A situation exceptionnelle, événement exceptionnel. Les quatre leaders du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix animeront un giga meeting le samedi prochain au stade municipal d’Abobo. Depuis la création du mouvement houphouëtiste, le 18 mai 2005, c’est la première fois qu’Alassane Dramane Ouattara, Henri Konan Bédié, Mabri Toikeusse et Anaky Kobena animeront ensemble un meeting. Certes, il y a eu la convention du PDCI-RDA en 2005 où le président du RDR, le docteur Alassane Dramane Ouattara, s’était rendu au Parc des Sports de Treichville pour soutenir son « aîné », la convention du RDR en octobre 2008 où le PDCI-RDA, l’UDPCI et le MFA étaient représentés au plus haut niveau. Il y a eu également des rencontres au sommet à chaque fois que le besoin se faisait sentir. Il y a même eu le grand meeting du RHDP en 2005 au Parc des Sports animé par les responsables du directoire du RHDP. Mais un meeting où l’on retrouve à la fois les quatre leaders de la grande famille des Houphouëtistes sera quelque chose d’inédit. Aujourd’hui, la grande rencontre du samedi en présence des chefs de file du mouvement houphouëtiste s’est imposée au vu de l’actualité. Les Houphouétistes ont jugé l’heure suffisamment grave pour qu’à cette grande réunion de famille, personne ne manque à l’appel. Aujourd’hui plus que jamais, ont-ils estimé, face à la dérive totalitaire du pouvoir FPI, la Côte d’Ivoire a besoin de l’union sacrée des fils de Félix Houphouët-Boigny., car avec le coup d’Etat institutionnel que vient de faire Laurent Gbagbo, la Côte d’Ivoire est ébranlée dans ses fondements. Pire. Les acquis du Sage de Yamoussoukro, leur grand inspirateur, sont menacés. Ils en viennent à la conclusion que ceux qui ont entrepris d’ « effacer Houphouët » ont décidé de mettre à exécution leur malheureux dessein. La cohésion sociale et l’unité nationale sont plus que jamais compromises. Alors, les héritiers politiques du « vieux » ont décidé de faire barrage à cette entreprise. Pour eux, pour des considérations essentiellement partisanes, le FPI et Laurent Gbagbo ont décidé de s’attaquer aux valeurs sur lesquelles s’est fondée la Côte d’Ivoire. A savoir la fraternité, la tolérance et la paix. Or, se sont-ils rendus compte, le FPI et Laurent Gbagbo dressent les Ivoiriens les uns contre les autres. Ils sont sûrs d’une chose : parce que Gbagbo a peur de perdre les élections. Alors, sur des bases arbitraires et avec la complicité de certains magistrats aux ordres, on fait de milliers d’Ivoiriens des apatrides, pensant réduire ainsi l’électorat d’un autre candidat. Il veut prendre le processus électoral en otage, parce qu’il redoute le verdict du peuple. Pour arriver à ses fins, le candidat de la minorité présidentiel et son camp sont prêts à tout, même à salir l’honorabilité d’honnêtes citoyens dont pourtant il devrait saluer et reconnaître le travail fait. Pour éviter le tribunal du peuple, Gbagbo est prêt à maintenir le peuple dans la misère et à prolonger ses souffrances. Que le peuple grève. On s’en fout. De toutes les façons, les caisses de l’Etat sont encore pleines. On peut toujours se servir. C’est pourquoi, Ouattara, Bédié, Mabri et Anaky qui sont les gardiens de l’héritage du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne ont décidé de sonner le tocsin de la révolte pour dire non à l’imposture. Le giga meeting du samedi prochain, selon ses organisateurs, sera donc l’occasion pour les leaders du RHDP de non seulement battre le rappel des troupes, mais aussi, de parler à leurs militants et dire au peuple de Côte d’Ivoire de se tenir prêt. Car une minorité a décidé de ruiner tous les acquis glanés durant quatre décennies. Le meeting du samedi prochain sera donc le véritable point de départ des actions que compte mener l’opposition pour faire échouer le braquage électoral que s’apprête à faire le candidat du FPI, Laurent Gbagbo. Avant cette date, des meetings éclatés sont prévus le jeudi à 16 heures dans les 13 communes du District d’Abidjan, à Bingerville, à Dabou et à Grand Bassam.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly