Annoncée au pas de courses pour hier après-midi, la publication du nouveau gouvernement de la République de Côte d’Ivoire a été reportée à ce jour. De ce fait, Guillaume Soro et Laurent Gbagbo ont mis la dernière main à la pâte, sûrement pour les derniers réglages, hier mardi aux environs de 22 heures, heure à laquelle les journalistes ont été informés de ce que les deux autorités avaient convenu d’un deuxième rendez-vous à Yamoussoukro. Lundi déjà, de 21h à 1 heure du matin, ils ont passé la nuit à former le gouvernement que toute la Côte d’Ivoire attend. C’est sûrement au sortir de cette réunion que les journalistes ont été invités à se présenter à Yamoussoukro hier à 16 heures. Mais à l’arrivée, le premier Conseil des ministres du gouvernement Soro II n’a pas eu lieu. Quoiqu’il en soit, selon une source proche du dossier, c’est une équipe restreinte d’un peu plus de vingt membres qui sera présentée demain jeudi aux Ivoiriens. Lundi, après le travail nocturne fait par le chef de l’Etat et son Premier ministre, Guillaume Soro a regagné Abidjan où il a été rejoint par Désiré Tagro pour tout mettre au propre. La séance qui a commencé peu après 14 heures a pris fin autour de 17 heures. Selon la même source, le chef de l’Etat a biffé certains noms proposés par Soro et retenu d’autres. C’est après cette longue séance de travail qu’il a libéré son hôte du soir avec des consignes très claires. «Je n’ai plus rien à y voir. C’est à toi maintenant de faire le reste du travail. Tu peux continuer à discuter avec le RHDP», aurait conseillé le chef de l’Etat. Le Premier ministre qui s’était déjà donné deux jours (mardi et mercredi) pour reprendre langue avec le RHDP aurait acquiescé. Mais en quittant son chef, il devait être très serein puisque, selon un diplomate, les deux hommes ont tout prévu lors de leur séance de travail. En fait, selon lui, deux équipes ont été constituées. La première qui sera sans doute celle que nous verrons demain serait constitué sans les cadres du RHDP et la seconde, avec eux dans l’optique que Bédié et Ouattara abandonnent leur désir d’insurrection. En dépis de tout, il reste acquis que dans un cas comme dans l’autre, le choix des ministres ne dépendra pas du tout de la volonté des partis politiques, mais uniquement de la volonté du président Gbagbo et de son Premier ministre. Tel que l’a proclamé le chef de l’Etat.
Compaoré prend acte des décisions de Gbagbo
Ces deux jours de rallonge accordés à Soro seront vus d’un bon œil par le Facilitateur du dialogue inter-ivoirien, Blaise Compaoré. Le président du Faso a fait parvenir un courrier à son homologue ivoirien dans lequel il lui déclare prendre acte des décisions prises par lui. Il suggère toutefois de bien vouloir continuer les discussions avec le RHDP pour permettre une meilleure représentation de la classe politique dans le nouveau gouvernement. Même si, avec la nouvelle donne, ces partis devraient s’en sortir avec une portion congrue. Bien que très remonté contre Bédié et Ouattara qui ne lui ont accordé aucune considération en lui envoyant des seconds couteaux de leurs partis politiques pour discuter sans message précis, le président du Faso continue de plaider pour eux. Le président Compaoré, selon un diplomate onusien, est très fâché contre ces deux chefs de parti. «Son entourage et lui ont le sentiment aujourd’hui d’avoir en face des gens qui commencent à faire la politique, des débutants », conclut le diplomate.
Quand Ouattara mélange le RHDP Du coup, hier, dans la capitale politique de la Côte d’Ivoire, les journalistes qui ont accouru de tous les coins du pays à la résidence du chef de l’Etat n’ont rien eu à se mettre sous la dent. Seul rendez-vous ferme inscrit sur le calepin de Laurent Gbagbo, l’arrivée de son ami et homologue cap verdien, Pedro Pires. Prévue pour 18h30, elle a été reportée à 21h GMT. Seuls ministres aperçus par l’entourage du chef de l’Etat, Paul Antoine Bohoun Bouabré rentré de Tunis où il était dans le cadre de la préparation des Assemblées annuelles de la BAD et Désiré Tagro qui a travaillé tout le temps sur le nouveau gouvernement avec le Premier ministre. Mais les deux proches du chef de l’Etat sont rentrés le lendemain à Abidjan.
En vérité, le remaniement n’était vraiment pas prévu pour hier mardi comme annoncé par un confrère. Il devrait y avoir plutôt un petit communiqué sous forme de commentaire sur la formation du nouveau gouvernement. Mais, à l’heure indiquée, c’est-à-dire 16h, l’on a vu plutôt un Laurent Gbagbo des grands jours, sourire aux lèvres, habillé «chemise Gbagbo », saluant ici et là, et s’installant lui-même au volant de son véhicule de commandement pour une balade à travers la ville. Avec l’humour qu’on lui connaît, il n’a réussi à démarrer qu’après un premier essai d’allumage non réussi. Le président chauffeur avait calé son moteur au premier démarrage. Enfin, le président parti, les journalistes apprendront de la bouche du directeur de protocole Boubakar Koné qu’ils devront encore patienter pour avoir le gouvernement parce que le travail n’est pas terminé. «Le Premier ministre est même rentré à Abidjan », insiste-t-il, comme pour convaincre les sceptiques.
Selon une source généralement bien informée à Abidjan et jointe par téléphone, jusque tard dans la soirée, le Premier ministre était en séance de travail avec celui qui, jusqu’à vendredi dernier, était encore son ministre de l’Intérieur, à savoir Désiré Tagro. La même source nous apprend que c’est Alassane Ouattara qui « mélange » de nos jours l’opposition ivoirienne. C’est lui seul qui conduit aujourd’hui la troupe des jusqu’au-boutistes de cette coalition, le RHDP. «Sinon, la rencontre que le Premier ministre a eue avec Bédié, le dimanche dernier, n’a pas duré plus de vingt minutes. Le président du PDCI était d’accord avec la proposition de Soro. Il lui a même dit qu’il ne tenait pas forcément à voir Mambé à la tête de la CEI après ce qui s’est passé. Il a même dit à son jeune frère Soro qu’il se tenait à sa disposition pour le règlement de la crise. Bédié a seulement demandé à Soro de tout mettre en œuvre pour que ses partisans soient dans le gouvernement », soutient la source proche de Bédié.
Pour le reste, il est de plus en plus question que la réunion des nouveaux ministres se tienne au palais présidentiel à Abidjan. Les journalistes venus nombreux d’Abidjan attendaient toujours d’être situés pour se décider quand, hier, aux environs de 20h, ils ont appris que le Premier ministre et Désiré Tagro rallié Yamoussoukro pour y être reçus par le président de la République à 22h.
Abdoulaye Villard Sanogo envoyé spécial à Yamoussoukro
Compaoré prend acte des décisions de Gbagbo
Ces deux jours de rallonge accordés à Soro seront vus d’un bon œil par le Facilitateur du dialogue inter-ivoirien, Blaise Compaoré. Le président du Faso a fait parvenir un courrier à son homologue ivoirien dans lequel il lui déclare prendre acte des décisions prises par lui. Il suggère toutefois de bien vouloir continuer les discussions avec le RHDP pour permettre une meilleure représentation de la classe politique dans le nouveau gouvernement. Même si, avec la nouvelle donne, ces partis devraient s’en sortir avec une portion congrue. Bien que très remonté contre Bédié et Ouattara qui ne lui ont accordé aucune considération en lui envoyant des seconds couteaux de leurs partis politiques pour discuter sans message précis, le président du Faso continue de plaider pour eux. Le président Compaoré, selon un diplomate onusien, est très fâché contre ces deux chefs de parti. «Son entourage et lui ont le sentiment aujourd’hui d’avoir en face des gens qui commencent à faire la politique, des débutants », conclut le diplomate.
Quand Ouattara mélange le RHDP Du coup, hier, dans la capitale politique de la Côte d’Ivoire, les journalistes qui ont accouru de tous les coins du pays à la résidence du chef de l’Etat n’ont rien eu à se mettre sous la dent. Seul rendez-vous ferme inscrit sur le calepin de Laurent Gbagbo, l’arrivée de son ami et homologue cap verdien, Pedro Pires. Prévue pour 18h30, elle a été reportée à 21h GMT. Seuls ministres aperçus par l’entourage du chef de l’Etat, Paul Antoine Bohoun Bouabré rentré de Tunis où il était dans le cadre de la préparation des Assemblées annuelles de la BAD et Désiré Tagro qui a travaillé tout le temps sur le nouveau gouvernement avec le Premier ministre. Mais les deux proches du chef de l’Etat sont rentrés le lendemain à Abidjan.
En vérité, le remaniement n’était vraiment pas prévu pour hier mardi comme annoncé par un confrère. Il devrait y avoir plutôt un petit communiqué sous forme de commentaire sur la formation du nouveau gouvernement. Mais, à l’heure indiquée, c’est-à-dire 16h, l’on a vu plutôt un Laurent Gbagbo des grands jours, sourire aux lèvres, habillé «chemise Gbagbo », saluant ici et là, et s’installant lui-même au volant de son véhicule de commandement pour une balade à travers la ville. Avec l’humour qu’on lui connaît, il n’a réussi à démarrer qu’après un premier essai d’allumage non réussi. Le président chauffeur avait calé son moteur au premier démarrage. Enfin, le président parti, les journalistes apprendront de la bouche du directeur de protocole Boubakar Koné qu’ils devront encore patienter pour avoir le gouvernement parce que le travail n’est pas terminé. «Le Premier ministre est même rentré à Abidjan », insiste-t-il, comme pour convaincre les sceptiques.
Selon une source généralement bien informée à Abidjan et jointe par téléphone, jusque tard dans la soirée, le Premier ministre était en séance de travail avec celui qui, jusqu’à vendredi dernier, était encore son ministre de l’Intérieur, à savoir Désiré Tagro. La même source nous apprend que c’est Alassane Ouattara qui « mélange » de nos jours l’opposition ivoirienne. C’est lui seul qui conduit aujourd’hui la troupe des jusqu’au-boutistes de cette coalition, le RHDP. «Sinon, la rencontre que le Premier ministre a eue avec Bédié, le dimanche dernier, n’a pas duré plus de vingt minutes. Le président du PDCI était d’accord avec la proposition de Soro. Il lui a même dit qu’il ne tenait pas forcément à voir Mambé à la tête de la CEI après ce qui s’est passé. Il a même dit à son jeune frère Soro qu’il se tenait à sa disposition pour le règlement de la crise. Bédié a seulement demandé à Soro de tout mettre en œuvre pour que ses partisans soient dans le gouvernement », soutient la source proche de Bédié.
Pour le reste, il est de plus en plus question que la réunion des nouveaux ministres se tienne au palais présidentiel à Abidjan. Les journalistes venus nombreux d’Abidjan attendaient toujours d’être situés pour se décider quand, hier, aux environs de 20h, ils ont appris que le Premier ministre et Désiré Tagro rallié Yamoussoukro pour y être reçus par le président de la République à 22h.
Abdoulaye Villard Sanogo envoyé spécial à Yamoussoukro
