Etablissements scolaires fermés de force. Marchés, boutiques et commerce fermés .Les locaux du conseil général saccagés, le matériel informatique et deux véhicules détruits. Cinq motos de la même institution parties en fumée. Bondoukou, la ville aux mille mosquées est entrée, hier, dans la danse de contestation de l'autorité de Gbagbo Laurent à la tête de l'Etat de Côte d'Ivoire. Les jeunes du Rhdp de ladite ville contrôlaient tout le mercredi 17février dans cette cité qui a freiné l'avancée des rebelles en 2002 quand la crise a éclaté. Selon des sources dignes de foi, tout a commencé timidement le matin du mercredi avec des pneus incendiés à différents endroits de la ville. Les organisateurs toujours, révèlent nos sources, se sont rendus par petits groupes au marché pour intimiter l'ordre aux commerçants de rentrer chez eux. Mais, soulignent nos sources, les choses ont dégénéré quand le préfet de police de la ville a fait arrêter le coordonnateur du mouvement, Adou Seydou Ouattara. Les heures qui ont suivi cette arrestation ont fait monter le mercure. Selon toujours nos sources à Bondoukou, les jeunes alertés se sont déportés sur la préfecture de police pour exiger la libération de leur camarade avant de prendre le contrôle de la ville. Où, précise notre source, des éléments incontrôlés se sont déportés au siège du conseil général (ndlr le conseil général est dirigé par Sékré Richard, un ponte du fpi du zanzan) pour brûler et saccager tout. Ils ont pris la ville en otage en s'attaquant à tout ce qui est proche du camp Gbagbo. Le coordinateur du Rjdp de Bondoukou, Adou Seydou Ouattara que nous avons eu au téléphone, raconte ce qui s'est passé. " Ce matin, nous avons décidé de protester contre le coup d'Etat constitutionnel de Laurent Gbagbo. C'est dans ce cadre que le préfet de police m'a fait arrêter. Cette arrestation a irrité la jeunesse du Rjdp qui a alors décidé de prendre la ville en otage. Les responsables de police voyant le danger venir m'ont aussitôt relâché en moins de 25 mn. Mais cela n'a pas calmé nos camarades qui ont aussitôt investi la ville de Bondoukou pour tout bloquer. A l'heure où je vous parle, aucun véhicule n'entre ni ne sort de la ville de Bondoukou. Notre mouvement se poursuivra jusqu'à ce que Gbagbo quitte la tête du pays. Quant au Préfet de région, nous lui donnons trois jours pour quitter la ville. "a dit le responsable du Rjdp Bondoukou. Qui soutient par ailleurs que "ce qui s'est passé au conseil général n'est pas de notre fait". Soulignons que Bondoukou ressemblait hier à une ville fantôme. Il est même annoncé, selon nos sources, des actions plus musclées encore aujourd'hui et les jours prochains.
Joël ABALO
Joël ABALO
