x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mardi 16 février 2010 | Le Mandat

Côte d’Ivoire : Comme un poulet sans propriétaire

La Côte d’Ivoire va mal depuis près de 10 ans aujourd’hui. Loin de sortir de cette situation, le malaise s’est accentué depuis le vendredi dernier 12 septembre parce que Laurent Gbagbo a choisi de faire une sortie inopportune mettant en péril le processus électoral. En cette période aussi sensible, le chef de l’Etat n’a pas trouvé mieux que d’user de l’article 48 de la constitution pour dissoudre le gouvernement et la Commission Electorale Indépendante (Cei). Toute chose qui a aussitôt suscité une vive réaction de la part de l’opposition ivoirienne réunie au sein du Rhdp (Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la Paix). Le Pdci-rda, le Rdr, le Mfa et l’Udpci, ces principaux partis de l’opposition qui constituent cette formation ont été unanimes pour dire qu’ils ne reconnaissent plus Laurent Gbagbo en tant que président de la République de Côte d’Ivoire. Le gouvernement n’existant plus avec un président de la République qui n’est plus considéré comme tel, il va sans dire que la Côte d’Ivoire n’est pas gouvernée en ce moment. Elle devient dès  lors comme un poulet sans propriétaire que n’importe qui peut s’approprier. Un pays qui est désormais livré à lui-même parce qu’il n’existe plus personne à sa tête.

Les dangers qui guettent le pays

La situation dans laquelle est plongée la Côte d’Ivoire depuis le week-end dernier donne des frayeurs. Voici un pays qui a un premier ministre sans ministre et un président de la République destitué par l’opposition. C’est un véritable désordre qui laisse conclure qu’il n’y a plus personne qui dirige ce pays. Ainsi, n’importe qui pourrait se lever et se permettre de prendre le pouvoir pour s’auto- proclamer président de la République. Les opérateurs économiques, les bailleurs de fonds, les investisseurs, les fonctionnaires, les élèves et les étudiants etc… n’ont plus d’interlocuteur qui interviendrait en cas de besoin dans ce pays. Aucune tutelle n’existe plus. Ce sont autant de faits qui risquent, si on n’y prend garde, d’enfoncer encore plus la Côte d’Ivoire dans l’abîme.

Gbagbo en exil à l’intérieur du pays

Le chef de l’Etat s’est retranché depuis le week-end dernier dans la capitale politique à Yamoussoukro. Un déplacement qui suscite diverses interprétations et fait couler beaucoup d’encre et de salive. Pourquoi le chef de l’Etat s’est-il retiré à Yamoussoukro alors qu’Abidjan est sous tension ? Pourquoi ne reste-t-il pas au palais présidentiel pour gérer cette situation difficile dans laquelle il a plongé les ivoiriens ? Ce sont autant de questions qui trottinent sur les lèvres de bon nombre d’Ivoiriens. Pour des membres de l’opposition, une chose est claire, c’est une fuite en avant de Laurent Gbagbo qui refuse d’affronter ses responsabilités. Certains vont jusqu’à penser à un exil, à l’intérieur du pays, du chef de l’Etat. Vrai ou faux ? Ce qui est sûr, Laurent Gbagbo reçoit désormais à Yamoussoukro. Jusqu’à quand cette situation va-t-elle durer ? Nous ne saurions le dire. Mais en attendant, le palais présidentiel reste vide de son locataire. Certainement qu’il est plus facile de sortir du pays en étant de ce côté-là. On ne sait jamais… !

L’armée divisée

L’armée ivoirienne semble fortement secouée par les tensions socio-politiques qui ont cours ces jours-ci dans le pays. Selon des informations, l’affaire Mambé, la dissolution du gouvernement et de la Cei et des rumeurs de mise en résidence surveillée du Chef d’Etat Major, le Général de division Philippe Mangou, auraient fini par diviser les corps habillés. Il se raconte même dans les couloirs du palais présidentiel que le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, n’aurait pas apprécié qu’après les résultats des enquêtes du procureur de la République dans l’affaire fraude à la Cei, que l’armée n’ait pas arrêté Beugré Mambé qui a été inculpé. Tous ces remous au sein de la grande muette auraient créé deux camps des corps habillés. Une partie qui a décidé de demeurer vraiment Républicaine tout en se gardant d’exécuter des ordres suicidaires. Et l’autre qui a décidé de ne faire aucun calcul. On exécute les ordres et c’est tout. Espérons seulement que des ordres visant à faire couler le sang d’innocents ne soient pas donnés à ces éléments. La cohésion, la solidarité et l’esprit républicain devraient pouvoir animer toute l’armée en cette période aussi sensible qui pourrait embraser le pays. La Côte d’Ivoire tient actuellement sur un fil. Il est donc nécessaire que cet autre virage du processus de sortie de crise soit négocié avec sagesse pour éviter que la Côte d’Ivoire plonge dans le chaos.

Lance Touré
lancetoure2006@yahoo.fr
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ