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Politique Publié le mardi 16 février 2010 | Fraternité Matin

Pascal Affi N’Guessan (président du Fpi) : "Nous voulons une CEI avec un Président n`appartenant à aucun bord politique

Vous venez de rencontrer le Premier ministre, de quoi avez-vous parlé ?

(...) Le Premier ministre a décidé d’engager des consultations. Nous avons échangé, nous lui avons communiqué notre entière disponibilité pour appuyer le gouvernement et le Premier ministre. Nous soutenons totalement la décision qui a été prise, parce que nous la considérons comme salutaire. C’est une décision courageuse qui permet au pays de sortir de l’impasse et de restaurer l’autorité de l’Etat. Parce que ces dernières semaines, nous avons observé toutes sortes d’entraves à la mise en œuvre du programme de sortie de crise. Nous avons observé les appels à la désobéissance et à toutes choses qui ne participent pas à la quiétude et qui ne permettent pas au pays d’avancer.

Alors que nos compatriotes soufrent et que le pays est coupé en deux depuis plus de huit ans, nous sommes dans une crise, la pauvreté grandit. Il faut que les acteurs politiques fassent preuve de maturité, que le gouvernement fasse preuve de fermeté pour que la Côte d’Ivoire puisse rapidement sortir de cette crise par des élections.

C’est pour cela que nous soutenons la décision prise par le Président de la République. Et nous avons indiqué au Premier ministre, qui nous a affirmé son engagement à poursuivre l’Accord politique de Ouagadougou, qu’il bénéficie de notre entière disponibilité et de notre soutien total. Que nous comptons sur lui pour que le gouvernement fasse preuve de plus de fermeté et que le programme de sortie de crise soit conduit avec célérité pour que dans les meilleurs délais, nous allions aux élections.



Quelles sont les propositions du Fpi en vue de la formation du nouveau gouvernement ? Avez-vous donné de nouveaux noms de cadres du parti ?

Nous avons dit que nous faisons entièrement confiance au Président et au Premier ministre. Ce n’est pas la présence du Front populaire ivoirien en tant que parti politique qui est importante. Ce qui est important, c’est que la Côte d’Ivoire dispose d’un vrai gouvernement à l’intérieur duquel les ministres vont parler le même langage, faire preuve de solidarité, respecter les institutions de l’Etat et ne vont rien entreprendre pour gêner la marche du gouvernement. Des ministres qui seront au service de l’Etat et de la République, et non au service d’un parti politique. Parce que le gouvernement n’est pas là pour satisfaire les aspirations des partis, mais pour travailler pour la Côte d’Ivoire, les Ivoiriens, et ramener la paix dans notre pays. Et c’est pour cela que nous avons dit que nous ne voulons pas un gouvernement de partis. Nous sommes un parti, donc ce n’est pas notre présence qui est importante. Ce qui est important, c’est que la Côte d’Ivoire dispose d’un vrai gouvernement qui va travailler pour la paix en Côte d’Ivoire et la réunification du pays.



Avez-vous également fait des propositions pour un nouveau format de Commission électorale indépendante ?

La Cei aussi doit être une Cei qui inspire confiance. Nous voulons une Cei avec un président n’appartenant à aucun bord politique. Donc c’est cela qui nous paraît essentiel. Ceci posé, nous faisons confiance au Président de la République et au Premier ministre pour nous proposer une Cei qui ne va pas travailler contre un parti quel qu’il soit, ni pour un parti quel qu’il soit, mais qui va travailler pour des élections transparentes et crédibles. C’est cela qui est important. Pas une Cei au service d’un clan, pas une Cei contre un clan, mais une Cei au service de la transparence et de l’équité dans l’organisation des élections.



Quel commentaire faites-vous de la déclaration du Rhdp, qui dit qu’il ne reconnaît plus l’autorité du Président de la République ?

Le Rhdp dit ne pas reconnaître le Président parce qu’il a fait usage de l’article 48. Mais je pense que le Rhdp oublie que c’est grâce à l’article 48 que leurs candidats sont actuellement dans la course électorale. C’est également grâce à cet article 48 que Beugré Mambé est devenu président de la Cei, puisque cette Cei a été conçue par l’article 48. Donc on ne peut pas jouir des bienfaits d’une disposition de la Constitution, et condamner cette même disposition lorsqu’elle vous porte préjudice parce que vous vous êtes mis hors de la loi. Donc aujourd’hui, les Ivoiriens doivent comprendre que le Rhdp s’est totalement disqualifié et discrédité ; que ce n’est pas une organisation qui mérite la moindre attention de la part des Ivoiriens, parce qu’elle n’est pas là pour travailler pour l’intérêt de la Côte d’Ivoire. Cette organisation n’a pas été créée pour contribuer à ramener la paix en Côte d’Ivoire, mais pour permettre à des individus de poursuivre obstinément des intérêts partisans, pour revendiquer le pouvoir sans chercher à savoir dans quel état se trouve la Côte d’Ivoire. Or le pouvoir d’accord, mais la Côte d’Ivoire d’abord. Et nous, nous voulons le pays, un pays réunifié. Si le Rhdp n’a pas pour intérêt, pour préoccupation la réunification du pays, la paix en Côte d’Ivoire, qu’il soit mis à l’écart et que le gouvernement marche avec les Ivoiriens qui veulent la paix pour le pays.



Propos recueillis par Anassé Anassé
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