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Société Publié le vendredi 19 février 2010 | Nuit & Jour

Lettre ouverte au Bishop Guy Vincent Kodja - De l’art à Dieu…

Je suis ému. Oui, je suis heureux de vous dédier ces lignes. Je ne trouvais pas le titre de cette épitre. J’ai pensé à ‘’le pas à franchir’’ ou encore ‘’De l’art à Dieu, le pas doit être franchi’’. Bref, je crois que quel qu’en soit le libellé, c’est la consistance et la profondeur qui donnera à ce texte une bonne partie de son intérêt. J’ai longtemps hésité à écrire cette lettre et longtemps hésité à la faire publier quand la rédaction en fut terminée. Peut-être par manque de courage devant votre étonnant charisme. Peut-être aussi par manque d’inspiration devant une entreprise aussi singulière. Peut- être enfin par manque du temps que Dieu ne m’avait pas encore accordé. Tout était certainement dans son plan. Aujourd’hui, je pense que j’ai eu un peu de courage, un peu d’inspiration et un peu de temps. C’est pourquoi vous tenez cette lettre entre vos mains. J’ai été dans le lot important des premiers à être offusqué et à médire à l’annonce de votre conversion et à la création de votre église. Comment cet homme pouvait –il prétendre être devenu chrétien ? On le connaît. Il a laissé une grande réputation de bagarreur et de tête brûlé ici à Abidjan. Et puis, il a fait partie des R.A.S. Ce jeune groupe d’artistes qui ont bouleversé l’univers musical certes mais ont entretenu la population avec leurs différentes frasques et extravagances. C’est celui-là, celui qu’on surnomme turbo, c’est lui qui est chrétien ? Non. On ne peut le croire. Dieu pardonne, aujourd’hui, mon scepticisme et mon incrédulité propres aux personnes qui n’ont pas une vision spirituelle des choses. Des personnes qui ne peuvent pas percevoir le temps des signes, les signes de Dieu. Des personnes enfin qui manquent de sagesse, cette ’’sagesse qu’aucun des princes de ce siècle n’a connu car s’il l’avait connu il n’aurait pas crucifié le seigneur de gloire’’. Et l’Homme de Dieu Etienne peut parler en ces termes : « Incirconcis de cœurs et d’oreilles, quels prophètes vos pères n’ont-ils pas persécuté ; ce que vos pères sont, vous l’êtes ». L’incrédulité, le grave péché ! Dieu me pardonne et pardonne à tout ce lot important d’offusqués et de médisants. Ce triste lot qu’on rencontre toujours. Qu’on se rappelle les israélites dans le désert qui, n’ayant pas su apprécier leur sortie d’Egypte pour la terre promise, ont élevé une statue au fin de l’adorer. Bishop, laissez moi vous dire une chose. Dieu n’était il pas l’aboutissement de votre parcours d’artiste ? Est-ce qu’en tant qu’artiste vous n’avez jamais cessé de ressentir sa présence en vous et dans vos créations ? Laissez-moi-vous dire pourquoi votre marche vers Dieu était inexorable. L’art est en Dieu et Dieu est dans l’art. La quête de Dieu est la quête de la vérité, de l’immuable, de l’inchangeable, de l’intemporel, de l’éternel. Eh bien, l’art se tient dans cette sphère. Son projet est de transcender le temps, l’espace, de cueillir l’éternel. L’art veut revenir et revient par tous les moyens à son essence première c'est-à-dire Dieu. Dieu est art. C’est pourquoi sa création n’est que beauté, première caractéristique de l’art. Qui ne sait jamais ému devant les beaux couchers de soleil qui ont d’ailleurs nourri la muse de nombreux poètes ? Voyez les couleurs de l’arc-en-ciel et le ciel rempli de mille étoiles qui nagent dans les regards jouissifs ! Ah ! La vaste étendue bleue dont les vagues rythment l’âme ! Hemingway, me diriez-vous le contraire ? Qui pourrait douter Bishop de la beauté de la nature ? Or le chapitre de romain 1 verset 20 nous fait comprendre que Dieu réside dans sa création et que par elle, nous pouvons l’appréhender. Dieu est un artiste. C’est pour cela qu’Il aime la louange. C’est pour cela qu’Il choisit David, le joueur de harpe, l’auteur des poésies appelées Psaumes, pour en faire le plus grand des rois, le plus célèbre et le plus renommé d’entre ceux qu’Il a établi sur Israël. C’est pour cela encore que tout le message de Jésus Christ était recouvert du manteau de l’énigme où foisonnent symboles et images. Etait-il le précurseur d’un symbolisme dont le poète français Charles Baudelaire s’est fait la figure de proue au 19 e siècle ? Dieu seul peut le dire. On peut donc facilement établir entre l’artiste et Dieu un lien. Tous les artistes disent généralement que leur art est un don de Dieu. C’est pourquoi, il faut comprendre l’inspiration et savoir d’où elle vient. Les artistes confessent que c’est quelque chose d’extraordinaire. Ils ne savent pas exactement comment cela se dépose en eux. Ils reçoivent des choses, des idées, des mélodies, des messages sans les demander. Un don. C’est une expérience hautement spirituelle parce que, quand ils sont connectés à l’invisible et qu’ils sont distraits par quelqu’un ou quelque chose, le message et la connexion disparaissent. S’il n’a pas pris note, il n’est pas rare que l’artiste ne reçoive plus le même message. Si, bienheureusement, il a capté le message, on trouvera ses textes savants, émouvants, parfois même prophétiques et les mélodies sublîmes. C’est pourquoi parmi les hommes, il est appelé créateur. Il est un relais entre Dieu et les hommes. C’est pourquoi, s’il lui venait à ne plus être inspiré, il serait un homme comme tout le monde. Ismaël Isaac avec qui je m’entretenais un jour m’a dit qu’un artiste ne doit pas être trop chaud, car si tu es trop chaud pendant que ton inspiration n’est pas au rendez-vous, tu seras confondu. Ainsi, en tant qu’artiste, vous receviez les messages du Très Haut. Quoi de plus normal que de se consacrer totalement à Lui. Je me dis souvent que c’est deux artistes qui travaillent aujourd’hui ensemble. Mais il y a le maître qui donne toujours ses instructions et l’élève qui continue d’obéir. Le père qui inspire toujours le fils. Les gens vous ont-ils compris devant l’œuvre extraordinaire de Dieu que vous êtes en train d’accomplir depuis maintenant quelques années ? J’ose l’espérer. Mais je le crois au fond de mon cœur. Vous avez apporté une autre façon de voir l’Evangile. Un Evangile neuf, profond, riche débarrassé de ses oripeaux, de ses loques. Un Evangile où la misère est une malédiction et où la richesse qu’elle quelle soit, appartient à Dieu. Un Evangile qui décomplexe le chrétien, qui l’affirme, qui le rend rayonnonant. Vous avez restitué l’art à l’Evangile. Vos fidèles qui, tous les jours se multiplient, sont la preuve que le message est passé. Vous leur donnez de l’amour, vous aidez les plus démunis. J’ai même entendu dire que vous aviez le projet de créer une banque pour aider ceux qui en ont besoin. On ne doute plus aujourd’hui que la foi doit s’accompagner d’œuvres et que le chrétien doit connaître le bien être tant matériel que spirituel. C’est pourquoi, je me rappelle que vous avez reçu ce prix de la Révolution Evangélique lors des chandeliers d’or il y a quelques mois à la Caistab. J’ai entendu dire enfin, que vous vouliez entrer en Studio. Je vous en conjure, faites-le pour encore glorifier le premier de tous les artistes.

Odilon Seposson
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