Incertitude sur le processus électoral - Abidjan va perdre la tenue des assemblées annuelles de la Bad

L’incertitude qui plane sur la tenue des élections en Côte d’Ivoire n’est pas faite pour arranger les choses. En effet, de sources bien introduites, l’on vient d’apprendre que la récente mission ivoirienne qui a séjourné en Tunisie, pays qui abrite actuellement le siège de la Bad (Banque africaine de développement) a quitté Tunis en perdant quelque peu sa sérénité. La situation qui prévaut actuellement en Côte d’Ivoire rend sceptique la Banque africaine de développement quant à la tenue des assemblées annuelles de cette institution, prévues les 28 et 29 mai 2010. Selon certaines informations, c’est la certitude de la tenue des élections en octobre 2009 qui a amené cet organisme à accepter la tenue des assemblées annuelles. Mais les reports (novembre, fin février-début mars) et les doutes qui persistent ont fini par convaincre cette banque que les conditions ne sont pas encore réunies en Côte d’Ivoire pour abriter cette réunion. Surtout qu’à cette rencontre, l’on devra enregistrer la présence de très hautes personnalités. Avec les récents événements (dissolution du gouvernement et de la CEI, l’autorité non reconnue du Chef de l’Etat par l’opposition significative, les manifestations de rue qui vont crescendo, etc.), la destination Côte d’Ivoire semble ne plus être sûre. « Les conditions sécuritaires ne sont pas réunies et la Côte d’Ivoire ne baigne pas dans un climat apaisé. Une rencontre, où il y aura des bailleurs de fonds, n’est pas une mince affaire. Il faudrait que toutes les conditions soient réunies. En tout cas, la Bad n’acceptera pas de mener à l’abattoir des personnalités. La Côte d’Ivoire le sait puisque ce sont les conditions sécuritaires qui ont amené la Bad à délocaliser son siège en Tunisie », a dit hier, sous le couvert de l’anonymat, un diplomate. Quant au ministre d’Etat, ministre du Plan et du développement, Paul-Antoine Bohoun Bouabré, également gouverneur de la Bad pour la Côte d’Ivoire, il sait que malgré ses efforts, ce ne sera pas facile tant que toutes les conditions ne seront pas réunies d’ici les prochaines assemblées annuelles.

Jean Eric ADINGRA