Bédié ce qu`il voulait lui faire. Vous voyez, ce sont des prélats, donc ces genres de choses, ils n`en parlent pas en public. Mais ils font des médiations. Il raconte par exemple pour ne citer qu`un seul exemple, comment le général Guéï lui avait dit qu`il allait abattre le président Bédié et comment il lui avait dit de ne pas le fait. Ne le fais pas sinon tu seras maudit ". Moi, je le dis d`une phrase, mais dans le livre, il revient là-dessus. Aussi, a-t-il donné un certain nombre de conseils au général Guéï pour qu`il exerce le mieux possible son pouvoir pour le bonheur des Ivoiriens. Il y en a beaucoup.
Au passage, est-ce que le cardinal a aussi parlé de la mort du général Robert Guéï ?
Evidemment, il y a plusieurs pages là-dessus. Parce que vous pensez bien, si je lui fais vivre son temps de 1968 jusqu`à maintenant, surtout qu`il était archevêque d`Abidjan, je ne pouvais ne pas parler de cela. Ce sont des évènements, des crises qui ont eu lieu quand il était encore en service. Je l`emmène à en parler d`ailleurs. Le général Guéï, avant et après sa prise de pouvoir ainsi que de sa mort. Il revient sur la polémique qu`il y a eu, selon laquelle il aurait livré le général Guéï à ceux qui l`ont tué. Il y a ce qu`il a dit en conférence de presse devant tous les journalistes et puis il y a ce qu`il n`a jamais dit là-dessus. Je n`ai pas dit qu`il s`est réservé de dire aussi. Mais comme c`est une grande occasion à travers ce livre de faire le point, il est donc revenu là-dessus pour dire plus qu`il avait déjà dit jusque-là. La façon dont les choses se sont passées à la cathédrale.
Interview réalisée par
Dieusmonde Tadé
dieusmonde@yahoo.fr
M. Léon Lébry Francis, vous êtes l`auteur d`un livre-entretien avec Bernard Agré. De quoi parle ce livre ?
Ce livre a été mis en vente, j`allais dire, sorti de l`imprimerie juste avant sa dédicace qui a eu lieu le vendredi 05 février 2010. Alors pourquoi avoir écrit ce livre sur le cardinal Bernard Agré ? J`allais dire pour plusieurs raisons mais on peut en citer deux ou trois. D`abord parce que le cardinal Agré est un grand sachant et vous savez que nous journalistes, on est toujours intéressés par ceux qui savent. Cet homme est aussi une bibliothèque parce qu`il a engrangé beaucoup de connaissances et témoin de beaucoup d`évènements. Et s`il y a une troisième raison, je dirai aussi que c`est parce que le cardinal Agré constitue un héritage. Il nous a laissés, non pas seulement du point de vue de ses mérites apostoliques mais, aussi et surtout de ce qu`il a réalisé. Des œuvres, il a vraiment eu le temps d`en réaliser.
Au-delà, que doit-on retenir de façon résumée de cette œuvre ?
Mais je crois que l`intérêt de ce livre, de ce travail, c`était de faire en sorte qu`il parle de choses dont il n`a pas l`habitude de parler en public ou dans des circonstances où on s`attend à ce qu`il en parle. Ou alors s`il en avait parlé, qu`il aille au-delà de ce qu`il a pu dire jusqu`à maintenant. Et quand j`ai commencé à faire ce travail, j`ai dit au cardinal, si vous acceptez que je fasse cette biographie sur vous, acceptez aussi qu`on parle franchement des choses qui pourraient à la fois intéresser tout le monde, il y va de votre propre réputation et de la mienne. C`est que moi, quand j`interroge, je ne suis pas particulièrement complaisant. Non pas que je n`ai pas de respect, mais il faut aller au bout des choses pour que ça soit intéressant. J`ai donc posé des questions qui me semblaient bien importantes. Je suis sûr que je n`ai pas posé toutes les questions d`abord parce que je ne connais pas toutes les choses sur le cardinal. J`en sais beaucoup mais je n`en sais pas tout. L`objectif que je vise, c`est-à-dire faire connaître surtout, l`homme, sa vie et ses œuvres.
Au nombre des multiples évènements qui ont émaillé la vie du cardinal et qui constituent une bonne expérience pour lui, lequel vous a marqué dans votre entretien ?
C`est toujours difficile de n`en ressortir qu`un seul. On va essayer d`en prendre un ou deux. Un, d`Eglise qui l`a le plus marqué et qui est récent. C`est par exemple l`élection du pape Benoît XVI. Vous savez qu`aucun évêque ivoirien n`avait jamais pu élire un pape. Parce que dès que vous devenez cardinal, vous devenez automatiquement électeur d`un pape s`il y a une élection. Le cardinal Yago, à partir du moment où il était Cardinal, était électeur mais il n`y avait pas eu d`élections jusqu`à ce qu`il parte. Or le cardinal Agré est élevé à la dignité de cardinal en 2001 et en 2005 presque quatre ans après il y a un nouveau pape qu`il faut élire. C`est quelque chose de particulier. Pour la première fois, un Ivoirien fait partie de ceux en vase clos, qui élisent un pape. Vous voyez ce que ça représente à la fois pour cet individu et pour l`église catholique en Côte d`Ivoire !
Et un évènement politique si possible ?
Oui, le plus récent qu`il ait vécu, c`est la crise militaro-politique ou politico-militaire comme on le dit, qui est arrivée à la Côte d`Ivoire. Ce que les gens ont appelé la rébellion de 2002. Tel qu`il le raconte dans le livre, il a essayé d`entrer en contact avec les personnes qui étaient concernées par ça. Le chef de l`Etat actuel et ses adversaires qui étaient dans la rébellion. Il a dit quelles sont les médiations qu`il a menées de son côté. Avant cela, il y a eu le coup d`Etat de 1999, qui a chassé du pouvoir d`Etat le président Henri Konan Bédié. Le cardinal explique la médiation et les conseils qu`il a donnés au général Guéï qui avait pris la succession. Ce que le général Guéï voulait faire à l`encontre du président Bédié. Les conseils qu`il lui a donnés pour qu`il ne fasse pas à Bédié ce qu`il voulait lui faire. Vous voyez, ce sont des prélats, donc ces genres de choses, ils n`en parlent pas en public. Mais ils font des médiations. Il raconte par exemple pour ne citer qu`un seul exemple, comment le général Guéï lui avait dit qu`il allait abattre le président Bédié et comment il lui avait dit de ne pas le fait. Ne le fais pas sinon tu seras maudit ". Moi, je le dis d`une phrase, mais dans le livre, il revient là-dessus. Aussi, a-t-il donné un certain nombre de conseils au général Guéï pour qu`il exerce le mieux possible son pouvoir pour le bonheur des Ivoiriens. Il y en a beaucoup.
Au passage, est-ce que le cardinal a aussi parlé de la mort du général Robert Guéï ?
Evidemment, il y a plusieurs pages là-dessus. Parce que vous pensez bien, si je lui fais vivre son temps de 1968 jusqu`à maintenant, surtout qu`il était archevêque d`Abidjan, je ne pouvais ne pas parler de cela. Ce sont des évènements, des crises qui ont eu lieu quand il était encore en service. Je l`emmène à en parler d`ailleurs. Le général Guéï, avant et après sa prise de pouvoir ainsi que de sa mort. Il revient sur la polémique qu`il y a eu, selon laquelle il aurait livré le général Guéï à ceux qui l`ont tué. Il y a ce qu`il a dit en conférence de presse devant tous les journalistes et puis il y a ce qu`il n`a jamais dit là-dessus. Je n`ai pas dit qu`il s`est réservé de dire aussi. Mais comme c`est une grande occasion à travers ce livre de faire le point, il est donc revenu là-dessus pour dire plus qu`il avait déjà dit jusque-là. La façon dont les choses se sont passées à la cathédrale.
Interview réalisée par
Dieusmonde Tadé
dieusmonde@yahoo.fr
