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Politique Publié le mercredi 17 février 2010 | AFP

Cédéao: préserver la paix à tout prix en Côte d`Ivoire

ABUJA - Les dirigeants ouest-africains ont demandé aux dirigeants ivoiriens de préserver la paix civile à tout prix après la dissolution surprise du gouvernement et de la commission électorale la semaine dernière par le président Laurent Gbagbo.

Réunis en sommet régional mardi pour une journée à Abuja, les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (Cédéao) ont aussi regretté "une rechute" de la démocratie dans la région avec les crises politiques au Niger et en Guinée.

En Côte d`Ivoire, "ils ont appelé la classe politique ivoirienne à faire tout ce qui était possible pour préserver le processus de paix", selon un communiqué de l`organisation qui regroupe 15 pays publié dans la nuit de mardi à mercredi après la réunion à huis clos.

"Les chefs d`Etat ont exprimé leur préoccupation sur la récente dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante qui, ont-ils dit, va retarder un peu plus les élections", selon le texte.

Le président Gbagbo a créé un choc vendredi en annonçant la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (CEI) après plus d`un mois de crise à la CEI, chargée d`organiser le scrutin présidentiel reporté depuis 2005 et censé clore la crise née du coup d`Etat manqué de 2002.

Mardi, le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro a reçu le soutien de l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), dont il est le chef, pour former un nouveau gouvernement qu`il compte annoncer "très rapidement", après la dissolution du cabinet et de la commission électorale.

Les FN lui ont apporté leur soutien, quatre jours après sa reconduction au poste de Premier ministre qu`il occupe à la suite de l`accord de paix signé en
2007 à Ouagadougou.

Prévue pour "fin février-début mars" selon le dernier calendrier, la présidentielle se trouve renvoyée à une date indéfinie à la suite de la crise à la CEI - dont le président avait été accusé de "fraude" sur la liste des électeurs - et de la double dissolution.

Les chefs d`Etat ont aussi regretté le peu de progrès enregistré dans le dialogue entre partis au Niger.

Le sommet de la Cédéao a demandé à l`Union africaine de jouer un rôle accru de médiateur au Niger en y désignant un envoyé spécial.

Le regroupement régional avait suspendu l`an dernier le Niger et la Guinée après que le président Mamadou Tandja du Niger fut resté au pouvoir et qu`une junte militaire a pris la tête de l`Etat en Guinée.

Dans ce dernier pays, le sommet a salué la nomination d`une nouveau président par intérim et la formation d`un gouvernement de transition, mais il a appelé tous les dirigeants par intérim, y compris les militaires, à ne pas se présenter aux prochaines élections prévues en juin.

Enfin le président par intérim du Nigéria, Jonathan Goodluck, a été nommé à la tête de la Cédéao pour un an, donnant à son pays un second mandat consécutif.

Le sommet a aussi nommé un Ghanéen, Victor Gbeho, pour succéder à son compatriote Mohammed Ibn Chambas à la tête de la commission de la Cédéao.

Organisation économique créée en 1975, la Cédéao regroupe les Bénin, Burkina, Cap-Vert, Côte d`Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone et Togo.
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