Le mardi 17 Février 2010 était la date indiquée au dernier moment, pour divulguer les noms des membres du nouveau gouvernement. Mais, à l’ultime minute, un courrier confidentiel émanant de la présidence burkinabé est tombé sur les bureaux du chef de l’Etat ivoirien. Le contenu de cette missive du facilitateur de la crise ivoirienne, exprimait l’indignation de ce dernier vis-à-vis des décisions aussi bien inopinées qu’impopulaires prises par le chef de l’exécutif ivoirien, Laurent Gbagbo, à savoir la dissolution du gouvernement et de la Commission Electorale Indépendante, suite à l’affaire Mambé. Ce message, en outre, invitait Laurent Gbagbo à revenir sur ses décisions, c'est-à-dire repositionner le gouvernement, et réhabiliter la Commission Electorale Indépendante. C’est « cet incident » qui a bloqué Laurent Gbagbo, dans son élan de promulguer la nouvelle équipe gouvernementale. Ce mardi donc, au sortir du palais présidentiel de Yamoussoukro, où Laurent Gbagbo a déposé ses valises juste après son adresse à la nation, le premier ministre Soro Guillaume s’est contenté de déclarer que « le gouvernement, c’est pour bientôt ». Au regard de cet état de fait, il revient à l’observateur de la scène politique ivoirienne de se poser la question de savoir si Laurent Gbagbo, personnage voulant toujours montrer qu’il est le maître incontestable du jeu, reviendra sur ses décisions. Franchement, il ne faut pas une seule seconde l’imaginer. Car connaissant l’homme, l’on peut l’affirmer, qu’il ira jusqu’au bout, c'est-à-dire, constituer un gouvernement sans le Rhdp. Il peut à la limite accepter des éléments issus des forces nouvelles à côté des refondateurs, et ce sera tout. Si le président du Burkina Faso estime que le président ivoirien ne l’a pas suivi, et qu’il a agi selon sa propre volonté contre le principe des accords de Ouaga, Laurent Gbagbo trouvera bien une issue pour « arranger » ses relations personnelles avec son homologue burkinabé. Mais croire un seul instant que Laurent Gbagbo, après avoir déclaré à la face du monde qu’il veut un gouvernement sans coloration politique, revenir recomposer avec le Rhdp, c’est mal connaître l’homme. Il a là, l’occasion de se débarrasser une fois pour toutes de l’opposition. Pour dire que dans cette affaire, Laurent Gbagbo restera constamment inflexible.
Dos.
Dos.