A défaut de l'avoir eu hier comme annoncé par certains confrères, le nouveau gouvernement sera sans doute rendu public dans les prochains jours. Après les consultations du Premier ministre. En attendant son officialisation, le nouveau Gouvernement pourrait occasionner de grands départs du côté du FPI et du camp présidentiel.
Si l'on s'en tient aux interprétations diverses de la déclaration faite par Laurent Gbagbo le 12 février dernier, le prochain gouvernement devrait non seulement échapper aux chapelles politiques mais aussi et surtout être restreint au strict minimum. Des gens parlent de 15 à 20 membres tout au plus. Jusque-là, le RHDP dit ne pas reconnaître ce nouveau gouvernement qui, du reste, ne l'intéresse pas. L'on ne saurait donc parler de départ de ministres PDCI-RDA, RDR, UDPCI et MFA, puisqu'a priori, ces partis ne veulent ni retirer ni envoyer de ministre dans la prochaine équipe. C'est dans le camp de Laurent Gbagbo, c'est-à-dire au FPI, au CNRD et au camp présidentiel que de grands départs s'annoncent. Du moins, si l'on en croit aux indiscrétions des couloirs du pouvoir. Des départs, et non des moindres, pour diverses raisons politiques, économiques et stratégiques, mais aussi pour des problèmes de personnes au tour du Chef qui pourrait profiter de la retouche du Gouvernement pour régler certains problèmes qui l'embarrassaient depuis. Entre autres voici ceux dont les noms reviennent de plus en plus :
- Michel Amani Nguessan. Ex-ministre de la Défense. Avant ce portefeuille, il avait celui de l'Education Nationale jusqu'en mars 2007. Il est dans les différents gouvernements depuis octobre 2000. Il est donc un baobab du système Gbagbo. Il devrait quitter le gouvernement cette fois-ci, parce qu'il ne maîtriserait pas les questions militaires. Surtout en ces périodes décisives. Il lui est reproché de ne pas avoir la main sur l'armée. Pis, il aurait du mal à s'entendre avec Bertin Kadet, le Conseiller spécial de Gbagbo en charge des questions militaires et de l'équipement militaire.
- Christine Adjobi Nébout. Ex-ministre de la Lutte contre le SIDA, un démembrement du Ministère de la Santé. Elle est au gouvernement depuis plus de 5 ans. Or, Gbagbo ne voudrait plus des ministères dérivés qu'il souhaiterait revoir rattachés. On dit de Christine Adjobi, une cousine de Simone Gbagbo, mais, selon des indiscrétions, apparemment, elle ne s'entendrait plus avec la Première Dame qui s'investit personnellement dans la lutte contre le SIDA.
- Hubert Oulaye. Ex-ministre de la Fonction Publique et de l'Emploi. Il est un des pions clé du système Gbagbo, au gouvernement depuis octobre 2000. Mais, son aura aurait baissé depuis qu'à une rencontre à la résidence des Gbagbo, Simone Gbagbo l'aurait vertement tancé. Comme si cela ne suffisait pas, le président Gbagbo n'a pas pris de gant pour pointer le doigt sur lui, à l'ENA, en dénonçant la corruption et la Fraude aux différents concours. La crise de l'emploi et les dysfonctionnements de l'administration auraient sans doute sonné son glas.
- Léon Monnet. Ex-Ministre des Mines et de l'Energie. Au FPI, on estime qu'il y a trop de scandales dans le secteur pétrolier et d'hydrocarbure. Le fait que Gbagbo ait récemment limogé le directeur des Hydrocarbures au nez et à la barbe de Monnet, devrait être perçu comme un signal fort. En plus, la gestion du délestage qui plonge les Ivoiriens dans le noir n'est pas de nature à redorer son blason. Le problème de la SIR en déclin, ses palabres avec le PCA de la SIR qui est l'oncle de Gbagbo, ne militent pas en sa faveur. Pour tout clore, Monnet n'aurait pas de poigne à la base, dans les 3A pour maintenir le bastion du FPI.
-Sébastien Dano Djédjé. Ex-ministre de la Réconciliation Nationale. Natif de Gagnoa comme le Chef de l'Etat, il est au gouvernement depuis 2000. Il devrait, dit-on, constituer une sorte de pilier sur lequel Gbagbo devrait se reposer quant au règlement des problèmes locaux. Mais, selon les critiques, il ne le ferait pas, au point où Simone Gbagbo se déplace souvent à Gagnoa pour le faire. Et cela, les cadres et élus de Gagnoa s'en plaignent. Au FPI, il se dit qu'il est lessivé par la politique. Une façon de dire qu'il n'a plus de l'entrain.
- Désiré Assignini Tagro. Ex-Ministre de l'Intérieur. Il totalise environ 7 ans au gouvernement. Homme orchestre des stratégies du régime, il est celui qui a conduit les négociations de Ouagadougou avec les rebelles qui ont donné l'Accord Politique de Ouagadougou. Il est aussi celui dont l'intrusion dans l'Affaire de la CEI a envenimé et accéléré les choses. Il devrait être l'omniprésent de tous les gouvernements, mais dans les circonstances actuelles, au FPI, on pense qu'il est à sacrifier. Ne serait-ce que pour envisager la suite des événements. En sa défaveur, des gens évoquent trop de plaintes des Ivoiriens pour des tracasseries à la demande du passeport biométrique. L'on dit aussi que son grand activisme dans le problème de la CEI met Gbagbo en mauvaise posture. Puis, son conflit de leadership avec Bohoun Bouabré à Issia.
-Paul Antoine Bohoun Bouabré. Ex-Ministre du Plan et du Développement. L'argentier du système Gbagbo, il est au gouvernement depuis 2000, d'abord comme Ministre de l'Economie et des Finances. Au sein même du FPI, l'on dit que son omniprésence devient gênante. Sa toute puissance inquiète plus d'un qui demandent que lui aussi sorte du Gouvernement pour qu'il démontre enfin ce qu'il peut faire sur le terrain sans la couverture de ministre. Dans le conflit de leadership qui l'oppose à Tagro à Issia, l'on estime que Gbagbo ne saurait remercier le Ministre de l'Intérieur et le laisser en place. Ce serait lui donner l'arme d'achever l'autre. Ce qui ne serait pas bon pour le parti. Il vaudrait donc mieux dégager les deux, quitte à placer un autre pion de la région.
- Mel Eg Théodore. Ex-Ministre de la Ville et de la salubrité urbaine, un démembrement du Ministère de l'Urbanisme. Président de l'UDCY, il s'est jeté dans le camp présidentiel. Au gouvernement depuis les accords de Marcoussis en 2003, son ministère n'a jusque-là donné aucun résultat, en dehors des grands discours de l'homme autour de Laurent Gbagbo. Le carrefour Indenié, premier chantier appelé jardin de Mel, n'est qu'une grande désillusion. Dans le camp présidentiel justement, on estime que le regroupement des ministères doit le faire partir pour qu'il se consacre mieux à la propagande de Gbagbo, s'il est vraiment sincère.
- Gilbert Bleu Lainé. Ex-Ministre de l'Education Nationale. Transfuge de l'UDPCI, il est DDC de Gbagbo à Man. et Alphonse Douaty, ex-Ministre de la Production Animale et des ressources Halieutiques sont considérés comme restants.
Eddy PEHE
Si l'on s'en tient aux interprétations diverses de la déclaration faite par Laurent Gbagbo le 12 février dernier, le prochain gouvernement devrait non seulement échapper aux chapelles politiques mais aussi et surtout être restreint au strict minimum. Des gens parlent de 15 à 20 membres tout au plus. Jusque-là, le RHDP dit ne pas reconnaître ce nouveau gouvernement qui, du reste, ne l'intéresse pas. L'on ne saurait donc parler de départ de ministres PDCI-RDA, RDR, UDPCI et MFA, puisqu'a priori, ces partis ne veulent ni retirer ni envoyer de ministre dans la prochaine équipe. C'est dans le camp de Laurent Gbagbo, c'est-à-dire au FPI, au CNRD et au camp présidentiel que de grands départs s'annoncent. Du moins, si l'on en croit aux indiscrétions des couloirs du pouvoir. Des départs, et non des moindres, pour diverses raisons politiques, économiques et stratégiques, mais aussi pour des problèmes de personnes au tour du Chef qui pourrait profiter de la retouche du Gouvernement pour régler certains problèmes qui l'embarrassaient depuis. Entre autres voici ceux dont les noms reviennent de plus en plus :
- Michel Amani Nguessan. Ex-ministre de la Défense. Avant ce portefeuille, il avait celui de l'Education Nationale jusqu'en mars 2007. Il est dans les différents gouvernements depuis octobre 2000. Il est donc un baobab du système Gbagbo. Il devrait quitter le gouvernement cette fois-ci, parce qu'il ne maîtriserait pas les questions militaires. Surtout en ces périodes décisives. Il lui est reproché de ne pas avoir la main sur l'armée. Pis, il aurait du mal à s'entendre avec Bertin Kadet, le Conseiller spécial de Gbagbo en charge des questions militaires et de l'équipement militaire.
- Christine Adjobi Nébout. Ex-ministre de la Lutte contre le SIDA, un démembrement du Ministère de la Santé. Elle est au gouvernement depuis plus de 5 ans. Or, Gbagbo ne voudrait plus des ministères dérivés qu'il souhaiterait revoir rattachés. On dit de Christine Adjobi, une cousine de Simone Gbagbo, mais, selon des indiscrétions, apparemment, elle ne s'entendrait plus avec la Première Dame qui s'investit personnellement dans la lutte contre le SIDA.
- Hubert Oulaye. Ex-ministre de la Fonction Publique et de l'Emploi. Il est un des pions clé du système Gbagbo, au gouvernement depuis octobre 2000. Mais, son aura aurait baissé depuis qu'à une rencontre à la résidence des Gbagbo, Simone Gbagbo l'aurait vertement tancé. Comme si cela ne suffisait pas, le président Gbagbo n'a pas pris de gant pour pointer le doigt sur lui, à l'ENA, en dénonçant la corruption et la Fraude aux différents concours. La crise de l'emploi et les dysfonctionnements de l'administration auraient sans doute sonné son glas.
- Léon Monnet. Ex-Ministre des Mines et de l'Energie. Au FPI, on estime qu'il y a trop de scandales dans le secteur pétrolier et d'hydrocarbure. Le fait que Gbagbo ait récemment limogé le directeur des Hydrocarbures au nez et à la barbe de Monnet, devrait être perçu comme un signal fort. En plus, la gestion du délestage qui plonge les Ivoiriens dans le noir n'est pas de nature à redorer son blason. Le problème de la SIR en déclin, ses palabres avec le PCA de la SIR qui est l'oncle de Gbagbo, ne militent pas en sa faveur. Pour tout clore, Monnet n'aurait pas de poigne à la base, dans les 3A pour maintenir le bastion du FPI.
-Sébastien Dano Djédjé. Ex-ministre de la Réconciliation Nationale. Natif de Gagnoa comme le Chef de l'Etat, il est au gouvernement depuis 2000. Il devrait, dit-on, constituer une sorte de pilier sur lequel Gbagbo devrait se reposer quant au règlement des problèmes locaux. Mais, selon les critiques, il ne le ferait pas, au point où Simone Gbagbo se déplace souvent à Gagnoa pour le faire. Et cela, les cadres et élus de Gagnoa s'en plaignent. Au FPI, il se dit qu'il est lessivé par la politique. Une façon de dire qu'il n'a plus de l'entrain.
- Désiré Assignini Tagro. Ex-Ministre de l'Intérieur. Il totalise environ 7 ans au gouvernement. Homme orchestre des stratégies du régime, il est celui qui a conduit les négociations de Ouagadougou avec les rebelles qui ont donné l'Accord Politique de Ouagadougou. Il est aussi celui dont l'intrusion dans l'Affaire de la CEI a envenimé et accéléré les choses. Il devrait être l'omniprésent de tous les gouvernements, mais dans les circonstances actuelles, au FPI, on pense qu'il est à sacrifier. Ne serait-ce que pour envisager la suite des événements. En sa défaveur, des gens évoquent trop de plaintes des Ivoiriens pour des tracasseries à la demande du passeport biométrique. L'on dit aussi que son grand activisme dans le problème de la CEI met Gbagbo en mauvaise posture. Puis, son conflit de leadership avec Bohoun Bouabré à Issia.
-Paul Antoine Bohoun Bouabré. Ex-Ministre du Plan et du Développement. L'argentier du système Gbagbo, il est au gouvernement depuis 2000, d'abord comme Ministre de l'Economie et des Finances. Au sein même du FPI, l'on dit que son omniprésence devient gênante. Sa toute puissance inquiète plus d'un qui demandent que lui aussi sorte du Gouvernement pour qu'il démontre enfin ce qu'il peut faire sur le terrain sans la couverture de ministre. Dans le conflit de leadership qui l'oppose à Tagro à Issia, l'on estime que Gbagbo ne saurait remercier le Ministre de l'Intérieur et le laisser en place. Ce serait lui donner l'arme d'achever l'autre. Ce qui ne serait pas bon pour le parti. Il vaudrait donc mieux dégager les deux, quitte à placer un autre pion de la région.
- Mel Eg Théodore. Ex-Ministre de la Ville et de la salubrité urbaine, un démembrement du Ministère de l'Urbanisme. Président de l'UDCY, il s'est jeté dans le camp présidentiel. Au gouvernement depuis les accords de Marcoussis en 2003, son ministère n'a jusque-là donné aucun résultat, en dehors des grands discours de l'homme autour de Laurent Gbagbo. Le carrefour Indenié, premier chantier appelé jardin de Mel, n'est qu'une grande désillusion. Dans le camp présidentiel justement, on estime que le regroupement des ministères doit le faire partir pour qu'il se consacre mieux à la propagande de Gbagbo, s'il est vraiment sincère.
- Gilbert Bleu Lainé. Ex-Ministre de l'Education Nationale. Transfuge de l'UDPCI, il est DDC de Gbagbo à Man. et Alphonse Douaty, ex-Ministre de la Production Animale et des ressources Halieutiques sont considérés comme restants.
Eddy PEHE
