La marche de protestation de la jeunesse du Rassemblement des jeunes pour la démocratie et la paix (Rjdp) contre la dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante (Cei) tenue hier mercredi 17 février 2010 à Yamoussoukro et ses environs s'est achevée dans le sang. Et tout ceci est dû aux zèles des hommes en armes. Tout comme d'autres villes de l'intérieur du pays, la jeunesse du Rjdp de Yamoussoukro a protesté contre la dissolution par le chef de l'Etat du gouvernement et de la Cei le vendredi 12 février 2010 dernier. Le Rjdp et les vaillantes populations de la cité des lacs sont descendus tôt le matin dans les rues stratégiques de la capitale où séjourne depuis la prise de cette décision le " Woody " de Mama. Après avoir brûlé des pneus sur les artères principales de la ville et scander des propos hostiles (Gbagbo voleur, Gbagbo, la Côte d'Ivoire ne veut plus de toi, on veut la démission de Gbagbo…) à l'endroit du président qu'ils considèrent illégalement au pouvoir, ces derniers ont été pourchassés par les gendarmes puissamment armés. Dans cette course poursuite, il y a eu une quinzaine de blessés dus aux tirs à balles réelles des Fds comme ce fut le cas dans le village d'Aboikouassikro où l'on dénombre huit blessés et des portes des maisons fracassées. Des fidèles catholiques en prière avec le curé de la cathédrale St Augustin ont été eux aussi gazés. Ahui Ben, coordinateur de la JPdci, très remonté, a campé la situation et appelé ses camarades à plus de mobilisation " Cette marche que j'ai lancée était une marche de contestation contre la récente décision du Président Laurent Gbagbo de dissoudre la Cei et le gouvernement. Nous ne partons pas contre les Fds. Mais ce que j'ai vu tant dans la cité qu'à Aboikouassikro me désole. J'ai vu des jeunes frappés, matraqués au château de l'habitat par des policiers dont un enfant de 1ère du collège Cpc du nom de Kouakou Kôllou. J'ai vu des policiers frapper des femmes au marché de Môfaitai dont N'goran Amoin Elise et Elbère de Subiakro. J'ai vu les femmes "d'Adjanou" frappées par les policiers. Nous avons décidé comme je le disais tantôt de contester les mains nues. Nous n'avons pas d'armes pour aller contre les policiers. A Aboikouassikro, nous comptons, après la barbarie des policiers, huit (08) blessés et en ville aussi huit (08). Tous ont été ramassés et sont dans les commissariats. On a l'impression que Yamoussoukro est un camp militaire. Pitié pour Laurent Gbagbo qui est en train d'instrumentaliser l'armée pour tuer les enfants d'Houphouët-Boigny. Ce que je voudrais dire, Laurent Gbagbo qui a traité Houphouët-Boigny de voleur, c'est avec l'argent volé qu'il a construit ce palais présidentiel où il se plaît à venir se réfugier. Et par conséquent, lui dire d'arrêter de venir dormir dans le palais d'un voleur surtout que lui il est honnête. Mais avec ce qui vient de se passer, nous lui disons que nous n'allons pas reculer. Nous allons nous replier pour mieux revenir. Et cette fois-ci, ils verront que le Pdci est né à Yamoussoukro. Je dis à mes frères qui ont été blessés, "yako". Mais que le combat continue jusqu'à ce que Gbagbo quitte la Côte d'Ivoire. "
Jean Paul Loukou à Yamoussoukro.
Jean Paul Loukou à Yamoussoukro.