La dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (Cei) créera plus de problèmes qu'elle n'en résoudra. Tel est l'avis de la Convention de la société civile ivoirienne (Csci). Celle-ci a produit un communiqué, ce week-end, dans lequel elle partage ses inquiétudes sur les décisions prises vendredi dernier par le chef de l'Etat. « La Csci observe que la dissolution du gouvernement dans le contexte actuel de crise politique profonde crée un vide institutionnel, administratif et politique qui fragilise davantage la Côte d'Ivoire. Elle relève que la dissolution, tant du gouvernement que de la Cei, aura pour effet inéluctable l'éloignement de la perspective de la tenue de l'élection présidentielle maintes fois reportée et dont le premier tour était prévu pour fin février-début mars 2010 conformément au rapport final du dernier Cadre Permanent de Concertation (Cpc) tenu à Ouagadougou le 3 décembre 2009 », peut-on lire dans ce communiqué. Lequel mentionne la position de la société civile : « La Csci, est-il écrit, déplore que cette double mesure de dissolution ait assurément pour conséquence de retarder le règlement des problèmes liés à la sortie de crise (désarmement, réunification, réinsertion, Centre de commandement intégré,…) d'une part. Et des problèmes socioéconomiques auxquels les populations ivoiriennes sont confrontées d'autre part (pauvreté galopante, insécurité, délestage, flambée des prix du carburant, chômage, baisse du pouvoir d'achat…) ». Toutefois, « la Csci recommande, pour ce faire, la mise en place d'un nouveau gouvernement consensuel restreint de vingt membres au maximum dont la mission principale sera d'accélérer le processus de sortie de crise en cours sans compromettre les acquis déjà enregistrés, la reconstitution de la Cei en y intégrant majoritairement la société civile à l'instar des commissions électorales indépendantes des pays tels que le Ghana, le Bénin et l'Afrique du Sud », a expliqué Patrick N'Gouan.
Marc Dossa
Marc Dossa