En annonçant le vendredi 12 Février 2010 les grandes décisions que le peuple de Côte-d’Ivoire n’attendait pas, notamment la dissolution du gouvernement et de la commission électorale indépendante, et le maintien du chef du gouvernement, le premier ministre Soro Guillaume ; le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, de façon très subtile a posé une colle au Sécrétaire Général des forces nouvelles. En effet, en indiquant clairement à son premier ministre qu’il attendait de lui, dès le lundi qui suivait, la formation d’un nouveau gouvernement sans les partis politiques, Laurent Gbagbo mettait sans aucun doute, la pression sur le premier ministre Soro Guillaume pour l’obliger à commettre des fautes. Mais, ayant certainement compris le piège, Soro a décidé d’user de son intelligence et même de ruser avec le chef des refondateurs. Il n’a pas attendu pour faire le contraire de ce qui lui était recommandé. D’ailleurs, les débats, aussi bien dans les lieux publics qu’en privé, portaient sur les nouveaux ministres qui seraient connus le lundi. C’est pourquoi, le lundi 15 Février 2010, le chef du gouvernement n’a fait aucune proposition de gouvernement au chef de l’Etat. Il ne s’est pas plié à l’injonction à lui faite par le chef de l’Etat, qui l’attendait pourtant. La communauté nationale et l’opinion locale ont noté cela. Ceci a été la première dribble de Soro. En insistant sur le fait que Soro devait lui présenter un gouvernement dont les membres ne seraient pas politiquement marqués, Laurent Gbagbo voulait lui mettre à dos le Rhdp. Mais, l’ayant compris, Soro commença à faire des consultations au niveau des cadres du Rhdp, relativement au prochain gouvernement. Il n’a pas respecté la parole de son chef Laurent Gbagbo. Voici la deuxième dribble. Le troisième piège que Soro devra s’atteler à éviter, c’est de ne pas associer les forces nouvelles à la nouvelle équipe gouvernementale. S’il arrivait à Soro Guillaume d’ignorer sa famille politique, lors de ses consultations aux fins de recruter l’équipe gouvernementale, les rebelles rebaptisés « forces nouvelles » ne le lui pardonneraient jamais. Ils connaissent bien le langage de la violence, et cela, Soro le sait. Il ne voudra pas commettre d’erreur à ce niveau, sinon, il créera des inimitiés entre ses « frères » et lui. Et là, Soro, en personne pleine de bon sens, ne tombera pas dans cette erreur, aussi facilement, comme un bleu. Si par extraordinaire, Soro choisissait une autre option, il est clair qu’il va se retrouver esseulé, sans soutien, au milieu des refondateurs, qui n’attendent que son affaiblissement, pour le liquider purement et simplement. L’on s’en débarrassera comme un malpropre, et ce sera fini pour ce qui est de sa carrière politique. En tout état de cause, le nouveau gouvernement que présentera Soro à Laurent Gbagbo, devra être la synthèse de tout le gotha politique ivoirien. Ce qui est certain, si Soro n’associe pas le Rhdp et les forces nouvelles, qu’il sache que ses jours, politiquement parlant sont comptés, car, désormais, il sera un homme fragile.
Dos
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