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Économie Publié le mercredi 17 février 2010 | Le Patriote

Délestage : Délestages intempestifs à Abidjan et l’intérieur du pays

Deux semaines après le début du délestage dans le pays, les populations sont déjà essoufflées. La situation devient intenable pour les ménages, même s’ils essaient de s’en accommoder. Et des dents commencent à sérieusement grincer…

Cadre dans une banque de la place, Mme Konan Marguerite avait pour habitude de faire ses provisions pour la semaine. Les coupures d’électricité lui ont imposé une nouvelle façon de procéder. « Désormais, je suis obligée de faire le marché au jour le jour pour éviter que les produits se décomposent. C’est pénible surtout pour nous qui sommes en activité de façon permanente », regrette t-elle. Comme le souligne Mme Konan, les produits alimentaires tels que la viande, le poisson, les condiments, les produits laitiers sont très difficiles à conserver dans cette période de grande chaleur. Et lorsqu’il y a interruption de l’électricité pendant plusieurs heures voire plusieurs jours, il est normal que ces produits périssent.
Boutiquier de son état, au quartier Bia Sud de Koumassi, Abdoulaye Barry, tout en confirmant cette évidence, nous dévoile son astuce pour éviter les dégâts : « Je ne peux pas prendre le risque de faire des provisions de yaourt, de beurre et de jus, etc. Parce que les premiers jours du délestage, j’ai dû jeter à la poubelle, la totalité de mes produits alimentaires ». De toute évidence, avec le délestage, le risque d’intoxication est de plus en plus grand dans les ménages.
En plus de l’insécurité alimentaire qui menace chaque jour les populations, ces dernières sont confrontées à l’insécurité sur le terrain. En effet, nombreuses sont les familles qui dorment à l’air libre sous cette chaleur étouffante, accentuée par les coupures d’électricité ; ou encore avec portes et fenêtres grandement ouvertes. Les populations sont ainsi exposées à l’insécurité qui n’arrête de grandir sur le terrain. « Dans notre cour, chacun s’est acheté un petit matelas pour se coucher dehors, car dans la maison, il fait excessivement chaud la nuit. Mais certains préfèrent rester dans les chambres avec les fenêtres ouvertes. Ce n’est pas très prudent mais nous n’avons pas le choix » reconnaît M. Soumahoro, habitant d’Abobo Avocatier, avec une pointe d’impuissance.

Dommages sur appareils
L’insécurité n’est pas le seul impact du délestage sur les ménages. Les endommagements des appareils électriques et électroniques sont également très fréquents en cette période. À Port-Bouët, Mlle Kouassi L. n’a eu que ses yeux pour pleurer lorsqu’à la suite d’une coupure d’électricité son poste téléviseur a pris un coup. « Lorsque je l’ai emmené chez le réparateur, il a confirmé que le choc était dû à une surcharge d’intensité » explique t-elle. C’est la même rengaine chez M. Coulibaly, qui a vu son climatiseur s’enfumer « au milieu de la nuit » à cause d’une baisse de tension. Il y a quelques semaines sur le boulevard VGE à Marcory, une maison a pris feu. Pour M. Traoré Dramane, le propriétaire des lieux, ce sont les coupures de courant qui ont provoqué un court-circuit. « Le courant a été interrompu plus de 5 fois cette seule journée, et chaque fois, je débranchais et rebranchais les appareils électriques », témoigne t-il.

Impacts économiques
En plus des ménages, les supermarchés ne sont pas épargnés. Là-bas, la situation n’est guère plus reluisante. Récemment, un supermarché, bien connu de la place, a refusé du monde, pour cause de délestage. Des personnes qui avaient pour habitude de se restaurer dans cette grande surface, ont dû vider les lieux pour aller voir ailleurs. Cela va certainement se ressentir sur le chiffre d’affaires de ce supermarché. De plus, cette structure est obligée de fonctionner avec un groupe électrogène, et cela occasionne des coûts supplémentaires.
Au-delà de tous ces aspects, c’est le pays qui tourne au ralenti. En effet, le délestage impacte négativement sur le fonctionnement socio-économique. Les établissements sanitaires, scolaires, les entreprises industrielles souffrent de cette situation dramatique. Beaucoup d’industriels ont arrêté leur production par manque d’électricité. L’administration est devenue de plus en plus lente et les services sont au rabais. Dans les tours administratives, les travailleurs sont obligés de monter les escaliers avec des torches à la main puisque les ascenseurs sont privés d’électricité. Par ailleurs, le cas des Chu et hôpitaux où les cadavres sont en décomposition est patent. Dans les pharmacies, les vaccins qui doivent être gardés dans des chambres froides, sont automatiquement abîmés, en cas de coupure de courant.
Toute cette situation fragilise davantage l’économie nationale et elle est partie pour durer environ 4 mois selon les spécialistes.
Sogona Sidibé
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