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Économie Publié le mercredi 17 février 2010 | Le Nouveau Navire

Sécurisation des recettes - D`Abidjan à Maferé, Vavoua… : Comment les Douanes ivoiriennes s`organisent

L'administration des douanes, poumon de l'économie ivoirienne, a fait l'objet de critiques ces dernières années. Des dispositions ont été prises pour la sécurisation des recettes cette année. Le port génère environ 90% des recettes douanières. Une performance qui fait des douanes ivoiriennes, l'un des poumons de l'économie de la Côte d'Ivoire. Mais, depuis quelques années, les recettes ont baissé. De 830 milliards Fcfa en 2007, les objectifs de 850 milliards Fcfa voire 1000 milliards Fcfa n'ont pu être atteints par la direction générale des douanes. La Banque mondiale et le Fmi ont même sommé la direction “d’arrêter les dépenses inutiles, le gaspillage des deniers publics". L'année 2010 s'annonce comme celle des défis à relever. Dans l'union et l'entente.

La sécurisation des recettes, une priorité

La fin de l'année 2009 présentait déjà les prémices de la priorité que la direction donnait à la sécurisation des recettes. Du 17 au 19 novembre 2009, la direction générale des douanes ivoiriennes a, par le biais de sa direction de la Coopération et de l'Assistance administrative, organisé à Abidjan un séminaire sur le transit. " Le transit aujourd'hui et demain : quelle stratégie de sécurisation ?". Tel est le thème de ce séminaire de réflexion. Qui, selon le ministre de l'Economie et des Finances, Charles Diby Koffi vise à " sécuriser les recettes douanières dans la dynamique de l'intégration sous-régionale". La mise en œuvre effective des recommandations avec pour point d'honneur l'allègement des procédures administratives et douanières, permettra aux ports d'Abidjan et de San-Pedro d'être plus compétitifs. Et de jouer pleinement leurs rôles de pourvoyeur des fonds du trésor public. L'argentier de l'Etat avait appelé, le 26 janvier dernier, à l'Ecole nationale des douanes, sise au Plateau, les douaniers ivoiriens à s'inscrire résolument dans la dynamique de transition fiscale. Il a fait cette invite lors de la commémoration de la Journée internationale des douanes sur le thème : "Douanes et entreprises : améliorer la performance par le partenariat". Pour ce dernier, parrain de la manifestation, la collaboration entre les services douaniers et les opérateurs économiques est aujourd'hui, non seulement nécessaire, mais aussi elle s'avère indispensable avec la baisse des échanges internationaux du fait de la crise financière, dont les conséquences sont encore perceptibles. "La commémoration de la Journée internationale des douanes offre donc l'occasion à nos services des douanes de réaffirmer leur totale adhésion à une collaboration franche et certaine avec tous les partenaires du secteur privé", a-t-il déclaré. Il a alors demandé aux services douaniers ivoiriens de s'adapter aux exigences nouvelles du commerce international. Qui leur impose de s'inscrire, de façon irréversible, dans la dynamique de la transition fiscale. Des agents des douanes, notamment, Assadou Malan, Gnako Marcellin, le colonel Alphonse Nahounou Baguehi et Nan Youzo Victor ont même été décorés par l'Organisation mondiale des douanes (Omd) pour les encourager à mieux travailler. Les premiers responsables des douanes ivoiriennes, conscients du défi qui les attend, font des mains et des pieds pour maintenir l'union et l'attente entre les agents. Aussi, multiplient-ils des réunions internes avec l'ensemble des six syndicats des douanes pour éviter des grèves qui risquent de faire entrave à l'aboutissement de leurs objectifs. Pour rappel, alors que l'Etat envisageait d'alimenter son budget pour 79,5% par des ressources générées par les recettes fiscales et douanières, l'année 2009 a été marquée par des blocages au Port autonome d'Abidjan. La grève de dix jours de la Coordination nationale des dockers et dockers transit pour la défense de leurs droits (Cndd) qui revendiquait le 1er juin 2009, la révision du taux horaire et des primes de cadence et de passage des navires n'a pas été sans conséquence au niveau des recettes douanières. C'est pour éviter ce genre de désagréments. que depuis quelques semaines, le Dga des douanes le colonel Bobia Emile qui assure l'intérim du Dg Alphonse Mangly (hors du pays pour problème de santé dit-on), multiplie des rencontres avec l'ensemble des six syndicats. Qui approuvent cette démarche qui, à les en croire, brise le mur entre patronat et agent. Cette plate-forme de discussion permet de proposer directement les préoccupations des syndiqués des douanes. L'entente semble pour l'heure parfaite même s'il existe des zones d'ombre à éclaircir. Notamment, concernant le contrat d'assurance Sidam.
De Vavoua à Maféré
On ne peut parler de sécurisation des recettes douanières sans évoquer des secteurs névralgiques comme Vavoua et Maféré. Le Directeur général adjoint des Douanes ivoiriennes, le colonel Emile Bobia était récemment à Vavoua, localité située au centre-ouest de la Côte d'Ivoire dans le cadre d'une mission de sensibilisation pour la création des couloirs économiques. L'intérimaire du Dg des douanes a profité de cette mission pour mieux expliquer aux populations ce que les douanes ivoiriennes entendent par création des couloirs économiques de la douane. "Quand on parle de couloirs économiques, il y a trois éléments essentiels qui rentrent en ligne de compte", a indiqué le Dga des douanes. Dans un premier temps, il y a des centres de pré collecte de café et de cacao. Pour la zone de Vavoua, il s'agit de Bazranatis, Dania, Sétifla, Guetrobassam, Zougloboué, Zaïbo, Grégbeu et Belleville. Le deuxième élément prend en compte l'itinéraire à suivre qui est défini comme suit : Vavoua, Bonoufla et Daloa. Enfin, le troisième volet qui n'est autre que le centre de collecte, c'est-à-dire Daloa ou Vavoua. Par la même occasion, il a rassuré les producteurs des moyens pour sécuriser le transport de leurs produits."On a écrit au Cema (Chef d'état- major), au Cci (Centre de commandement intégré),au Fds (Forces de défense et de sécurité) et aux Fafn (Forces armées des forces nouvelles) pour sécuriser depuis le centre de pré collecte jusqu'au centre de collecte pour que l'acheteur dans son choix, parte soit sur le port de San-Pedro ou celui d'Abidjan". A Maféré, localité située à plus de deux heures d'Abidjan sur l'axe de Noé entre Miansoué et Affiénou plus au sud est dans cette dynamique. Finis les problèmes de personnes qui ont souvent donné un mauvais visage à la brigade de cette localité qui a fait la Une des journaux. En fin d'année 2007, il y a eu ce que la presse a qualifié de "l'affaire Django" relative au lieutenant Django Allouko commandant de brigade de Maféré. En fin de compte, celui-ci a été relevé de ses fonctions le 31 décembre 2007 et muté à l'école des douanes. En fin d'année 2009, l'actuel chef de brigade de Maféré, le Lieutenant Gnamba Jacques a été victime de ces mêmes pratiques. Mais très vite, les choses sont rentrées dans l'ordre. Il file le parfait amour avec son collaborateur direct, le lieutenant Tahi Doh Guiguia Bernard chef de brigade adjoint. De passage à Maféré, le mardi 9 février dernier, nous avons pu le constater."La page est tournée sur tout ce que la presse a écrit. Le chef de Brigade a demandé pardon en pleine réunion à tous ceux qu'il a dû offenser en parole ou en simple geste. Il a dit qu'il ne veut de mal à personne. Peut-être que sa méthode de travail était incomprise. Mais aujourd'hui tout est rentré dans l'ordre", nous a confié un agent des douanes. Le lieutenant Gnamba Jacques n'a pu s'ouvrir à nous à cause de son programme chargé. La baisse de recettes en est pour quelque chose. En effet, la recette de Maféré qui tourne autour de 300 et 200 millions Fcfa avant la fermeture du corridor de Noé en 2009, aujourd'hui tourne autour de 72 millions Fcfa. Il y a de quoi se préoccuper pour relever le défi. Même si des difficultés de divers ordres existent. Avec l'union et l'entente entre les deux patrons, Maféré fera parler de ses recettes bientôt. La direction générale attend beaucoup du lieutenant Gnamba Jacques que les agents des douanes appellent affectueusement "l'homme de la situation". Comme on le voit, les douanes ivoiriennes s'organisent à tous les niveaux pour sécuriser les recettes.

Sériba Koné
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