x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mercredi 17 février 2010 | Le Patriote

Dissolution du gouvernement et de la CEI - En désaccord, ce que Compaoré demande à Gbagbo

Semaine après semaine, l`avenir de la Côte d’Ivoire s`assombrit. Tous les regards se tournent vers le Facilitateur Blaise Compaoré, afin qu’il dissipe les gros nuages qui s’amoncellent dans le ciel, troublant la météo politique ivoirienne. Tous attendent de lui qu’il trouve la solution pour résoudre la nouvelle équation à plusieurs inconnues, posée par Laurent Gbagbo. Blaise Compaoré a pleine conscience des attentes de toute la communauté internationale. Selon les sources très introduites, le Facilitateur, dès l’instant où il a appris la mise en œuvre des menaces dont lui a fait part Laurent Gbagbo en ce qui concerne l’utilisation de l’article 48, avait pris la nette mesure de ses responsabilités. S’il n’a pu, comme souhaité, intervenir à temps auprès des différentes parties pour résoudre la question de la crise des 429.000 pétitionnaires, Compaoré travaille cette fois-ci avec diligence afin qu’il ne soit trop tard.
Ainsi, le Facilitateur aurait préparé un ensemble de cinq « recommandations » qu’il a adressés, hier, à Laurent Gbagbo par le biais de son Représentant permanent en Côte d’Ivoire, Bouraïma Badini. Ces recommandations ont été déjà partagées avec l’ensemble des chefs d’Etat de la sous-région qui se sont réunis hier à Abuja et qui, encore une fois, ont réaffirmé leur « plein soutien » à la facilitation burkinabé.
Ni soutien absolu à l’opposition, ni silence coupable face aux dérives de Gbagbo. Tel pourrait se résumer la lettre recommandée de deux pages dactylographiées, transmise à Gbagbo par Blaise Compaoré. Notre correspondant à Lagos a pu jeter un coup d’œil sur cette lettre qui circule dans les valises diplomatiques. La crise ivoirienne a figuré au nombre des quatre dossiers épineux. "Le sommet devrait prendre des décisions fermes pour résoudre ces problèmes auxquels font face certains pays de la région", a déclaré Mohammed Ibn Chambas, président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO).
Le président burkinabé qui entend, « avec sang froid » résoudre la crise, a eu le soutien de tous.

Pour lui, il n’est pas question de remettre en cause, les acquis du processus électoral, aussi bien sur le cadre institutionnel que sur les avancées obtenues dans l’identification.
La CEI : Le Président burkinabé est très ferme. Compaoré a demandé à Laurent Gbagbo de mettre en place une Commission électorale qui respecte l’accord de Pretoria. Autrement dit, la Commission électorale dissoute doit être remise en selle. Il n’est pas question de revoir la composition encore moins d’en modifier les missions. C’est à elle que reviendra la mission d’organiser le scrutin électoral et d’en proclamer les résultats. Selon notre source, la « crise de confiance » étant arrivée à ce point, Compaoré ne voit pas d’inconvénient à ce que le président Robert Mambé et ses collaborateurs dont les têtes sont réclamées par le camp présidentiel, déposent leur démission ou soient amenés à le faire.
Toutefois, selon la logique du Facilitateur, les partis politiques dont ils sont originaires procéderont, automatiquement, à leur remplacement. Et le président de la CEI sera désigné à la suite d’une élection interne au sein de l’Institution conformément à l’accord de Pretoria. Le débat qui a cours à Abidjan sur la cooptation d’un membre de la soi-disant « société civile ivoirienne » n’est que pure vue de l’esprit.
Le gouvernement : la deuxième chose que le Chef de l’Etat burkinabé « recommande » à Laurent Gbagbo, c’est la constitution, très rapide, d’un gouvernement qui respecte « l’accord de Linas-Marcoussis ». En ramenant Laurent Gbagbo aussi loin dans l’histoire, c’est-à-dire à janvier 2003, c’est pour lui rappeler que l’accord politique de Ouagadougou dont il est le parrain, n’a pas créé ex nihilo et a clairement indiqué être adossé aux accords qui l’ont précédé, dont celui qui a été signé dans la banlieue parisienne. Marcoussis a tracé les contours du gouvernement pour gérer la transition. Depuis 2003 à ce jour, c’est un gouvernement politique au sein duquel doivent nécessairement figurer les différents signataires de l’accord. Ils sont au nombre de dix. Dans l’esprit du Facilitateur, composer un gouvernement réunissant seulement camp présidentiel et Forces Nouvelles, revient à violer l’APO. Blaise Compaoré refuse de s’appesantir sur les noms. Pour lui, l’essentiel est que les fils de la Côte d’Ivoire se reconnaissent dans un gouvernement avec une répartition équitable des postes à pourvoir.

Saurait-il en être autrement quand on sait que depuis avril 2007, le gouvernement a mis en place les instruments pour organiser les élections. Les membres de cette équipe sont instruits du processus. Est-il de bon sens, alors que nous nous trouvons à quelques mois de la date officielle du scrutin, de les changer et d’en proposer de nouveaux ? Ces derniers, vont prendre des semaines pour s’installer, composer leur cabinet et s’imprégner des dossiers. Cette stratégie vise à gagner du temps et elle ne saurait prospérer chez le Facilitateur.
Le troisième point des recommandations de Blaise Compaoré porte sur la mise en œuvre du processus qui devra se traduire par une plus grande lisibilité sur le processus. Il a aussi demandé à ce que le nouveau gouvernement qui sera formé « ait une feuille de route claire » pour organiser les élections dans les plus brefs délais. Il se murmure par contre que le camp présidentiel qui l’a sollicité, pourrait bénéficier d’une rallonge de deux à quatre semaines du contentieux portant sur la liste électorale. Par contre, tous les actes et autres jugements posés par des magistrats en mission, en violation du mode opératoire, seront passés au crible afin que, comme le souhaitent l’ensemble des protagonistes, aucun Ivoirien ne soit injustement exclu de la liste électorale.
Les deux autres recommandations portent toujours sur la gestion du contentieux électoral. Elles demandent que le comité de suivi mis en place par le Premier ministre dans le cadre du règlement de l’affaire du contentieux soit réelleemnt opérationnel et qu’en plus de la CEI, l’ensemble des structures techniques puissent avoir un droit de regard sur le processus étant entendu que la Commission demeure le maître d’œuvre de l’organisation des élections. S’agissant de la liste de 1033000 "cas litigieux", Compaoré a recommandé qu’une « solution rapide » soit trouvée.
Comme on le voit, Blaise Compaoré n’a pas abandonné la crise ivoirienne. Pris de court par les dernières décisions de Gbagbo, il s’est donné du temps pour observer et trancher.
Si réellement le camp présidentiel a de l’égard pour la facilitation, il doit, logiquement, se plier à ses recommandations. A moins que Gbagbo comme cela se dit, n’ait définitivement froissé l’APO et rangé Compaoré dans le placard des médiateurs qu’il a grillés depuis 2002.

Charles Sanga
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ